Chapitre 2

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----- Cole


Mina tourne les talons tout de suite après moi, et je me surprends à inspirer encore et encore. Cette odeur éveille en moi tous les démons du passé. Cette senteur rend tous mes crimes anodins, comme si j'en avais le droit, parce que je le peux, parce que je suis comme ça... Un monstre.

La loi du plus fort règne sur ce monde. Et même si les prédateurs se cachent derrière de beaux costumes, sur les plus hautes tours des villes, ils n'en restent pas moi ceux qui sacrifient pour leurs survies. C'est exactement ça... Survivre. Et cette femme me donne l'impression que tout m'est possible, tout simplement parce que je suis le plus dangereux.

Je retourne dans mon bureau, les demandes d'interventions s'empilent a vu d'œil, ça m'agace. C'est un bien pour un mal, certes, mais je vais perdre patience parce qu'être Cole Merkens ne me convient pas du tout. Pourquoi ne pas avoir continué dans l'urgentissime, c'était facile, et j'avais accès à tout ce qu'il me faut...

La réponse me vient sans attendre : Ils auraient fait le lien avec une de mes autres identités.

Posé sur mon siège, je me remémore le parfum de Mina, et un sourire étire mes lèvres. J'ai cru ne jamais la revoir, ne plus avoir cette chance, et des décennies plus tard, la revoilà. Celle qui est faite pour moi à travers le temps. Celle qui a un gout parfait. Celle qui me correspond... Mon portable vibre dans ma poche, et je grimace. Je m'étais si facilement perdu dans mes songes, explorant les traits de cette femme... plus belle que jamais.

- Merkens, dis-je en reconnaissant le doux rire de Zeia au bout du fil. Elle est là, Zei, elle est plus belle que jamais, tu sais, et cette savoureuse senteur...

- Enoha est de bonne humeur, qui l'aurait cru ? Me taquine mon amie de toujours.

- Enoha n'existe plus, ma jolie, apprend à vivre au présent. Je réplique amusée.

- C'est toi qui dit ça ! Se moque-t-elle puis souffle d'agacement. Je suis épuisée par tout ces changements, j'aimerais redevenir celle que j'étais, Zeia, et non... Je n'ose pas de le dire tant c'est embarrassant !

- Patricia Clarman, lui rafraichissé-je la mémoire, puis je ris exagérément pour lui rappeler mon hilarante identité de Jean Delfosse. Que puis-je faire pour toi, ma belle ?

- Je viens aux nouvelles !

- Tu viens surtout me mettre en garde, je me trompe ? Dis-je en retrouvant mon sérieux. Je contrôle la situation, Zeia, je suis proche sans l'être...

- Je reste inquiète, mon ami, je sais combien nos instincts peuvent être incontrôlable, et un jour, tu auras envie de la gouter... Nous sommes des manipulateurs, il y aura ce moment ou tu cèderas, et tu feras en sorte qu'elle pense le vouloir également...

- La contrainte ne marche pas éternellement, Zei, j'ai appris ma leçon, grommelé-je avec agacement. Et puis, les employés de l'hôpital donnent tous leur sang, tu imagines que j'a vite trouvé le sien... C'est un pur délice, Zeia, le paradis !

- Je te crois sans mal, Anoha...

- Cole ! Je suis Cole Merkens depuis presque quatre ans... Je te laisse, les chefs de services rappliquent pour de nouvelles commandes.

- Très bien, tiens-moi au courant, A... Cole.

Je signe ce qu'il faut, appelle Jeanne et lui demande de transmettre, évitant son regard pétillant de désir. Je n'ai pas cessé de penser à Mina, même maintenant, alors qu'une femme de dévore des yeux, j'imagine ma belle globule rouge avoir le même intérêt pour moi... Pas dans cette vie ! Je me contenterais de ses poches de sang.

Parfaite, pour lui...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant