Je vie dehors.
Qu'est ce qui s'est passé pour que j'en arrive là ?
J'avais découvert l'univers des centres d'hébergements de nuit, des queues immenses pour avoir un ticket pour le repas, pour laver mes maigres fringues, les nuits passées dans des draps sales, sur le qui-vive avec une trentaine d'autres clochards avec les choses de valeur planquées dans mes sous vêtements pour éviter de se les faire voler. Je ne pensais qu'à la nuit suivante, à chercher un endroit pour m'asseoir, pour dormir.
Malheureusement il n'y avait pas que des voleurs, il y avait aussi des vieux pervers aux idées pas très nettes. Et des jeunes hommes comme moi, à peine majeurs ça leur plaîsait bien.
Je déteste leurs regards pervers et leurs sales mains. Ça me dégoûte putain...
C'était tellement dur.. Les heures à tuer toute la journée dans le froid glacial, les allers retours à la bibliothèque parce qu'il fait chaud, les siestes dans le métro sale avec mes sacs serrés contre moi, les immenses centre commerciaux où se fondre dans la foule... Le mur que je m'était approprié, près du magasin de vieux disques parce qu'on entendait la musique à travers la porte.
C'est mon territoire. On en est réduit à ça, des bêtes.
Et surtout, les gares.
Je changeais d'endroit toutes les heures pour que les vigiles ne se doutent de rien. Et puis je mendiait.J'avais refusé au départ mais mon ventre était tellement vide qu'il se tordait et provoquait des spasmes affreux. J'avais du perdre plusieurs kilos et mes vêtements sales flottaient sur mon corps maigre.
J'ai froid. Et puis, parfois je demande des clopes.
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Néza
Historia CortaJe considère que ma vie est séparée en deux parties, la première avant l'annonce et la deuxième quand tout s'est écroulé. La première est synonyme d'enfance, d'innocence, de piano, de mon amitié avec Aloïs, de la boutique de disque et malheureusemen...