Avenir

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Travailler en médiathèque est pour moi une parenthèse dans ma vie. Ça me permets de me ressourcer, de prendre le temps de réfléchir a l' « après ». Or il se trouve qu'après mûre réflexion, j'en suis venue à la conclusion que j'avais envie et besoin de faire des études supérieures. C'était un de mes projets un peu tombés à l'eau l'année dernière quand j'ai vu que de semaines en semaines je n'arrivais plus à me motiver et que mes médicaments me donnaient envie de dormir. J'avais postulé dans plusieurs fac de psychologie et uniquement dans les grandes villes parce que j'étais quasiment sûr que ça serait accessible et j'avais été acceptée partout. Sauf que j'avais tout envoyé balader au dernier moment parce que je savais très bien que l'été serait pas suffisant pour me remettre de tout ce que j'avais vécu. Et j'avais raison puisque j'ai eu besoin de quasiment trois mois éloigné de tous ceux qui m'avaient blessé. Et après le bac il faut dire que la question de mon hébergement (ou est-ce que j'allais vivre puisque ma « nouvelle famille » ne pouvait plus m'accueillir ?) était la question centrale et que c'était encore le bazar sur la question administrative. D'où l'appartement en hébergement provisoire qui, même si maintenant c'est redevenu compliqué, m'a quand même été extrêmement bénéfique.

Donc aujourd'hui j'ai beaucoup discuté avec une de mes collègues dont le fils est handicapé. Elle m'a dit qu'il était en attente pour un dossier dans un institut privé lui permettant de reprendre ses études où il les avait laissées. Du coup, j'en ai profité pour demander plus d'informations.

Et il s'avère que cet établissement privé de Lyon met un point d'honneur à accueillir les élèves en situation de handicap en favorisant leurs études au maximum. J'ai donc regardé pour la licence de psychologie, et miracle, elle était inscrite !

J'hésite encore à m'inscrire en candidat libre, ça m'éviterais de débarquer au milieu des élèves de Terminale prêts à s'entretuer pour avoir une place. Ça me démarquerait , prouverait ma motivation que je compte garder jusqu'au bout .

Et puis je crois aussi que j'ai besoin de renouveau. De changer d'air, de rencontrer de nouvelles personnes. Ça me dérange pas d'arriver dans un endroit où personne me connaît. Il y a aussi beaucoup trop de lieux dans cette ville, qui ont comptés pour moi et qui me font mal. J'ai besoin de mettre tout ça derrière moi et de tourner la page sur mon adolescence, plus précisément la période 12-18 ans. J'ai besoin de faire le deuil de membres de ma famille qui ne sont pas morts mais qui se sont volatilisés et des amis qui en ont fait tout autant. J'en ai assez d'arpenter les rues du regard pour un peu de chaleur humaine. Mon coeur en a assez de battre trop fort parce qu'il est amoureux de quelqu'un qu'il ne reverra jamais.

Et justement, je suis arrivé à un stade où j'ai besoin de me dire que je ne reverra jamais les gens qui m'ont fait du mal.

J'en conclus en disant que tout cela est très positif vu que j'ai enfin des projets de qualité. Ça veut dire que la machine se remet en marche doucement....

MédusaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant