Bonjour !
Aujourd'hui un chapitre plus court que d'habitude ! J'essaierai d'en poster un autre le plus tôt possible :)Cette fois-ci, on change de point de vue pour se plonger de nouveau dans la tête de ce mystèrieux garçon qui a trahit Cille et Matiass. Son identité sera-t-elle enfin dévoilée ?
Bonne lecture !
Il marchait dans le couloir, épuisé. Il n'avait pas fermé l'œil de la nuit, parce qu'il s'en voulait d'avoir trahi Matiass et Cille. Il s'en voulait à en crever.
Plusieurs émotions se mélangeaient dans son cœur : de la colère dirigée contre lui-même, de la honte, de la culpabilité et de la tristesse.
Dans cette épreuve il n'y avait personne pour le soutenir. Et combien même, il se dit avec tristesse qu'il ne méritait pas que l'on s'occupe de lui.
Les adolescents passaient à côté de lui. La plupart l'ignoraient, mais d'autres lui jetaient un regard étonné. Pourquoi ce garçon d'habitude si joyeux semblait-il si malheureux ? Si seulement ils savaient la vérité...
Il leva la tête. Une vitre lui renvoya le reflet d'un garçon épuisé. Ses cernes lui dévoraient ses yeux noirs, ses cheveux bouclés tombaient sur son front lisse. Sa bouche ne formait plus son sourire habituel, et ses pommettes avaient perdu leur couleur. Sa peau métisse, si belle auparavant, avait à présent perdu sa brillance et semblait terne.
Son corps était affaissé, il était tassé sur lui-même.
Il n'avait plus rien de séduisant à présent. Mais il s'en fichait. En trahissant ses amis, il avait commis l'irréparable. Et cela lui bouffait l'intérieur.
Il savait qu'Espoir ne ressentait pas la même chose que lui. Quand elle avait appris que Matiass et Cille avaient enfreint le règlement, elle avait aussitôt saisi l'occasion pour se venger de son ennemie. Et elle ne regrettait rien. Lorsqu'il la voyait, elle était toujours en état d'excitation, se frottant les mains, roulant des yeux comme le ferait un fou. Il avait décidé de ne plus jamais l'approcher.
Soudain, il se figea.
Ces pas. Il les reconnaissait entre mille. C'étaient ceux de Cille. Elle venait de sortir du bureau de la directrice. Paralysé, il n'osa plus faire un pas. Il resta donc planté au milieu du couloir tandis que la jeune fille avançait.
Après ce qu'elle avait appris, il aurait parié qu'elle arriverait en pleurant, ou au moins tristement. Mais non, elle marchait, fièrement, comme si elle n'éprouvait aucune crainte à l'idée de ce qui l'attendait. Ses cheveux blonds semblaient flotter autour de son visage de porcelaine.
C'était limite si les élèves ne s'écartaient pas à sa venue, tant elle semblait coupée du monde qui l'entourait.
Une profonde admiration enveloppa le garçon. Comment pouvait-elle rester si impassible ? Mais ce sentiment s'évapora lorsque Cille rencontra son regard. Il vit la pupille de ses yeux verts se rétracter.
Et il devina qu'elle avait compris. Qu'elle avait su qu'il l'avait trahi.
Ce fut seulement à ce moment que ses jambes acceptèrent de bouger. Et il se mit à courir le plus vite qu'il ne le pouvait devant le regard des autres élèves, ébahis. A son passage, il entendit des remarques comme : « C'est quand même pas la petite blonde qui lui fait autant peur... si ? ». Il préféra les ignorer, se concentrant uniquement sur sa course.
Il traversa le couloir à une vitesse folle, et découvrit avec soulagement que Cille ne l'avait pas suivi. S'il s'était enfui, c'était parce qu'il était loin d'assumer ce qu'il avait fait. Mais, pire, il ne voulait pas affronter ce regard. Ces yeux verts qui lui faisaient voir la douleur qu'elle avait subit. On dit que les yeux sont le miroir de l'âme. Eh bien l'âme de Cille, elle, souffrait.
Il s'accouda à un poteau et ferma les yeux. Il avait besoin de se poser, de souffler un peu. Bizarrement, ce fut la berceuse que sa mère lui chantait lorsqu'il était enfant qui lui vint à l'esprit :
« Oh, endors-toi, mon tout petit
Pense à de jolies choses jusqu'à ce que le sommeil vienne
Et regarde les magnifiques couleurs de la nuit
Ferme tes beaux yeux couleur ébène
N'oublie pas que je suis toujours là, moi, ta maman
Laisse-toi porter dans les bras de Morphée
Je t'aime, je t'aime, mon petit Rayan ».
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Les Insoumis
Science FictionCille a toujours été ce qu'on exigeait d'elle. C'est à dire une Utile (une personne entièrement soumise à la société). Mais à côté de cela, il y a les Inutiles. Les Inutiles qu'on méprise, qu'on discrimine et qu'on emprisonne. Et puis il y a le be...