la mer se fache .

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Le jour se lève, et ses rayons gais et lumineux , caressent la mer , il la réveille d'une nuit calme et paisible .Aujourd'hui elle a promis d'être bienveillante envers nageurs , leur offrant sérénité et bien être.
Danssante et joyeuse , elle revêt son habit bleu aux reflets d'argent , d'un bleu cristallin , ses vagues roulent lentement et avec douceur . Sans qu'une écume ne vienne perturber ses nuances nafurelles

Au large les bateaux voguent , leurs couleurs resplendissen sous le soleil levant , et les voiles lointaines luisent comme du satin . Les mâts droits se
Tiennent fièrement .

_ Mon eau est claire, limpide, et bienfaisante . Saline je favorise la détente , le relâchement et le bien être . Ma profondeur permet aux navires les plus lourds de transport des marchandises . Je rapproche les peuples . Dans mon immensité , au grès du vent , mes vagues véhiculent des messages d'espoir ou de désespoir . les bouteilles flottent sans destination précise ni contrainte de temps de livraison . Mes poissons nourrissent des peuplades entières . Se satisfait-elle à se dire .

Le jour se lève , et le vent se réveille aussi . D'abord timidement il joue avec la mer , la taquine et la titille . Puis souffle légèrement plus fort .D'humeur flegmatique aujourdh'hui, la mer ne veux pas être dérangée. Elle résiste à ce souffle qu'elle ressent comme une rafale .

_ Je veux rester tranquille se promet-elle . Je ne voudrais pas chasser tout ce beau monde qui anime mes jours et mes nuits . Qui, m'aide quotidiennement à porter mes fardeaux ! Je me sens utile ! Se dit-elle gonflée par son arrogance .
Sa résistance et sa fatuité ne plaisent pas au vent , se sentant humilité il insiste et s'amplifie .

_ Elle me defie pense le vent !
Il souffle de plus en plus fort lançant de véritables bourrasques.
La mer oubliant sa promesse sa promesse se met en colere et devient agressive . Furieuse elle vire au gris, ses vagues se soulevent , montent de plus en plus haut, font tanguer les chaloupes , renversent les barques, déchirent les voiles des bateaux et brisent les mâts des navires .
Plus près de la côte, elle frappe les galets , qui pourtant n'ont rien fait !
Les rochers immuables et innocents sont continuellement fouettés par le va-et-vient des vagues . Elle projette contre eux les nageurs comme des poupées de chiffons .
Ses flots se rapprochent de plus en plus des estivants étendus calmement et paisiblement sur le sable ou sur les chaises , les asperge d'une eau trouble . Un instant plus tôt bercés par le roulis des vagues , les gens s'agitent soudainement .
Le sable de la plage cède à l'avancée des eaux qui emportent même les châteaux de sable minutieusement et laborieusement construits par des enfants .
Le soleil qui transformait auparavent les vaguelettes en un scintillant cristal , semble maintenant brûlant et agressif . L'eau claire et opaline devient trouble,et le sable doré devient à son tour collant et salissant .
Subitement tout a changé !

Les aoûtiens désemparés suivent de leurs yeux inquiets une barque à la derive au loin . Elle se balance comme un jouet au gré des vagues . Ils décident de quitter cet endroit qui , il y a peu , était si beau et si calme .
Ils reviendront si la mer le permet , et seulement si elle se calme après cette affreuse tempête. La mer est en colere et eux aussi .
Les baigneurs déçus se retirent laissant la mer se dechainer dans sa colere . Elle reste seule et abandonnée .

_ ils sont tous partis , me voilà privée par la gaîté, les cris de joie et la bonne humeur ! Je n'entends plus que le bruit de mes vagues et le hurlement du vent . Je ne ressens que ma colère qui gronde !

Se rendant compte de son emportement , la mer implore le vent de se calmer .

_ Oui , j'ai agit sous la colère , mon agressivité était démesurée , c'est vrai le vent n'avait qu'à ne pas me provoquer pensa-t-elle ! Pas en plein été , quand je profite du soleil , je retrouve enfin mes belles couleurs ! Quand j'apporte bien-être et calme aux vacanciers . Puis , s'adressant au vent elle le supplie.

_ S'il te plaît , vent , calme-toi ! . Pour m'apaiser emporte les nuages et pars . Calmes toi je t' en supplie ! Tu peux revenir en automne ou en hivers , quand mes plages sont désertes , quand les rares personnes qui me visitent sont moins exigeantes et moins attentives . Tu m'accompagneras dans ma solitude , lorsque je serais aussi triste que les arbres , aussi grise que le ciel . Quand le soleil ne dansera plus . Quand l'abandon de toute cette animation sera moins pénible pour moi .

Le vent se calme peu à peu puis se retire comme il était venu . Laissant la mer solitaire , songeuse devant les épaves inertes qui flottent au gré de ses flots , leurs flancs arrachés et aux voiles déchirées par ses lames.

Réussira-t-elle demain à effacer tous ces dégâts ? A faire revenir tous ceux qu'elle a chassés ? Le vent sera-t-il moins cruel ?









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