Les médocs et le regard des autres

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En général, quand on prends un médicament quel qu'il soit, c'est la preuve qu'on est malade. Même quand on a une grippe, on prend des médicaments pour se soigner. Votre entourage peut parfois même vous conseiller quand vous avez mal au ventre, mal à la tête, ou que sais-je.

Mais que se passe-t-il quand la maladie est invisible, quand la souffrance n'est pas physique ?

Réponse : Les gens ne comprennent pas pourquoi nous prenons des cachets puisque nous allons "bien" et leur attitude devient soudain différente. Ils deviennent psychiatres et disent « tu n'as pas besoin de médicaments », « tu n'as pas besoin d'aller à l'hôpital », « tu n'as pas besoin de faire une thérapie ».

Le regard des autres devient alors un fardeau au lieu d'être un soutien. On se met nous aussi à penser que si on est pas au bord de la mort, on va bien. Ce qui est faux. Mais on se persuade qu'une journée sans médicaments nous fera peut-être du bien. Et puis on a aussi pas envie de montrer notre côté « malade ». On a envie de prouver qu'on va bien. Et comme au bout d'une journée sans médicaments, ça ne fait aucune différence, on ne les prends pas pendant plusieurs jours jusqu'à ce que les symptômes ressurgissent de manière violente et nous forcent à aller à l'hôpital pour demander de l'aide.

Et c'est à cet instant là qu'on se rend compte que d'une part on a été totalement irresponsable et qu'on s'est mis en danger, et d'autre part, de voir à quel point l'avis des proches pèse sur notre relation à la maladie et qu'il est parfois bon de ne pas écouter tous les conseils. Surtout à propos d'une maladie invisible avec des symptômes dont l'entourage ne veut pas trop entendre parler.

Il faut faire semblant d'aller bien. Étouffer Médusa le plus possible pour oublier quelques jours qu'on est malade.

Et je crois que si on veut oublier ça, c'est qu'on ne l'a toujours pas accepté.

MédusaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant