la foi ressourcée

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Nous sentons la présence de dieu en tout lieu et à tout moment . Mais chaque fois à l'approche du pèlerinage , cet événement intemporel , mon émotion renaît , elle est extrême.

Chaque année je me surprends à revivre les moments magiques que j'ai vécus, ces instants de bonheur ressenti lors de cette aventure spirituelle unique pour moi et pour tout croyant .
Chaque année , mon esprit s'évade pour entamer à nouveau mon entrée dans les rituels sacrés avec la "là talbya"  "me voilà à ton service".

      pendant la période des inscriptions pour le tirage au sort , une nuit en plein sommeil , alors que nous étions en pleins travaux de rénovation de notre maison , c'est avec cette talbya que j'entonnais à haute voix que je me suis réveillée en sursaut . Ainsi j'ai su que dieu me faisait signe ! C'était même un appel ! Je ne devais pas rater cette occasion en or . C'est alors qu'on s'est inscrit mon défunt mari et moi . En effet par la grâce de dieu on était parmi les plus chanceux à être choisis . Dieu m'a permi de rentrer dans ce monde immense de piété , d'abandonner ma vie ordinaire , de faire la connaissance de cet espace de dévotion et de proximité avec la foi.

     La nuit , dès notre arrivée sur la terre sainte , A bord des bus  , sur les hauteurs nous surplombions la vallée ou se trouve grande mosquée . Ma première fascination fut cette lumière éclatante qui, au milieu de l'obscurité totale s'élevait vers le ciel en un halo lumineux blanc et scintillant . Une étrange sentiment s'est emparée de moi !
          A mesure qu'on s'approchait de ce lieu Saint , mon émerveillement était tel que pendant quelques temps , je j'entendais plus rien , la sensation était unique , j'étais comme transportée hors du temps ! La kaaba se détachait au milieu au centre de la cour d'al-masjid al-haram .
En ces endroits nous ne sommes plus maîtres de nos émotions !
La voilà la "Kaaba"  comme je la voyais sur les photos . Dans toute sa grandeur et sa splendeur elle s'offrait aux regard des millions de fidèles.
Dans mon fort intérieur,  je me répétait " ça y est j'y suis ! ça y est j'y suis !      Je réalisais mon voeu le plus chèr .
Avant même d'entamer les rituels je me sentais bénie. J'avais l'impression de m' acquitter d'une dette dont j'étais redevable depuis toujours .

       Seul Dieu est omniprésent dans notre esprit dans l'intimité de notre conscience . Il nous arrive d'oublier les êtres les plus chers . Tous les moyens d'ostentations sont retirés . La promiscuité perpétuelle est vécue comme une situation non pas d'agression mais comme une acceptation volontaire des règles de la communauté où l'intimité sans être bafouée n'a pas de place .
Par la grâce de dieu nous sommes dotés de patience de générosité et de tolérance . Lors du pèlerinage nous cohabitons avec des personnes différentes, , nous nous créons de nouvelles amitiés . Chacun , chacune  de nous , veille à ne pas égratigner la susceptibilité des autres . on passe le plus clair de notre temps à lire le coran et à prier.
Si l'adoration de dieu enrichi l'âme , la cohabitation est un enrichissement de l'esprit.

     De mon fort intérieur je priais tout le temps avec la même ferveur et la même abnégation mais lors des gigantesques rassemblements aux mêmes endroits et aux mêmes moments c'était différent . Pendant le rite du " tawaf " autour de la "Kaaba" l'invocation de dieu est impressionnante , constante et plus accentuée.
Plusieurs fois par jour je n' oubliais jamais de m'abreuver de cette eau précieuse! Ce miracle éternel l'eau "zemzem" . Elle se ramifiant dans ma poitrine comme une sève  rafraîchissante .
       Au sommet du mont "arafat" l'espérance du pardon de tout un chacun est plus pressante , on passe des heures à faire des voeux avec la certitude d'avoir été entendu par le suprême,  c'est avec la paix dans l'âme et le coeur léger qu'on redescend .

Chaque jour , la prière de l'aube était un moment magique pour moi !
Le jour , le soleil nu occupe tout le ciel .
La nuit les projecteurs accentuent le contraste entre la blancheur des effets des fidèles , le ciel sombre et l'obscurité ambiante . Le flux des hadjis est impressionnant , non pas par le nombre , pourtant spectaculaire , mais par sa fluidité et son calme . En effet les hadjis vêtus tout de blanc dėvalent silencieusement les rues et les ruelles .  A pas feutrés ils affluent vers le même point , tels les eaux des affluents qui se déversent dans le fleuve .
La sérénité est surprenante . Dans cette furtivité on devient conscient du son de la climatisation qui , dans son refrain monotone rend lambiance des lieux plus mystique . L'apaisement régule mes émotions .
Cette même sensation de plénitude se répétait pour moi chaque matin.

         De ces évocations heureuses et de ces moments de communion avec DIEU je ne m'en lasserais jamais .

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