Néza

Alone

Dans la rue, le pire c'était la solitude et ça, j'en souffrais cruellement.

Je comprends maintenant pourquoi, parfois on croise des sans abris accompagnés de leur chien. C'est une chaleur humaine, une présence importante quand tu dors seul dans la nuit noire.

Mais j'essayais d'oublier cette solitude horrible, en fumant des maigres cigarettes ou des bouteilles d'alcool volées dans les petites supérettes. J'avais besoin de quelque chose, de quelqu'un a me raccrocher.

L'humain est fait pour vivre avec les autres, avoir des contacts, des échanges. Il est fait pour parler avec ses semblables, prendre soin les uns des l'autre. Sinon il dépérit. Et c'est ce qui s'est passé.

Et puis un jour, j'ai rencontré une jeune sdf. Elle n'était pas très jolie, des dents manquantes, des cheveux noirs cachés par un bonnet sale. Ses ongles étaient incrustés de crasses, comme tout le reste de ses vêtements. Je ne devais pas être bien mieux...

Je l'ai rencontré dans la gare. Un vieil homme la frappait avec sa canne tout en la traitant de tout les noms possibles. À vrai dire, je n'ai pas vraiment cherché à savoir qui était en tord.

Le vieux lève sa canne, prêt à frapper la jeune femme. Je me précipite et lui arrache des mains. Il hurle et manque de m'en coller une.

-Sale voyou ! Vous êtes tous les mêmes, les sans abris, sales et répugnants. Et toi là bas, espèce de petite pute dévergondée ! Personne n'a voulu de vous c'est ça hein ? Vous n'êtes que les rejets puants de la société !

Ses paroles me choquent. J'ai juste envie de lui casser la gueule et de le faire taire une bonne fois pour toute. Mais je ne veut pas m'attirer des ennuis, ni à moi, ni à cette fille. Des gens arrivent alertés par les hurlements de ce vieux con. J'ai peur que les agents de sécurité se ramènent.

-Viens on se casse.

La fille m'attrape par le bras et on se met à courir dans la foule, bousculant les gens. Les remarques fusent, sur notre allure, nos vêtements, nos sacs qui contiennent toute nos vies.

J'en peux plus..