Semaine 5

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29 janvier, et je me rends compte que le fait d'avoir invité Blandine a d'importantes retombées sociales. Les filles populaires me font de l'œil, et Léo me fait la gueule. Et j'avoue que je me fiche complètement des deux

30 janvier. Blandine a mangé avec moi.

31 janvier. Blandine m'a invité au Macdo. Bon, il y a plus romantique. Mais suis-je un grand romantique ? J'aime à croire que non. Elle commande un Big Mac, et moi une grande frite. Et du Coca. Elle préfère le Sprite.

Elle a un chignon, aujourd'hui.

— Tu es très jolie.

— Je suis extrêmement sexy quand je mange Macdo, je sais, rit-elle.

Elle finit son burger, et essuie ses doigts dans sa serviette. Elle prend une grande goulée de son soda, et me regarde dans les yeux.

Mes phalanges sont grasses. Tant pis, je le tente.

Je prends la main de Blandine, et me penche pour l'embrasser.

Elle ne me repousse pas. Au contraire. Donc je lui plais... J'avoue que c'est très satisfaisant.

Nous nous séparons un peu plus tard.

— Wouah, heu... Mathis...

Elle cherche ses mots, elle rougit.

— Écoute, je sais qu'on se connaît assez peu, mais... Tu me plais depuis un bail et j'aimerais vraiment qu'on sorte ensemble, dis-je.

Mon jeu d'acteur est tellement parfait, si j'arrive à avoir plus qu'un baiser je mérite un oscar. Elle ne répond pas tout de suite, je baisse les yeux. Toute la finesse du jeu vient du fait que les gens me confondent avec le personnage. Blandine, c'est le profil qui me correspond : jolie, blonde, ingénue. Quand je me lasserai de toi, ma belle, je suis vraiment désolé.

Ça me donne envie d'en rire.

— ... D'accord, Mathis. Je veux bien être ta... petite-amie ? À vrai dire, je ne suis jamais sortie avec personne...

— Une si jolie fille ? Non, tu mens.

— Je te jure !

Elle s'échine à me raconter des histoires qui la concernent, des histoires amusantes, des histoires tristes. Je n'écoute pas, mais je reste pendu à ses douces lèvres. Maintenant, je sais qu'elles ont un goût de fraise-chantilly. Ma délicieuse Blandine...

1er février, la nouvelle du couple Mathis-Blandine s'est répandue comme une traînée de poudre.

— Chapeau, t'as chopé une des plus belles meufs de la classe, me félicite Jannick.

— Je suis un professionnel de la drague, avais-tu oublié ? plaisanté-je.

Manger à midi avec Blandine est incontournable. Elle a fait en sorte d'éloigner ses amies, et je sais qu'Emmy rêve en secret que je décède violemment pour avoir Jannick à elle seule.

2 février, vendredi. À la fin des cours, j'embrasse Blandine sous l'escalier. Elle a un goût de fraise et de cigarette.

3 février.

— Arthur, Jeanne, j'ai une petite-amie, annoncé-je à table, entre les épinards et le gâteau au chocolat.

— Bravo, Mathis ! Comment elle s'appelle ? s'exclame Jeanne avec beaucoup d'enthousiasme.

— Blandine. Je t'en avais parlé, Arthur.

— Pourquoi c'est toujours moi la dernière prévenue ?

— Chérie, la dernière fois que Mathis a eu une copine, tu l'as terrorisée.

Jeanne éclate de rire. C'est vrai, elle avait terrorisé Telma à tel point qu'elle avait rompu avec moi le lendemain.

— Elle est comment ? Elle est bonne en classe ? Elle veut faire quoi plus tard ?

— Jeanne, chérie...

— D'accord, d'accord, j'arrête cet interrogatoire, dit-elle.

— Bof, ça ne me dérange pas, soupiré-je. Blandine est un beau brin de fille, blonde aux yeux bleus, aryenne dirait un certain type ayant fait Führer dans les années 30-40.

La plaisanterie les fait sourire.

— Elle aime le Sprite et les films avec Cumberbatch, les chiens aussi. Voulez-vous connaître son groupe sanguin, en plus ?

— Nan, ça ira, sourit Arthur.

4 février, Fiona étant sur Tchaters... Disons que j'ai fait la première infidélité à Blandine.

Albert vivra 16 ansOù les histoires vivent. Découvrez maintenant