Parfaite, pour lui...

Chapitre 11

Je suis seule dans le salon, Cole est parti accompagner Zeia et ne revient pas encore, comme s'ils se parlaient, comme s'ils discutaient de ces choses que je ne sais pas, que Cole a refusé de me dire. Je suis furieuse, j'ai peur, et tant de mes questions restent sans réponse. Bien que j'ai essayé d'insister auprès de cette femme qui semble avoir un caractère bien trempé, le ton de mon patron à considérablement changé, et d'une voix rauque dont je frissonne encore, il l'a congédié...

Il ne désire visiblement pas qu'elle m'apprenne des choses...

Le bâtard !

Il m'a menti...

Il m'a manipulé pour pouvoir boire mon sang...

Il m'a sciemment effrayé...

Pourquoi ?

Et puis... Je ne me suis pas posé la question sur les maladies... Est-il contagieux ?

Je croise mes bras, fulmine, me sent bête comme jamais de ma vie. J'ai été stupide... non, j'ai été humaine. J'ai eu peur, et il a utilisé cette peur pour me faire faire ce qu'il désire. Désormais, j'ai compris que je lui suis précieuse, et qu'il ne me fera pas de mal... sauf s'il perd le contrôle de ce qui le ronge de l'intérieur.

Cole entre et se fige un instant, croyait-il que j'allais faire comme si rien ne s'était passé ? Ou alors, c'est ma posture qui le gêne. J'attends qu'il se moque de moi, cependant, mon patron place ses mains dans ses poches, baisse la tête et bien en face de moi avant de se rassoir lourdement...

La tension est insupportable. Moi, j'ai tant de questions que je ne sais pas par ou commencer, et lui, ignore quoi me dévoiler alors qu'il m'a mis dans ce pétrin. Cette pensée ma révulse, augmente ma colère au point d'amoindrir la peine que j'ai pour sa mine dépité... d'ailleurs, cette peine ne devrait pas être là, c'est sa faute aussi, j'ai bien compris que je le désirais plus que la normale... Enfin, je crois... parce qu'il est vachement beau.

Ça y est, je me perds de nouveau... Lasse j'expire tristement.

- Cole... que m'as-tu fait, geins-je presque. Mon patron grimace et s'appuie sur ses coudes. Il va parler ? Si facilement...

- Le lien qui nous uni est un peu plus compliqué que ce que j'ai insinué, Mina, commence-t-il, je retiens mon souffle, le cœur battant rageusement. J'ai... J'ai également abusé de ta confiance, j'ai ... J'ai bien plus besoin de toi, que toi tu n'aies besoin de moi, et égoïstement, j'ai omis certain détail pour être sûr que tu acceptes...

- Tu m'as baratiné en abusant de la peur que j'ai ressenti, Cole, comment peux-tu vivre tout se temps et ne pas comprendre que demander les choses est parfois plus facile que toutes les manipulations au monde !

- Cesse de vivre dans un monde de fée et licorne, Mina, tu crois vraiment que c'est aussi simple ? S'agace-t-il, je relève le menton.

- Je dis, contrairement à toi, ce que je pense, merde ! Grondé-je, Cole fronce les sourcils, certainement à cause de ma vulgarité. Je m'en fiche, je poursuis : Si tu m'avais dit, après que je t'aie surpris bien évidemment, que tu as besoin de mon sang pour... être plus humain... Je n'aurais pas accepté facilement, terminé-je dans un souffle, honteuse, il a raison.

- Je te demande pardon, dit-il en plongeant ses prunelles dans les miennes, mon cœur à un raté, et je me sens rougir, merde. Tu vois ? Ou plutôt, tu le sens ? Demande-t-il et je fronce les sourcils, Cole est de nouveau mal à l'aise. Ces choses que tu ressens pour moi, ces envies, ces façons de m'idéaliser malgré toi...