---- Cole
Ma mauvaise humeur est trop démesurée pour que je puisse feindre le contraire. J'ai l'impression que tout se déchaîne en moi, qu'une rage possessive me broie les côtés rien qu'en imaginant ma petite globule dans les bras de cet homme, elle mérite tellement mieux ! Me voilà devenu hypocrite, ma conscience espère être « ce mieux » pour Mina, alors que c'est tout bonnement impossible.
Il n'y a, absolument, aucune chance pour que je puisse être « ce mieux »... Je suis un monstre. Un monstre qui a de plus en plus de mal à contrôler sa faim. Je suis de nouveau au sous-sol de l'hôpital, des poches de sang en main, dont les derniers de Mina... Que ferais-je après ?
J'engloutis les O+ en premiers, perdu dans mes songes les plus perverses. La dernière poche sera mon dessert, je vais la savourer, et qui sait, je pourrais prévoir une autre collecte ? Le don de sang est tellement important de nos jours... Je pourrais être celui qui la lui fait ? Mina ne pourra pas refuser... J'imagine placer l'aiguille, et au bout de celle-ci, mes lèvres...
Grand Dieu, je deviens fou ! Il ne me manquait plus que ça.
Paupière close, les premières gouttes d'hémoglobine explosent sur la mangue, éveillent un paradis auquel je n'aurais jamais droit, et le corps de ma globule se déhanche sensuellement dans mes songes... Pas pour ce type, comme cette nuit-là, mais pour moi. Son regard, sa bouche, tout me taquine, me provoque alors que j'avale goulûment ce nectar... Un nectar bien trop frais...
Je me retourne brutalement, et tombe sur deux prunelles effrayées, le ciel me tombe sur la tête, le temps s'arrête, il n'y a plus que la respiration difficile de Mina, et son parfum trop tentant autour de moi, sur moi, mes mains, ce sauf injustement volé... Elle recule, je crois, un geste minime, à peine perceptible, et je suis déjà collé à elle, les pensées brouillées par le désire, mais les instincts au garde à vous... avec une autre chose, plus gênante.
- Tu vas prendre l'ascenseur pour monter dans mon bureau, dis-je d'un ton assuré, elle obéira. Si tu croises quelqu'un tu souriras, tu agiras comme à ton habitude, mais dans le cas contraire, tu ne diras pas un mot... Va maintenant.
Mina est sous contrôle, elle l'ignore encore c'est tout. Je vois parfaitement la bataille qui se joue dans son esprit, elle se voit déjà loin de moi, et du danger que je représente. Dès que les porte se referment, je prends les escaliers de secoure, monte à toute allure, et fais-en sorte de ne pas attirer les regards, j'attends ma petite globule.
Discutez au sous-sol pourrait éveiller des soupçons sur ma fiabilité à gérer l'hôpital. Qui voudrais d'un directeur qui a des rapports sexuels avec ceux qu'il emploi ? Je devrais appeler Zeia, lui demander conseil, je ne peux pas laisser Mina répandre ce qu'elle a vu. Je ne supporterais pas d'être sacrifié pour la science, une fois de plus.
Elle arrive et fronce les sourcils, se demandant sans doute comment je suis arrivé là en premier, mais surtout, pourquoi vient-elle droit sur moi, alors que son regard ne montre que la peur de se retrouver seule ... avec le monstre.
- Je vous attendais, mademoiselle, entrez je vous prie.
Une fois seuls, je me permets de l'observer, de la savourer de loin, parce que nous n'avons jamais été aussi proche. Ou presque. Mina reprend ses esprits, elle recule d'un pas, comprends qu'elle est de nouveau libre de son corps, et j'attends qu'elle se mette à me poser des questions, ou supplier pour sa vie, pire encore, promettre de garder le silence alors qu'elle ne pense qu'à crier au monde ce qu'elle a vu.
- Laissez-moi partir, s'il vous plaît... Je ne dirais rien à personne, je veux juste ... partir, bafouille-t-elle, je me retiens de lever les yeux au plafond tant elle sonne faux.
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Parfaite, pour lui...
VampiriCole Merkens, ses yeux reflètent le monstre en lui... Je l'ai vu... malheureusement, il m'a vu, lui aussi... J'ai deux choix pour ma survie : Partir loin, ou rester et... mourir. ... Il m'a laissé une alternative à mes maigres choix. Le laisser se...