Fille de Lune T3 : Nouvelle lune

Prologue

Irlande, 1981

C'est dans les décombres d'une maison carbonisée que le loup fit la découverte qui allait changer sa vie. Trois louveteaux d'approximativement quatre ans étaient blottis les uns contre les autres, terrifiés et couvert de cendres. Ils se regroupèrent encore plus lorsque le loup s'accroupis près d'eux et la petite fille se mit à pleurer.

-Tout va bien les enfants, vous n'avez pas à avoir peur, déclara l'Alpha.

Les cris de la petite redoublèrent lorsqu'il approcha la main. Il comprenait parfaitement leur état. Le village qui n'abritait que des loups avait entièrement été décimé. Ces trois petits étaient les seuls survivants. Nul ne savait depuis combien de temps ils étaient là, mais si l'attaque c'était produite après son dernier contact avec l'Alpha des lieux, il c'était écoulé un minimum de trois jours. Affoler les enfants n'aiderait pas à les faire sortir. Leur tanière de fortune tenait par miracle mais finirait tôt ou tard par s'effondrer. Ils avaient besoin de manger et de boire et surtout d'être examinés.

Le loup sorti une barre de céréales de son sac et l'ouvrit délicatement. Il en coupa un premier bout qu'il prit soin de déguster devant les enfants, avant d'en couper un autre pour le tendre à la petite fille. Celle-ci s'arrêta un instant de pleurer pour dévisager la nourriture. Elle hésita, puis, après un reniflement tendit sa petite main recouverte de suie. Elle fourra le morceau dans sa bouche et mâcha vivement sous le regard des autres. Les petits garçons ne se firent pas prier lorsque leur tour vint. Ils gobèrent la nourriture sous le regard attentif du loup. Quand il leur tendit la main une nouvelle fois, affichant un sourire rassurant, les louveteaux acceptèrent de sortir. Par miracle ils ne semblaient pas blessés gravement. Quelques égratignures aux genoux et aux mains, mains rien qu'ils ne garderaient à vie. La petite, une blonde habillée d'un pyjama rose serrait un petit chiffon contre sa poitrine. Lorsque le loup l'enroula dans une couverture, elle lâcha son doudou par inadvertance. Le loup s'empressa de lui redonner mais pas sans remarquer la petite fleur et les lettres légèrement brulées qui était brodées dessus.

-Lily ?

La petite hocha doucement la tête en récupérant son bien.

-C'est un très jolie prénom, déclara le loup avant de laisser l'un de ses congénères s'occuper d'elle.

Les deux autres étaient encore en train de se faire examiner. L'un des deux était légèrement plus grand que l'autre. Lui aussi était blond et regardait dans tous les sens tout en restant près de l'autre louveteau.

-Je le reconnais, glissa une louve, c'est le fils d'Aloysius Griffin.

Le loup hocha la tête, pensif.

-J'aimerais m'en occuper si tu es d'accord, demanda-t-elle, Aloysius était un ami.

La louve s'approcha doucement du petit garçon méfiant. Celui-ci eu une lueur dans le regard en la reconnaissant et lui sauta dans les bras. Le petit avait un nom, mais la louve savait qu'il ne répondait qu'au surnom que son père lui avait attribué.

-Chut, tout va bien Hex, dit-elle en lui caressa doucement le dos pour l'apaiser.

Lorsque le loup reporta son regard sur le dernier enfant, il remarqua qu'il était très calme. Il observait le médecin dans ses moindres mouvements sans rien dire. Il ne sourcilla même pas quand on lui désinfecta la coupure sur sa joue. Comme s'il sentait qu'on l'observait, il se tourna vers l'Alpha qui les avait sauvés et plongea son regard vert dans le sien. Il le soutint un moment, jusqu'à ce qu'un loup vienne interrompre leur contact.

-Ceux qui ont fait ça cherchaient quelque chose mais je ne pense pas qu'ils l'ai trouvé.

-Rassemble une équipe, faites le tour pour vérifier qu'il n'y pas d'autres survivants.

-Quand repartons-nous ?

-A l'aube.

Les deux loups se tournèrent vers le dernier enfant.

-C'est un Alpha, commença le premier, l'héritier des Kearney.

L'autre loup soupira bruyamment. La famille Kearney et celle des Mackoll avait une histoire commune, une histoire inscrite dans le Code par son ancêtre pour rappeler que sans l'aide de la meute irlandaise la guerre sévirait toujours.

-C'est un Mackoll à présent.