Piano

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Dans un coin de mémoire
Il y a un piano brun sur le côté
Dans un coin de la maison de mon enfance
Il y a un piano brun sur le côté

Je me souviens, beaucoup plus grand que moi,
Il y avait ce piano brun qui me dominait
Je te dévorais des yeux, tu m'attirais
Dès que je t'effleurais de mes petits doigts
Je jouais du piano partout où mes mains me guidaient
Je ne saisissais pas encore ton importance
Te regarder me satisfaisait

First love - suga

***

Ce jour là, j'avais 5 ans.

Ce jour là, papa m'avait fait une surprise dans le grand salon.

Un grand piano noir à queue était installé en plein milieu de la pièce. Un peu sale sur les bord. Il était très beau.

Majestueux.

Je me suis approché et j'ai contemplé les touches immaculées. Mon coeur battait à tout rompre. Je me souviens encore de tout se que j'ai ressenti, maintenant devenu adulte.

Mon esprit d'enfant était envoûté. Je me suis hissé sur le tabouret et j'ai fais face à cette immensité noir et blanche. Mes petits doigts ont lentement caressé le clavier.

J'avais une envie irrésistible de jouer des mélodies, de me perdre dans la musique. De laisser mes doigts courir sur les touches bicolores.

Mon père a engagé un professeur et depuis la musique n'a plus quitté ma vie. Sonates, mélodies, musique de films... Je progressai à une vitesse ahurissante. J'avais un véritable don.

Et puis les années sont passées. De 5 ans j'ai eu ensuite 6 ans, 7, 8 et 9 ans.

Je ne passais pas un jour sans penser à la musique. J'écoutais des disques dès que je pouvais. Les murs de ma chambre était recouverts de partitions plus ou moins anciennes. Mon père était fier de moi. J'étais son petit prodige, son petit Mozart aux cheveux noirs.

Il me mettait la pression à continuer et à travailler encore et encore. Et moi, encore petit garçon, j'obéissais, trop heureux que mon père prenne du temps pour moi, enfin.

Je suis rentré à l'école primaire. La petite école du quartier. J'étais toujours aussi différent. Les garçons de mon âge préféraient largement jouer au foot toute l'après midi que de rester toute une soirée à écouter un récital de piano. Mais je n'étais pas tout seul. Mon meilleur ami de maternelle était toujours avec moi et il adorait par dessus tout m'écouter au piano.

On passait des heures à jouer dans l'immense jardin. Une fois c'était des pirates, des indiens ou encore parfois des acrobates. Il avait une imagination débordante et il m'entraînait à maintes reprises dans ses plans foireux. J'étais son partenaire de bêtises. Un peu moins téméraire que lui, c'est tout.

Il s'appelait Aloïs.

On s'en fichait des autres. Des grosses brutes qui s'en prenaient à plus faibles qu'eux ou les petites filles qui se moquaient de moi.

De toute façon tout ce qui m'intéressait c'était la musique, les cours de mathématiques et Aloïs.

Point.

NézaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant