Parfaite, pour lui...

Chapitre 25

La pièce est une représentation digne des pires films d'horreur visionné. Il n'y a plus de meuble, juste une gigantesque table au centre, et dans un coin, un corps desséché, momifié, mais pourtant entretenu. Je reconnais presque les traits de Marcus, endormi... Quelle horreur.

Je suis manipulée comme une poupée de chiffon, Rick me repousse sur la table, il passe une ceinture autour de mon abdomen, bloquant mes bras lorsqu'il resserre la sangle. Je l'observe, mon corps tremble sous le choc de ce qui va suivre, ma respiration est saccadée alors que je cherche le regard voilé de ce pauvre homme.

Depuis combien de temps il n'est que l'ombre de lui-même ? Un corps sans volonté... brisé. Je tente de me souvenir ce qui à fais le déclic, chez moi, comment je me suis rendu compte que quelque chose n'allait pas... J'ignore si nos situations sont comparables... Cole ne m'a jamais fait de mal volontairement.

- Rick... Rick, écoute-moi, bégayé-je, mes tremblements s'accentuent. Patrick ! Tu... Tu dois te souvenir de ce que tu étais, tu m'entends ? Elle... Zeia te force à rester... Zeia t'a contraint à ... l'aimer...

- Zeia est la femme que j'aime... et je suis sa perfection.

- Non... Tu es... Souviens-toi de ce qu'elle est ! Souviens-toi de ce moment ou tu as appris qu'elle devait se nourrir de toi... de ton sang... C'est tout ce qu'ils veulent, Rick : notre sang.

- J'ai accepté ce qu'elle est, affirme-t-il, cependant, il garde les sourcils froncés, comme s'il cherchait ce moment dans son esprit.

- Ah bon ? Insisté-je sur ce détail. Dis-moi comment ça s'est passé ! Raconte-moi ce que tu as ressentit en voyant ses yeux injectés de sang ! Explique-moi ce que tu ça t'a fait de voir ses dents pousser... S'enfoncer dans ta chair... Je parle de tes ressentis, Rick, pas de ce qu'elle à placé dans ton esprit.

J'ai l'impression que le corps de Rick se ramollit, son regard se voile d'un chagrin étrange, et j'aimerais me réjouir mais la porte s'ouvre et la fratrie entre, nous interrompt. Zeia remarque tout de suite l'état de son amant, Cole n'a d'yeux que pour moi, il semble que leur discussion lui ait fait prendre sa décision... La mauvaise.

- Rick ? Dit-elle, le pauvre homme sursaute, et je panique. Si elle intervient maintenant, il oubliera ce que j'ai tenté de faire. Je gigote, tente de reprendre son attention, mais elle reste imperturbable.

- Regarde le ? Dis-je en levant la tête. Il n'y a plus rien en lui ? C'est à cet amour que tu t'accroches désespérément, Zeia ? Une enveloppe charnelle dépourvue de sentiment... mise à part ceux que tu as placé en lui.

- Tu es peut-être, toi aussi, cette enveloppe charnelle ? Me provoque-t-elle, machinalement, je me détourne vers Cole qui fronce les sourcils. Qui te dit que tes sentiments ne sont pas comme les siens ?

Un sifflement se fait entendre, Anoha n'est pas d'accord et il le fait savoir. Cela me rassure, parce qu'elle essaye de placer le doute en moi, mais je sais une chose qu'elle ignore : Cole a libéré mes souvenirs, il m'a laissé le choix... Jusque-là. Je l'aime pour ce qu'il est, je l'ai aimé du moins.

Son attention est détournée, c'est ce qui importe.

- Je ne comprends pas... Je croyais que notre sang correspondait à celui que vous aviez à l'origine. Si... Si tu me changes, Cole, je... je ne serais plus la même. Je ne serais plus ta perfection. Dis-je en le suppliant du regard.

- Je t'aime, Mina, toi, toute entière, pour ce que tu es...

- Comme c'est touchant, crache Zeia, elle me dévoile sa véritable personnalité, elle est détestable, ça me faire rire nerveusement.