Épilogue (?)

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— On le perd, on le perd !

Le SAMU a été alerté dès que possible. Le docteur Célia Maréchal s'est portée garante des premiers secours, et un temps précieux avait été gagné. On n'osait pas le transporter. Arthur Paillon relaie les secouristes, avec toute la force du désespoir. Le docteur Jeanne Paillon, quant à elle, essaye de calmer le petit Antoine, qui panique totalement à la vue du corps inanimé de son frère.
Sa cage thoracique se soulève une fois sous le choc du défibrillateur.

— On va le sauver, tente la femme du SAMU dans l'espoir de rassurer la famille.

Deuxième choc. Les massages cardiaques s'enchaînent. Plus personne n'y croit, mais qui l'avouerait ? Dernier essai. Un dernier essai.
Troisième choc.
Sa poitrine se soubresaute. Un homme prend le pouls. C'est faible. C'est faible mais ça repart. Jeanne fond en larmes, des larmes de joie, des larmes de soulagement. Mathis est encore inconscient, mais vivant. Célia est pâle. Des sueurs froides glissent le long de son échine.

Mathis part à l'hôpital. Pour se remettre. Pour être soigné. Pour continuer à vivre.

*o*o*o*

8 janvier, je retourne au lycée. Je n'y crois pas. Je n'y crois plus. C'est comme dans un rêve. C'est... C'est irréel. Ils viennent de toute part. Rita me serre dans ses bras. Ils ont appris pour l'arrêt cardiaque. Ils ne savent rien d'autre. C'est... C'est étrange.
J'ai tellement imaginé la mort que je n'arrive pas à concevoir la vie. Mahia me prend à part, et m'embrasse. Je suis là. Avec elle. Tout va bien.

J'ai eu 16 ans. Je suis en vie, et c'est tout ce qui compte.

Plus tard, j'aurai mon bac, je ferai des études, je deviendrai assistant social. Je me marierai, avec qui je ne sais pas, j'espère avec Mahia. Nous aurons des enfants. Nous serons vivants. Et je mourrai vieux. Très vieux.

Mais c'est le conte de fée que vous vouliez. À mon avis, il est temps d'accepter la réalité.

Albert vivra 16 ansOù les histoires vivent. Découvrez maintenant