Chapitre 14 : L'aubergiste

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Bonjour !

Une petite note pour préciser que je trouve ce chapitre assez violent, donc je conseille aux âmes sensibles de s'abstenir.

Si vous en faites parti, n'hésitez pas à me demander le résumé de ce chapitre en message privé, je me ferai une joie de vous y répondre :)

Sur ce, bonne lecture pour les courageux ;)

Aussitôt, je me précipitai vers Matiass pour le soutenir. Pour ne pas qu'il ne tombe. Il s'affaissa sur moi et je tentai tant bien que mal de le déposer délicatement... sur le trottoir.

Il ferma les yeux, s'agrippant à ma chemise rose. Il était dans un sale état : le front couvert de sang, avec une bosse qui enflait à toutes vitesses. D'un doigt, je lui caressai la joue. Le voir ainsi était un moment horrible pour moi, mais je devais garder mon calme. J'attendais qu'il se remette de ses émotions pour qu'il m'explique ce qui s'était passé.

La nuit était à présent tombée, et le noir m'empêchait de voir les beaux yeux bleus de Matiass se rouvrir. Il faisait froid, lui comme moi tremblions comme des feuilles. Nous ne pouvions pas nous permettre de rester ici ne serait-ce qu'une demi-heure de plus ; l'état de Matiass s'empirait, il avait besoin de chaleur. Comme celle qu'il y avait à l'intérieur de l'auberge...

- Je suis désolé... émit Matiass dans un râle, on va devoir passer la nuit... dehors.

Je sursautai. Quoi ? Mais c'était impossible ! Passer la nuit sous ce temps nous garantissait une mort assurée, à cause de ce froid. Et Matiass était vraiment vulnérable.

- Que s'est-il passé ? soufflai-je alors.

- L'aubergiste... me répondit-il. Je lui ai demandé si nous pouvions passer la nuit dans son auberge. Au début, il a accepté et a demandé si nous avions de quoi payer. Je lui ai demandé si la nourriture que nous avions pris au foyer pouvait faire l'affaire.

Il s'arrêta, poussa un gémissement de douleur qui me fendit le cœur, avant de reprendre :

- Méfiant, il m'a demandé quel rang j'étais. Je lui ai naturellement dit la vérité... Que nous étions Inutiles... Alors il s'est mis à hurler : « Tu rigoles j'espère ! On accepte pas des cafards tel que vous ici ! Dégagez, si vous voulez pas que je vous tue tous les deux ! ». J'ai tenté de négocier... Il m'a frappé de toutes ses forces.

Je pris les mains de Matiass dans les miennes. Je déposai un baiser sur son front, avant de lui dire doucement :

- Je vais essayer d'arranger ça. Reste ici, je m'occupe de tout.

Il se redressa d'un coup, et s'exclama, fiévreux :

- Quoi ? Mais tu peux pas faire ça, Cille ! Cet homme est une brute, tout ce que tu obtiendras de lui ce seront des coups ! N'y va pas, s'il te plaît... Reste avec moi.

Je l'ignorai et me levai. Je savais ce que je devais faire. Passer la nuit dehors était un suicide. Matias tenta de se lever pour m'empêcher d'entrer dans l'auberge, mais il retomba lourdement en criant. Je lui intimai l'ordre de rester calme et je m'engouffrai à l'intérieur de l'auberge sans qu'il n'ai le temps de protester d'avantage.

La chaleur me coupa le souffle, et je pris plusieurs secondes pour profiter. L'ambiance était vivante. Des couples discutaient sur des tables. Des bières circulaient, j'entendis aussi plusieurs rires gras. Des musiciens endiablés jouaient un air de musique celtique, sur lequel plusieurs femmes dansaient.

Soudain, la pensée de Matiass agonisant dans la nuit me traversa l'esprit, me faisant revenir à la réalité. La boule au ventre, je m'adressai à un homme sur le comptoir qui ne pouvait être qu'autre que l'aubergiste :

Les InsoumisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant