Médusa

Arrêt de travail

Après deux jours à courir partout (ménage, pharmacie, courses...), je décide enfin de me reposer aujourd'hui. Je suis en arrêt de travail après tout. C'est mon droit de me reposer, même une obligation médicale. Alors pourquoi je continue à me sentir coupable de me reposer ? 

Ces derniers jours j'ai passé mon temps à dépasser mes cuillères. Je réalise aujourd'hui que j'ai fait l'amalgame et que sortir de l'hôpital ne veut pas dire "guéri". Je ne suis pas guéri, je suis juste sorti de l'hôpital, c'est différent. J'ai encore besoin de repos et de médicaments. J'ai encore besoin d'être accompagné pour sortir. Le bruit extérieur m'épuise, tout bruit m'épuise.

C'est compliqué de se dire que je suis en arrêt de travail, en incapacité de travail. Parce que je suis malade. Et le mot malade me fait encore mal mine de rien...

Hier j'ai failli péter un plomb quand l'aide de vie m'a planté parce que j'avais galéré à rentrer des courses et que j'étais en retard. Du coup elle n'a pas pu me préparer mon repas du soir et j'étais tellement déstabilisé que j'ai remplacé mon repas par mon complément alimentaire. Comme quoi je reste encore très fragile.

J'essaies de garder un mode vie sain, surtout au niveau de l'alimentation. C'est encore un sujet difficile et à la moindre contrariété, je m'énerve de manière disproportionnée. Parce que j'avais préparé de quoi manger, parce que je dois pas sauter des repas, parce que rien que de se rendre au rayon alimentation est une épreuve.

Je me retrouve absolument pétrifié et je me demande comment on fait déjà pour manger, qu'est-ce qu'on doit manger, comment préparer mes repas. Tous ces efforts sont ce qui m'épuisent le plus. Je mets un point d'honneur à essayer de manger correctement, je me force, j'essaies de faire de mon mieux.

Je me couche tôt et je me lève tôt, je me remets à un mode de vie sain. Sain mais pas trop fatiguant. Sain mais reposant. C'est tout ce dont j'ai besoin pour l'instant.

Il faut que je prennes ce temps pour moi, je ne suis pas guéri.