68 - Fêter la fin

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À la période des révisions intenses avait succédé la semaine d'examen. Maddie avait peu dormi, travaillant dur sur chacune des matières.

Prenant ses études très au sérieux, elle n'imaginait pas bâcler sa préparation des partiels. Chaque minute était bonne pour revoir ses notes de cours et relire ses manuels, encore et encore.

Le dernier examen terminé, elle avait enfin pu souffler. Vidée, elle avait regagné sa chambre et s'était couchée sur son lit pour se reposer quelques minutes.

Assommée par la fatigue, elle s'était endormie comme une masse pour ne se réveiller que quatre heures plus tard, lorsque Élise était rentrée de son ultime oral.

Grâce à sa longue sieste, Maddie avait refait le plein d'énergie et le soir-même, elle était sortie avec ses amies dans une boîte hors du campus.

Le lendemain, elle était restée à Felice comme la plupart des étudiants. Le campus fourmillait : de nombreuses activités étaient organisées pour marquer la fin de l'année et permettre à tous de relâcher la pression.

Des tentes étaient dressées, abritant des stands de nourriture. Les odeurs se mélangeaient et flottaient dans l'air. Des groupes d'étudiants étaient dispersés, installés sur des bancs ou se promenant sur les allées. La fête battait son plein.

Assises sur la pelouse, Maddie et Élise assistaient à un concert en plein air. Après la performance de l'orchestre de Felice, des étudiants se succédèrent sur scène pour chanter ou jouer d'un instrument.

Quand vint le tour de filles de Reggio Hall, Maddie et Élise ne manquèrent pas de les encourager avec vigueur.

Elles restèrent ensuite à se prélasser sur l'herbe, discutant du retour chez elles et des vacances d'été.

— Tiens, mais qui voilà ?

Maddie jeta un œil dans la même direction qu'Élise et aperçut Sally qui semblait venir droit sur elles.

En l'observant faire rouler son fauteuil à travers la foule, Maddie remarqua combien elle le maniait désormais avec aisance.

— Salut, dit Sally avec un sourire en s'arrêtant devant elles.

Tandis que les deux amies la saluaient en retour, Sally leur tendit deux papiers cartonnés.

— Qu'est-ce que c'est ? s'enquit Élise en le saisissant.

— Une invitation pour la pièce de fin d'année, répondit Sally.

Avant qu'Élise ait le temps de dire quoi que ce soit, Sally précisa :

— Je ne joue pas dedans. Tu n'auras pas à supporter mon jeu désastreux...

— Je n'ai jamais employé le terme désastreux, commença Élise, l'air un peu embêté.

— Je sais, la coupa Sally avec un franc sourire. Je plaisante ! Je ne vais pas dire que ton article m'a fait plaisir, on n'apprécie jamais de lire qu'on a été mauvais, en fait, j'aurais pu t'étriper sur le moment, mais vu que tu n'avais pas tort, alors...

— Alors sans rancune ? lança Élise.

— Sans rancune ! Mais uniquement si vous venez. 

Maddie et Élise lurent la courte description sur le carton d'invitation. Élise écarquilla les yeux.

— C'est toi qui a écrit cette pièce ?

— Avec la prof, oui.

— Félicitations !

— Elle est peut-être mauvaise.

— C'est vrai. Mais félicitations quand même, tout le monde n'est pas capable d'écrire une pièce pourrie.

Sally lâcha un rire. Élise passa sa main sur son front en soupirant.

— Ouf, tu saisis mon humour.

Sally lui sourit. Puis sourit aussi à Maddie.

— J'espère que vous viendrez, la troupe a fait du super boulot.

— Et celui qui a préparé ces invitations aussi, répondit Maddie en désignant le carton. C'est du fait maison, non ?

Sally acquiesça.

— Au départ, je devais en faire pour une personne, puis je me suis dit que je pouvais en faire quelques une de plus.

Sally sembla croiser le regard de quelqu'un, son visage s'illumina. Elle s'excusa auprès des filles, fit pivoter son fauteuil et s'éloigna. Élise la regarda s'éloigner par-dessus son épaule.

— Tu crois qu'elle est devenue une vraie gentille ?

Maddie haussa les épaules, puis se mit à arracher quelques brins d'herbe.

— On ne peut jamais être sûr de rien. Je dirais qu'il y a des chances que oui.

Élise regardait toujours par-dessus son épaule quand elle dit :

— Du coup, pas de souci que ta binôme soit en couple avec ton ex ?

Maddie fronça les sourcils.

— Qu'est-ce que tu racontes ?

Elle se tourna et chercha Sally des yeux. Elle la trouva en compagnie de Nate.

— Nate n'est pas mon ex !

— Vous vous êtes embrassés, non ?

— Déjà, il m'a embrassée. C'est arrivé lors d'une fête et il n'y a jamais rien eu d'autre entre nous. Donc non, j'insiste, ce n'est pas mon ex.

Élise afficha une moue peu convaincue.

— Ça ne te fait pas bizarre qu'il passe de toi à elle ?

Maddie éclata de rire.

— Tu viens vraiment de dire ça ?! Qu'il passe de moi à elle ?

Maddie riait si fort qu'elle en attrapa le hoquet.

— Bah, quoi ? fit Élise.

— Ta formulation m'étonnera toujours, articula difficilement Maddie.

— Merci, j'imagine ? Je le prends comme un compliment.

Maddie réussit à se calmer et regarda Élise sérieusement.

— Tu peux, tu ne ressembles à personne.

Élise arbora un air fier et satisfait.

— C'est le but de ma vie.

Elles échangèrent un sourire. Maddie se pencha vers son amie.

— Et pour répondre à ta question ; ça m'importe peu que Sally soit avec Nate.

Élise lui fit un clin d'œil.

— Tu as ton chéri, toi. Monsieur Parfait !

— Il n'est pas parfait, mais c'est bien mon chéri.

Élise fit la moue.

— Personne n'est parfait, en fait.

— Tout à fait, confirma Maddie.

— Sauf moi...

— Évidemment !

Les deux amies pouffèrent avant de s'allonger de nouveau dans l'herbe et d'écouter le nouveau groupe qui venait de monter sur scène.

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