Chapitre 31

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Le temps passe si vite, tel une brise d'été dans laquelle certaines odeurs fleuries vous animent, s'impriment en vous juste un instant, et passe laissant un sourire mélancolique sur vos lèvres. Les senteurs de mon passé, celles qui m'ont marqué resteront à jamais en moi.

Il y a mes Adieux à mes amies, leurs chagrins s'est gravé en moi car il était le reflet d'un amour rare. Fraternel. Indestructible.

Ma famille, ma sœur, ses enfants, mes parents, toujours fidèles à leurs façons d'être me manquent cruellement de temps en temps. J'ai comme l'impression de les avoir trahies, abandonnés, et mes appels constants n'ont rien arrangés cette sensation de les avoir... Délaissée.

Au bout de deux décennies, mon père a rendu l'âme, maman l'a suivie quelques années plus tard, et ma sœur ne s'est pas gênée pour me rendre responsable de leurs chagrins. J'étais absente. Comment lui dire que j'étais là, versant des larmes de mon coin, car je ne pouvais pas me montrer pareil à mon départ, alors que le temps les avait tous changé ?

Ce fut le déclic, je pense.

Cole étant dans un état d'inquiétude incontrôlée.

Nous pensions que j'allais m'éteindre et l'abandonner également...

Je me sentais mourir...

Mais c'était autre chose... J'évoluais.

Mon corps s'adaptait à ce que je suis, et quatre petites dents déguisées ont fait leurs apparitions. C'est loin d'être charmant, comme chez mon amant, au contraire, je suis horrible. Elles sont trop grandes, trop longue, trop présente... Je suis loin d'être aussi sexy qu'Anoha... Cela le fait rire, le soulagement peut-être, parce que je vis... Je vivrais longtemps... à ces côtés.

Il m'apprend également à me servir de ma tête, je me suis trouvé ridicule, je ne comprenais pas ce qu'il voulait dire par : regarde les yeux, ils sont l'âme, tu entendras et verras tout ce qui ne se dit pas. Le subconscient est là quelque part... trouve-le... Je n'y arrivais pas, et j'ai plus deux décennies pour le comprendre.

Deux !

Maintenant, je sais... malheureusement, je déteste ce que je vois dans leurs regards. L'âme parle, en effet, elle supplie d'avoir la vie sauve, elle a peur, elle est en vie et désire le rester... D'où sont obéissance... Et je me sens monstrueuse... Et je me souviens de ce que je suis... Et j'ai mal pour eux car je ne contrôle pas ma faim... Et je les fais souffrir.

Cole dit que je m'y ferais un jour, que l'être humain est égoïste et que malgré notre nature, nous restons ces mêmes humains que nous avons été jadis. J'aimerais le croire, ses mots soulagent un peu ma conscience, mais la culpabilité reste, et ça, il m'a assuré tristement que ça ne partira pas avec le temps. Qu'on apprend à vivre avec...

Le temps n'a pas d'emprise sur nous, et je m'amuse à observer le monde dans son intégralité. Cole me fait découvrir chaque recoins connus, et je m'amuse à observer les effets de la vie sur autrui. La mode change constamment, mais n'évolue pas. J'ai été surprise de voir les chapeaux haut revenir à la mode, ou les corsets et robe longe, pour ensuite tout raccourcir et dénuder les femmes.

Dieu merci, ça ne dure pas longtemps...

Installé en plein Paris depuis deux ans, Cole et moi somme officiellement un jeune couple marié, Monsieur Xavier Marx et Madame Séverine Marx. Je n'arrive pas à l'appeler comme ça, ce prénom est horrible. A chaque fois que je l'appelle, j'ai envie de rire... Et lui aussi.

Parfaite, pour lui...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant