Chapitre 27

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Bonjour à toutes,

Je fais rarement « d'avant-propos » durant mes chapitres, mais il semble que ça devient nécessaire.

Je commence à saturer face aux remarques sur la fin de mes chapitres, et « les menaces » qui étaient drôle une fois ou deux, commence à m'agacer.

- Je publie tous les jours, et quand ce n'est pas le cas, il m'arrive de poster plusieurs chapitres.

( Il m'est arrivé d'attendre des semaines, voire des mois pour une suite )

- Je ne suis pas une adolescente qui n'a rien à faire après ses cours mais une femme, une mère, j'ai trois filles et un tas de boulot qui n'attendent que moi... Mes publications quotidiennes sont donc un miracle avec le peu de temps que j'ai, mais j'aime écrire, et je me prive de quelques heures de sommeil ou autres pour ne pas tarder.

Donc, s'il vous plait, surveillez vos propos, et ayez la patience (pas très longue il me semble) pour attendre le prochain chapitre sans me menacer moi, ou ma famille. Restez poli. Et cessez de demander des suites à tout va.

Sur ce, bonne lecture.


***

Mon corps me brûle, littéralement, j'ai l'impression que mon sang s'est changé en lave, chaque veine s'incendie, je crie, je me tords de douleur, mais rien n'apaise mon mal. Je sens pourtant ce qui m'entoure, quand les battements de mon cœur ralentissent, épuisé, j'ai l'impression qu'il va cesser de battre, et la voix d'Anoha se fait entendre, au loin... si loin... On dirait un murmure.

- Sois courageuse, mon amour, je suis là, je t'attends...

Il est là, il m'attend... Il attend... Que se passe-t-il ? Ah, oui, je me souviens... J'ai pris une décision qu'il m'arrive de regretter, ensuite, je me rappelle lui, Cole, son visage décomposé alors que l'aiguille perçait sa peau. J'ai songé, durant une seconde, que le poison agirait comme un vaccin... c'est bête.

Il me semble qu'on injecte le virus dans le corps pour nous protéger de ses effets, je ne sais plus, tout est embrouillé. J'ai imaginé le guérir, j'ai imaginé un Cole vivant, vieillissant avec moi... Mais c'est impossible... Un être comme lui, dont l'existence est basée sur la destruction d'autrui ne pourras jamais reposséder une âme.

Il se serait détruit tout seul, rongé par la culpabilité... Je l'aurais perdu pour mon propre égoïsme... Alors, je me suis reculé, j'ai tourné la seringue, et je me suis jeté sur lui. Et ça m'a fait mal. J'ai senti l'aiguille percer ma peau, caler contre mes côtés, mais les bras de Cole m'ont serré contre lui, brisant le dernier rempart avant que le poison n'atteigne mon organe vital...

Mon cœur s'est arrêté de battre quelques secondes... comme s'il comprenait sa condamnation, mais ensuite, il s'est rappelé de qui il était empli... Cole... Et il a pompé plus fort, tellement fort qu'il a changé le sang en lave... J'ai mal... tellement mal... Mon Dieu, Pardon.

Dieu ?

Blasphème...

Je n'ai jamais été une grande croyante, pour moi, être bon et y croire suffisait...

La nouvelle vague de douleur arrive, je sens Cole me prendre la main, il souffre avec moi, non, il sait combien ça fait mal, mais... je suis épuisée... Je n'en peux plus. Ca me brûle, je fonds, mon épiderme se déchire lentement, je me tords de douleur, hurle et implore que ça s'arrête... Qu'ai-je fait ? Pourquoi je m'inflige tout ça...

Anoha...

Oui, c'est pour lui...

Pour lui...

La fatigue prend le dessus, mon corps se ramollit après toutes ces contractions, je suis épuisée, et étrangement, je n'ai plus autant mal. C'est bien, un peu de répits... Oui, juste un peu. Je sens Cole à mes côtés, il est soulagé je crois... Il a l'air abattus... triste... coupable... Mon pauvre Anoha, il a tout perdu pour moi... Tout... Je dois être forte... Il n'a plus que moi.

Plus de douleur, plus de souffrance, je me sens... bien.

Un peu de repos... Enfin.

Je peux penser, réfléchir, non, pas réfléchir. Si je pense, il se peut que je regrette mon choix... J'aime Anoha, je l'aime tellement, mais je suis terrifiée. Des images s'immiscent dans les ténèbres qui m'entourent, un peu de distraction, le début d'un rêve, je crois, je m'en fiche, tant que je ne pense pas.

Tant que j'oublie ma peur...

Cole, cet homme grincheux, tellement maladroit dans son approche. Il m'a menacé, n'a pas cessé de grogner, m'a attiré vers lui tout en me repoussant. Quel être étrange, si beau, ses rares sourires sont la naissance d'un tsunami d'émotion en moi.

Ses magnifiques prunelles se dessinent dans le noir, son visage, son grand corps, et pour finir, moi, en face de lui. Nous nous dévorons des yeux, nous dansons lentement, au rythme d'une valse improvisé. Ses mains se posent sur mes joues et Cole se penche pour déposer un baiser sur mon front.

J'ai eu tellement peur qu'il le fasse... Si Cole m'avait planté cette aiguille dans le cœur comme l'avait prévu sa sœur, je l'aurais détesté... Un haut le cœur me comprime la poitrine, la scène devant change, et mon corps devient frêle, pourtant je m'accroche à Anoha, à ses mains sur mes joues.

- Et si ça ne marche pas... Soufflé-je.

Je fonds, disparait en poussière devant l'homme que j'aime. Son sourire s'estompe, comme s'il ne voyait les cendres que lorsqu'un vent les éparpille devant ses yeux... Et il tombe sur ses rotules... Il pleure... enrage et m'appelle douloureusement... Si ça ne marchera pas, alors, s'en sera fini pour lui... Pour la part humaine qui lui reste.

Il n'y aura plus que le monstre.

Mon ventre se noue, j'ai d'abord l'impression d'avoir faim, mais il se crispe de plus en plus fort, se contracte et gronde silencieusement. J'ai chaud, et froid en même temps, j'ai peur, je ne veux plus avoir mal, je ne le supporterais pas, j'en peux plus, je suis épuisée.

- Tout ira bien, Mina, me susurre la voix brisée de Cole, au loin. Il se redresse lentement, me regarde des ses yeux encore humide. Tout ira bien, répète-t-il en se levant.

- J'ai mal, geins-je, tendant la main alors qu'il approche, il sourit ? Pourquoi...

- Je suis là, mon amour, et tout ira bien... Tout ira pour le mieux.

Une rage naît en moi, ma main tombe le long de mon corps, mon ventre crie famine, une faim tellement douloureuse, presque impossible et pourtant... Cole m'agace tout à coup. Son sourire m'énèrve. Pour qui se prend-il ? Tout ceci est de sa faute... C'est à cause de lui... Non, c'est pour lui... Alors, pourquoi suis-je aussi furieuse...

- Si les choses tournent mal, Cole, j'aimerais que tu vives, que tu attendes qu'une autre perfection vienne au monde, j'aimerais que tu l'aimes durant sa vie, que tu...

- Non, me coupe-t-il en perdant son sourire durant une seconde, sa main se lève, touche ma joue, et la chaleur que me procure son contact fait disparaître tout le reste.

- Je ne veux pas que tu...

- Tu ne comprends pas, ma douce, tu changes... tu es la première à subir la transition... Celle que j'ai connu... La même.

Je change ? Je deviens comme lui, c'est ça qu'il veut dire... Je recule, méfiante, je suis certainement en train de rêver, et cet Anoha, créer par mes songes pour soulager mon mal me dit ce que je souhaite entendre.

C'est le Cole que mon âme représente dans toute sa gloire, sa perfection.

Je l'aime tant...

Il est parfait pour moi...

Mais pour combien de temps encore.


Parfaite, pour lui...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant