S'occuper de Médusa

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S'occuper de Médusa est un boulot à plein temps finalement. C'est travail pénible qu'il faut assurer tous les jours. Prendre les médicaments, manger, ne pas oublier les compléments, faire attention aux déclencheurs de crises, au rythme des sorties, au bruit qui entoure le monde et qui m'insupporte. Il faut savoir gérer la fatigue, l'angoisse qui revient par sursaut, sans oublier les interactions sociales. 

Médusa pèse plus dans la balance que mon fauteuil roulant. A moi ça me paraît presque dingue. J'arrête pas de penser à toute la merde qui est sortie de ma bouche quand j'avais pas de soins. J'ai toujours une pensée pour les gens qui m'aimaient et que j'ai déçus et blessés.  Maintenant ils ne m'aiment plus. Et moi je regrette. Je regrette ces amitiés perdues, ma mémoire tourne en boucle les meilleurs moments de ces trois dernières années. Et moi je regrette. Je mange mes regrets à chaque repas. C'est sûrement pour ça que je voulais plus manger.

Médusa mais qu'est-ce que tu m'as fait dire ? Qu'est-ce que tu m'as fait faire ? Pourquoi tant de violence, de vide, de haine ? Moi j'avais rien demandé. Et tu m'es tombée dessus d'un coup. Et franchement, je te déteste. C'est à toi que j'aurais dû dire ça. Je te méprise...

MédusaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant