Colère

965 123 1
                                    


Au bout de cinq longs mois, ma phase tristesse et zombie était terminée. Je n'étais malheureusement pas encore totalement sorti de mon mutisme. Mais malheureusement mon désespoir s'était fait remplacé assez vite par la colère.

J'étais en colère contre tout. Contre la vie, contre ce foyer, contre cette voiture qui m'avais arraché mon père ou contre mes putain de profs du lycée. J'en avais marre.

Et puis je me suis mis à faire des choses que je n'aurais pas du faire.

Traîner avec des gars du foyer pas très net, me battre et récolter un tas d'embrouilles et de blessures. Fumer, aussi. C'est là que mon addiction à commencé. J'avais à peine 16 ans. Mais, également de boire avec eux le soir, cachés derrière le mur en brique du fond de la cour. Aucune chance qu'une famille d'accueil veuille de moi. Et c'était tant mieux.

Je faisait le mur presque tout les soirs et c'est Elijah qui me couvrait.

-C'est moi, ouvre !

Je le vois soupirer et basculer la poignée de la fenêtre vers lui. Elle s'ouvre en grinçant. Je m'appuie sur le rebord et me hisse difficilement à l'intérieur de la pièce. Elijah me regarde galérer sans même esquisser le moindre geste. Je retire ma veste et mes chaussures pendant qu'il referme la fenêtre avec précaution.

-T'abuses un peu là, Néza, t'a vu l'heure qu'il est ?! Tu pues la bière et la clope ! Et j'ai failli me faire chopper à cause de tes conneries.

Je retire mon jean et mes chaussettes tout en l'écoutant à moitié. Je grimpe l'échelle de fer jusqu'à mon lit.

-Arrête de m'ignorer !

-Ça va Eli, je te remercie de me couvrir ! Mais t'es pas mon père a ce que je sache ! Je fais encore ce que je veux !

-Justement tu fais n'importe quoi ! C'est bon on a compris que tu étais en colère mais pas la peine de faire n'importe quoi ! Merde, tire un trait c'est bon ça fait presque 5 mois que t'a perdu ton père !

La colère monte en moi. Je descends de mon lit à toute vitesse et attrape Elijah par le col de son t-shirt. Je brandis ma main comme pour le frapper.

-Ferme la ! T'a rien à me dire sur mon père !

Et c'est là que je remarque l'air terrifié de mon compagnon de chambre. Il couvre son visage de ses mains et tout son corps est crispé. Je prends aussi conscience de mon acte totalement démesuré et des mauvais souvenirs qu'il peut rappelé à Elijah. Je le lâche immédiatement et il se recroqueville, adossé à son lit.

-Pardon Eli.. Je suis vraiment désolé. Je sais pas ce qui m'a pris. Je te promet que je ne recommencerai plus jamais.. Est ce que je peux faire quelque chose pour me faire pardonner ?

Il reste silencieux et lève ses yeux océans vers moi. Son cocard à totalement disparu mais il lui reste des petite cicatrices sur l'arrête du nez et sur la tempe.

-Ce que je veux ?

-Oui.

-Ok, alors joue moi du piano.

NézaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant