Ma vie professionnelle

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A l'heure qu'il est je suis actuellement en arrêt de travail depuis le 8 novembre, depuis mon entrée aux urgences. Et je suis censé reprendre le travail cette semaine. Censé parce que je pense ne pas en être capable. Pas tout de suite en tout cas. Depuis ma sortie de l'hôpital, je me suis largement laissé emporté par la maladie. J'ai essayé de combattre la fatigue. J'ai essayé mais avec les nouvelles qui s'accumulent de jour en jour j'ai l'impression d'avoir perdu tout entrain, toute joie de travailler. 

Je suis fatiguée depuis plusieurs jours. J'alterne les insomnies, les nuits fragmentées et les journées faites de siestes. Je suis un nourrisson qui ne peut pas rester éveillé plus de quelques heures. Et honnêtement, ça me terrifie.

Qui dit travailler, dit sortir de chez soi. Sortir le matin, quand il fait encore nuit. Rentrer le soir, quand il fait nuit noire. J'ai toujours peur, peur de me faire agresser. C'est une peur irrationnelle et constante.

J'ai quelques endroits seulement où je me sens capable de sortir seul. Et encore, je vérifie avant qu'il ne pleut pas et qu'il fait encore jour.

Mais le travail... il représente beaucoup trop d'épreuves à la journée. D'épreuves que pour le moment, je suis incapable d'affronter. Il faut aller au travail, à pieds, seul. Se concentrer au bureau. Prendre contact au téléphone ou par rendez-vous à des gens que je ne connais pas. Coincé dans un bureau avec un inconnu. Ensuite il faut se concentrer devant les gens, ne pas être envahi par le stress, sourire aux gens. Et enfin il faut rentrer dans la nuit noire.

Aujourd'hui, je le dis, je me sens incapable de faire ce qu'on attend de moi. Incapable de faire le travail que j'adore. Incapable, pour le moment, de mener une vie professionnelle.

MédusaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant