Prisonnier

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J'ai coupé mes cheveux. Je me sens mieux. Mieux mais pas bien car toujours prisonnier de ce rôle, de cette vie. Je me dis que ça peux pas continuer. Pourtant ça continue. Ca dure des jours entiers. Je me dis que la prochaine fois je me laisserais pas faire. Que je résisterais. Que je serais pas faible.

Il m'a dit de l'appeler quand ça va pas. Je sais que je peux le faire. Je sais qu'il sera là. Mais je ne peux pas. Je ne peux pas laisser certains mots s'échapper parce que je sais que je m'effondrerais. Je sais que si je laisse les mots s'en aller, je n'en serais que brisé d'avantage. J'ai peur que mes mots le brise. Lui, l'homme si puissant auquel je crois. J'ai peur qu'il tombe avec moi dans ce tunnel sans fond. Je ne veux pas de ça pour lui. Il mérite mieux que ce que je lui offre. Il mérite mieux qu'un garçon au coeur rapiécé. Beaucoup mieux. Mais c'est le seul à être là. Le seul qui me rassure de ses bras. Je l'aime. Je l'aime. Mais qu'il me pardonne. Pardonnes-moi de ne  pas pouvoir te dire ce qui ne va pas. Pardonnes-moi de maintenir l'illusion que la vie vaut le coup d'être vécue. Mais parfois je ne suis plus sûr. Quand je rentre chez moi, que je n'existe pas. Quand mon corps étouffe dans mes vêtements. Quand même respirer devient difficile.

Je ne peux pas localiser la douleur. Elle est partout. Elle me tient le coeur, les poumons, le cerveau. Ma douleur est une maladie incurrable. J'ai mal. Je t'en prie. Sauves-moi

MédusaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant