Chapitre 8

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Je m'ennuie dans cette maison. Les jours passent, je passe mon temps à lire, manger, et dévorer les livres dont j'ai la disposition. Cole est souvent à l'hôpital, il m'ignore, ou a tout simplement oublier ma présence, c'est fort possible... Il a fait des courses, et apparemment, il a cru que j'avais huit ans car il à prit énormément de sucreries...

J'ai d'abord pensé qu'il voulait sucrer mon sang, j'ai même songé à le taquiner sur le sujet, ensuite, je me suis retenue parce qu'il semble vraiment de mauvaise humeur, comme s'il craignant de craquer, de me vider, de perdre le contrôle et... tout gâcher. C'est pour ça que je l'isole, lui laisse son espace, et lis les journaux trouvés dans sa bibliothèque... Sait-il qu'ils se trouvent là ? Certainement, car son écriture est indéchiffrable, et je déduis plus que je le comprends.

Joséphine et quelques amies de l'hôpital prennent de mes nouvelles, ma sœur et ma mère également, et je mens comme un arracheur de dent, en ayant cette fois conscience de le faire. Son truc marche, il va bientôt devoir reprendre du sang, et quand il sera satisfait par ma coopération, Cole me laissera rentrer chez moi.

- Annabelle est obèse ? Non... Obéissante ? Annabelle est obéissante, j'aime la tenir... servir... sentir... Oui, sentir ! J'aime la sentir aussi disjonctée...

- Disposée ! Claque la voix contrariée de Cole alors que le journal disparaît de mes mains. Il prend quelques autres livres et me foudroie du regard.

- Je passais mon temps, je ne pouvais pas savoir...

- Ne. Me. Mens. Pas ! Jamais ! Gronde-t-il en tournant les talons.

Il me laisse tétanisée, parce que je sais faire la différence, maintenant, quand il me donne un ordre, et que mon corps obéit, j'ai ce frisson dans la nuque, un froid étrange qui se répand dans ma tête, comme s'il gelait mes neurones pour m'empêcher de réfléchir. Et puis, sa voix est étrangement rauque, bestiale, tout en gardant un air de mélodie. Il ne peut pas faire ça à volonté ! S'en rend-il compte au moins ? Peut-être qu'il cherche encore sa limite, mais je refuse de ne pas lui mentir... ce serait gênant.

- Redis-le ! Claqué-je dès qu'il revient, Cole fronce les sourcils. Je veux pouvoir te mentir !

- Et pourquoi ça ? Demande-t-il en croisant les bras, moqueur. Le mensonge est très vilain.

- Cole ! Redis-le ! M'agacé-je. Tu détesterais la vérité de ma bouche, crois-moi...

- C'est le mensonge que je déteste, la manipulation, la vulgarité, l'hypocrisie... Récite-t-il. Nous aurons de la visite, dans quelque jour, Zeia, une vieille connaissance passera pour voir si... si tu peux rentrer chez toi.

- Elle est comme toi ? Le questionné-je sans attendre, Cole tourne les talons, prêt à fuir. Reste ici, et discute avec moi, Cole, je m'ennuie, je suis tout le temps toute seule et tu m'as dit de ne pas sortir de la maison, et je n'ai pas osée aller dans le jardin ! Tu me donne des ordres à tout va, et puis, ça fait une semaine que je suis là, et... Cole !

Son agacement augmente le mien. Cole se serre un verre, le boit d'une traite, puis me regard une seconde pour se resservir et l'engloutir avec désespoir. C'en est vexant. J'ai bien envie de lui rappeler que c'est moi qui suis ici contre mon gré, mais monsieur joue le martyr. Prenant place sur le divan, j'attends qu'il se calme un peu, cherche sournoisement un sujet de discussion intéressant.

- Zeia est très spéciale, m'explique Cole en prenant à son tour une place sur le divan, sans toutefois lâcher son verre. Elle a développé une aptitude à lire entre les lignes... Elle sait discerner les manipulations.

- Elle lit dans les pensées ? M'exclamé-je excitée. Comme dans...

- Non, gronde Cole. Bon sang, tu as quel âge ?! Réplique-t-il sans cacher son agacement, vexée, je relève le menton, prête à lui tenir tête.

Parfaite, pour lui...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant