Campus

25 - Confusion

Maddie resta blottie sous sa couette un long moment après qu'Élise se soit réveillée. Elle simulait de dormir bien que, finalement, sa nuit ait été plutôt courte. Elle l'avait passée à se demander quoi penser de tout ce qui lui arrivait.

Cette vie à Felice, son éloignement d'Anthony et ce garçon. Nate. Elle n'arrivait pas à oublier ce baiser ni à démêler ses pensées. Et encore moins ses sentiments

Était-elle attirée par Nate ? Oui, physiquement, sans aucun doute. Qui ne le serait pas ? Ce garçon était magnifique et tellement gentil. Mais il y avait Anthony. Malgré tous les problèmes entre eux, elle l'aimait.

Maddie était plongée dans ses pensées quand la voix d'Élise s'éleva.

— Maddie ? Tu comptes rester planquée encore longtemps ?

Maddie voyait la silhouette de son amie se découper au travers de sa couette, telle une ombre gigantesque la surplombant.

— Humm, marmonna Maddie, simulant de dormir tout en sachant que cela convaincrait difficilement son amie.

Pas manqué. Élise éclata de rire.

— Maddie. Je sais que tu es réveillée, je ne suis pas dupe ! Tes neurones travaillent tellement fort qu'ils font du bruit jusqu'à mes oreilles.

Maddie soupira et repoussa la couette. Un courant d'air caressa son visage, elle aspira une longue bouffée. C'était vraiment agréable, il commençait à faire sacrément chaud la-dessous.

— Tu as disparu hier soir, constata Élise en s'installant sur le bord du lit.

Oui, effectivement, Maddie s'était littéralement enfuie de la soirée. En oubliant complètement qu'elle laissait son amie derrière elle.

Maddie se redressa et s'adossa contre le mur. Elle releva ses jambes et appuya son menton sur ses genoux.

— Je suis désolée, je ne me sentais pas très bien.

Élise afficha une moue sceptique.

— Ça n'aurait pas un rapport avec un grand brun plutôt beau gosse ?

Maddie sentit ses joues rougir aussitôt.

— Pourquoi tu me demandes ça ?

Aurait-il dit quelque chose aux autres ?

Élise croisa ses jambes au niveau de ses chevilles et posa ses mains sur ses cuisses.

— Parce qu'après ta disparition, il y en a un qui tirait un tête de trois mètres de long.

— Il n'a rien dit de spécial ? lâcha Maddie.

Élise tourna aussi sec sa tête vers son amie et un immense sourire s'étira sur son visage.

— Pourquoi ?! Qu'est-ce qu'il aurait pu nous dire ?

Maddie se mordilla nerveusement les lèvres. En une question, elle en avait trop dit. Surtout que justement, il n'aurait rien pu dire de spécial, vu que rien ne s'était passé. Ce baiser, ce n'était rien vu qu'elle l'avait repoussé.

— Rien du tout, répondit Maddie, en tentant d'avoir l'air détaché.

Élise s'installa en tailleur face à son colocataire.

— Crache le morceau, fillette. Tu as clairement quelque chose sur la conscience !

Maddie ne put s'empêcher de sourire.

— Ça ne signifie rien, lâcha-t-elle spontanément.

Élise fronça le visage.

— Comment ça, ça ne signifie rien ? Qu'est-ce qui ne signifie rien ?

Maddie soupira, puis se décida à raconter sa soirée.

— J'étais dehors, sur le porche avec Nate quand...

— Quand quoi ? Accouche !

— Quand il m'a embrassé.

Élise la fixa, les yeux écarquillés et la bouche ouverte comme un poisson hors de l'eau.

— Je savais que tu lui plaisais ! Ça crevait les yeux.

— Faut croire que je suis aveugle alors, murmura Maddie pour elle-même.

Élise s'approcha de son amie et se pencha vers elle, les sourcils froncés.

— Vraiment, tu ne te doutais de rien ?

Maddie secoua négativement la tête.

— Oh mon dieu, vous vous êtes embrassés, s'écria Élise en se redressant.

Maddie corrigea.

— Il m'a embrassée et je l'ai repoussé.

— Sérieux ?

Maddie opina.

Une expression de surprise toujours peinte sur son visage, Élise digérait l'information.

— Et tu n'avais pas du tout envie de l'embrasser ?

Maddie continua de secouer la tête.

— Je suis avec Anthony. Même si en ce moment, ce n'est pas la fête entre nous, je ne lui ferai jamais un truc pareil.

— Tu ne lui ferais jamais quoi ? Le tromper ou rompre ?

— Aucun des deux.

Élise resta à la regarder, un petit sourire au coin des lèvres.

— Eh bien, je crois que vous devez parler alors. Parce que, Maddie, je ne te connais peut-être pas depuis longtemps, mais je peux voir quand quelqu'un n'est pas heureux dans son couple. Et tu me sembles entrer dans cette catégorie.

Élise avait raison. Il était temps de discuter franchement. La situation ne pouvait plus durer ainsi avec Anthony. Et Maddie avait besoin de clarifier ses sentiments.