Cicatrices et batterie

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Après mon opération, j'étais salement complexé. Je détestais mes multiples cicatrices qui marquaient et qui me marquent toujours les bras.

Au moins les crises avaient cessé et j'avais enfin pu reprendre le piano.

De cacher sans cesse mes bras ne m'avais pas vraiment aidé dans mes relations avec le monde extérieur. Je me mettais de plus en plus à l'écart, ne parlant presque pas. Sauf à Aloïs qui m'appelait quasiment tout les soirs pour prendre de mes nouvelles, explosant son forfait de téléphone en même temps.

Ça m'avait fait un bien fou de le voir à l'hôpital. Il était si..joyeux. J'admirais son aisance en public ou sa façon de s'intégrer dans un groupe.

Comment peut-il être aussi souriant tout le temps ? Comment fait-il pour qu'on ait une envie de devenir son ami rien qu'en le regardant quelques secondes ?

J'en sais rien. C'est un génie c'est tout. Je ne vois que ça, comme explication.

Moi, le seul endroit où je me sentais bien c'était la boutique d'instruments. J'étais revenu et le jeune homme m'attendais, assis devant la vitrine avec sa tasse de café. Il s'était souvenu de moi.

Ça m'avait fait chaud au coeur.

-Salut Néza ! Content de te revoir !

Je le salue timidement. Il me fais entrer dans la salle insonorisé et me présente ses élèves. Ils sont seulement trois. Une jolie blonde avec un beau sourire et deux enfants plus petits dont un garçon brun avec des lunettes noires et une petite fille aux yeux noisettes.

-Néza je te présente mes élèves ! Si tu veux bien, pour commencer j'aimerais que tu leur montre un peu comment tu joues. Ils sont entrain d'apprendre le piano. Se justifie t-il.
C'est possible ?

J'accepte immédiatement. Jouer en public ne me dérange pas du tout. Je m'installe et vérifie que mes manches longues sont bien mises. Mes bras sont encore un peu fragile mais j'espère que ça va aller.

Je commence et me perds petit à petit dans ma propre musique. J'en enchaîne plusieurs et arrive à un morceau classique ayant un passage complexe. Mon bras droit tremble et je fais une ou deux fausses notes. Je finis le morceau un peu gêné mais globalement satisfait de ma petite prestation.

-Alors qu'est ce que vous en pensez ? Demande alors le professeur à ses élèves.

Ils répondent tous de manière très positive. Ça me fais très plaisir. Je souris comme un gamin.

-Et ça te dirait d'apprendre un autre instrument Néza ?

-Oui.

-Lequel ?

-La batterie. Mais je ne peut pas payer les cours...

-Et si je te propose un marché ?

-C'est à dire ?

-Tu aides mes élèves les plus jeunes au piano et en échange je t'apprends un peu la batterie. Alors partant ?

-Oui ! Très partant !

NézaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant