Parfaite, pour lui...

Chapitre 30

La réadaptation est compliquée, j'avais l'impression de gérer, j'en étais certaine même, et j'ai râlé quand Anoha m'a dit avoir rallongé nos vacances. Pourtant, quand nous sommes allés au village le plus proche, que diverses délicieuses senteur venaient à moi... parce que oui, j'avais cette sensation que tout tournait autour de ma personne, me narguait, tout ce sang, toute cette vie me rappelait mon pouvoir, ma puissance à prendre sans rien ne devoir à personne.

Et j'ai eu peur...

N'est-ce pas du déjà vu ?

Amina se croyait au-dessus de l'homme, elle a perdu la tête, et j'ai flippé. J'ai imaginé me perdre dans ma propre folie, laissant Cole seul au monde. J'ai pris, sans le vouloir, des distances. Tout est si nouveau pour moi, mais lui déteste cette initiative et me l'a fait savoir rapidement... Dieu, que ses mots doux m'ont comblé, avec en contraste ses gestes brusques.

Je n'ai selon lui aucun symptôme différent des siens, il y a si longtemps. Anoha me parle, m'explique les choses, et savoir des détails sur son vécu me clarifie les idées. J'ai l'impression d'apprendre, sans sortir d'ici, et j'avoue avoir envie de rester loin de tous, avec lui, pour toujours... Malheureusement, je ne peux pas. J'ai une famille, des amis...

- Vont-ils remarquer une différence chez moi ? demandé-je en observant le feu de bois.

Une autre chose, merveilleuse, inimaginable m'arrive. Depuis que je suis comme... lui... toute chose est plus vive. La lumière, les couleurs, mais aussi les sons qui sont plus clair. Il y a également ma peau, sensible, je ressens la chaleur de Cole, de sa paume qui me caresse le bras, je sens les flammes plus loin, elles se répandent en cascade sur mon être, c'est extraordinaire.

- Peut-être bien, répond Cole et je me détourne vers lui pour le questionner silencieusement. Tu as plus d'assurance dans tes gestes, Mina, ton regard exprime ta force, ta peau s'est en quelque sorte solidifiée pour se figer dans le temps, tu es la même, tout en émanant une puissance que seuls les prédateurs dégagent.

- Ils vont me poser des tas de questions, soufflé-je avec appréhension, la main de Cole me tire un peu plus contre lui.

- Et tu répondras que l'amour te rends plus forte, susurre-t-il en déposant ses lèvres sur mon cou. Tu parleras de l'homme qui te fais sourire, rêver, c'est ce que font les femmes habituellement, brouiller les pistes en plaçant en avant les plus beaux traits de caractères de leurs amants.

Je souris, taquine, et me détourne lentement vers lui, Anoha fronce les sourcils tout en restant amusé... pas pour longtemps.

- Je dois donc mentir et inventer cet homme parfait ?

Je tente d'être rapide, je me lève brusquement et échappe à la poigne de Cole, et j'oublie que je n'ai pas sa rapidité ni ses réflexes. Il n'y a que le temps qui apporte ce genre d'habilités, et je me retrouve plaquée au sol, mon homme me chevauche sans scrupule, tenant ma nuque pour m'empêcher de bouger... et je glousse, satisfaite pour je ne sais quelle raison... ah, si, j'aime l'embêter.

- Est-ce que cela signifie que je ne te conviens pas, Mina ? Je ne suis pas ton homme parfait ? Je ne te fais pas sourire... Aimerais-tu peut-être en trouver un ? Gronde-t-il sans pourtant paraître menaçant. Je remonte les fesses, tente de le bousculer : mauvaise idée. Sa main descend et m'empoigne brusquement. Aïe.

- Tu parlais de toi, poursuis-je mon jeu puéril, et Cole me retourne sur le dos si vite, je n'ai rien vu mise à part le regard brulant qui me fait face. Ce n'est pas comme ça que je te décrirais, Anoha ?

- Alors, décris-moi, chérie, mais attention : choisi bien tes mots...

Je perçois la menace dans sa voix, l'amusement est toujours présent mais Cole reste tout ouïe, s'allonge presque sur moi, me dévoile ses canines qu'il caresse contre mon poignet prisonnier de sa poigne. Dieu qu'il est beau. A chaque fois qu'il me touche, depuis que je suis comme... lui... J'ai l'impression que mon sang bouille, ma faim augmente, ma peau devient plus sensible, j'ai besoin de le sentir en moi, je le gouter... littéralement.