Accepter le diagnostique

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J'aimerais pouvoir vous écrire aujourd'hui que le diagnostique posé il y a quelques semaines fait parti de ma vie. Mais ce n'est pas le cas. La maladie est une étrangère qui, par moment, parasite ma vie. C'est difficile de se dire que je vais "mieux" mais pas "bien". C'est difficile de se dire qu'avoir un nom sur la maladie ne change rien à tout ce que j'ai perdu à cause d'elle. Elle m'a pris des choses qu'elle ne me rendra pas. C'est dur à admettre.

Je croyais vraiment que les médicaments allaient faire disparaître la maladie. J'ai été bête de le penser. Les symptômes ne font que dormir, mais le problème est toujours là, dans ma tête. La maladie vit en surface de ma mémoire et je me débats avec. Aujourd'hui, j'aimerais qu'elle n'existe pas.

Quand on me voit pourtant, on doit se dire que c'est pas si terrible. Que ça va. Deux médicaments par jour, c'est pas la mer à boire. C'est vrai que ça paraît pas, comme ça. Je souris, je ris, je fais ma vie. Mais au fond, j'ai toujours ces cauchemars qui s'enchaînent quand je m'endors au milieu de la nuit, épuisé. La faim se fait discrète, j'évite les repas comme la peste. Je dors beaucoup. Trop. Les journées défilent sans que je ne les vois passer. Et la nuit, parfois se fait longue. 

Mes journées sont rythmées par la prise de ces médicaments qui ralentissent mon système nerveux et font trembler mes jambes. Mes jambes sont le prix à payer pour avoir une santé mentale bancale. Car non, les médicaments n'ont pas de propriétés magiques et j'ai toujours peur, au fond, de tomber dans ce gouffre qui me suit de très près.

Mais j'essaies de me battre, avec la maladie.

MédusaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant