Chapitre 23

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Devant le miroir je suis. Je suis présente mais je ne le suis pas totalement. Mon cerveau a cessé de fonctionner depuis la nouvelle.
Quelqu'un cherche à me faire du mal. Quelqu'un la haut, tout la haut, cherche à se venger de moi.
Je ne peux pas avoir une vie tranquille sans qu'elle ne soit perturbée par un beau père qui vous a séquestré pendant des mois, sans qu'elle ne soit perturbée par le meurtre ou le suicide de son patron, sans qu'elle ne soit détruite par tout.

Andy s'occupe de moi comme une enfant. Je passe mes journées sur le canapé, emmitouflée dans une couverture, et je regarde la télé.
Mes yeux regardent mais moi je me regarde pas. Je fixe la réalité. Je n'arriverai jamais à être heureuse. Il y aura toujours quelque chose qui fera que ma vie sera détruite petit à petit.

Il se plaçait à côté de moi, me caressait les bras lentement, m'embrassait tendrement. Il a tout fait pour moi. Mon corps répondait mais je ne réagissais pas.

-Andy : Princesse ?

Je relève ma tête. Il est dans le coin de la porte. Son reflet dans le miroir me montre qu'il est prêt à y aller.

Moi ? Je ne sais pas.
Je porte du noir, je ne vois que du noir autour de moi. Le noir est tout ce qui m'entoure. Même mon maquillage est noir.

Andy m'amène mon manteau et m'aide à le mettre.
Il me place ensuite devant lui et pose ses mains sur mes joues.

-Andy : Je suis là d'accord ? Si tu sens que tu n'y arrives plus, tu me le dis.
-Moi : D'accord.

Je n'ai prononcé que quelques moi depuis trois jours. Soit des « oui », des « non », des « je ne sais pas » ou encore des « d'accord ».  Mon langage s'est retenu qu'à ces quelques mots ces derniers jours. Je suis comme éteinte.

Louis avait peut être été un patron spécial. Il me faisait des avances plus que explicites, il a tenté de me faire succomber mais je n'y ai rien fait. Tout s'était arrangé et puis, il était devenu intrépide, sans âme. Il nous considérait comme des pauvres salariés que nous sommes. Nous étions ceux qui devions obéir et supporter une énorme journée de travail en plus de ses commentaires exécrables.

Pourtant, je ne peux m'empêcher d'être triste. Je l'appréciais quand même. Il était lui. On ne pouvait pas lui en vouloir. Quand il voulait, il était une personne plus qu'attachante. Il était drôle, sympathique et à l'écoute.

Si c'est un suicide, pourquoi ?
Si c'est un meurtre, pourquoi ?

Andy me prends la main et me guide jusqu'à la sortie de mon appartement. Je décide de faire un effort et de parler. Il faut que j'ai l'air normal.

-Moi : On ne sait toujours rien ?
-Andy : Non. Toujours pas.

Je baisse les yeux. Il se place devant, pose deux doigts sous mon menton afin de le relever. Mes yeux rencontrent les siens.

-Andy : Tout ira bien, ne t'inquiète pas. Je serai là.
-Moi : Je sais. 

Il pose ses lèvres sur les miennes. Mon corps se relâche entièrement. C'est le seul moment où je ne pense pas à ce qu'il se passe en ce moment, à tout ce qui me tracasse.

Je balade mes mains sur son torse afin de profiter du moment qui, malheureusement, va bientôt se terminer.

Il emboîte sa main dans la mienne et nous descendons les escaliers.

Le chemin se fait en silence. La radio n'est même pas allumée. Je remercie intérieurement Andy de l'avoir éteinte dès le début. Je n'aurai pas supporté entendre la bonne humeur des présentateurs radios et toutes ces musiques ou les chanteurs ne se rendent pas compte de tout ce qu'il se passe dans le monde en ce moment même.

Fight Against All Odds ( Tome 3 )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant