Parfaite, pour lui...

Chapitre 22

Zeia entre avec toute la grâce naturelle dont elle est pourvue, je suis tellement contente de la voir, souris niaisement, heureuse de la voir soulever ses lèvres également, ça me soulage un court instant, car ses prunelles si spéciales trouvent un point derrière moi et j'ai une femme mécontente devant les yeux.

Je me retourne, perplexe, trouve Cole dans la même posture qu'elle, ils se foudroient du regard et je me sens si petite entre eux deux. Que se passe-t-il ? J'ose un regard sur l'homme aux côtés de Zeia, ce n'est qu'en trouvant son regard que cette dernière se radoucit... Ils sont si beau à voir, tellement amoureux, il est... sa perfection.

- Soyez les bienvenus, dis-je en donnant un coup de coude à Cole, c'est à lui de dire ça.

- Patrick, ça fait longtemps, réplique-il comme si rien n'était, ignorant sa sœur sans aucune grâce. Crétin.

- En effet, et je dirais que tu n'as pas changé ! Répond ce dernier. Je suis ravie de te connaître, Mina, Zei m'a beaucoup parlé de toi.

- Je suis également contente de faire ta connaissance, dis-je émue par le regard qu'ils se lancent.

- faite comme chez vous, on se retrouve pour le dîner, intervient Cole et me sort de ce moment d'adoration, sa main trouve la mienne. Allons nous promener, Mina...

- Quoi ? Mais je croyais qu'on allait...

- Tu veux lui faire visiter les lieux ? Se moque-t-il. Zeia est ici chez elle, et ils sont déjà venu si souvent que Rick ne se perd plus... c'est loin d'être ton cas !

- Anoha, ce n'est pas comme ça qu'on accueille sa famille ! Le grondé-je en retirant ma main. Allez mettre vos affaires dans votre chambre, je vais préparer des rafraîchissements, ensuite, je ferais le dîner... enfin, je le réchaufferais.

- Je rêve ou elle vient de l'engueuler devant nous ? Demande Patrick, me laissant perplexe, Zeia confirme. Waw, cette femme sera mon héro !

- C'est moi, ton héros ! Gronde la jeune femme en me faisant un clin d'œil. Va donc mettre nos affaires dans notre chambre, j'ai envie de discuter avec Mina...

- Non ! S'interpose Cole en se plaçant devant moi, que lui arrive-t-il bon sang ? Je m'apprête à lui rembarrer mais il poursuit dans cette autre langue. Tha Tou po, min ansycheite, tha ton foyôsaste ! ( Je vais lui dire, ne te mêle pas de ça, tu vas lui faire peur )

Etrangement, alors que je plisse les yeux, mécontente, je remarque que Zeia m'imite, incrédule, elle croise les bras sur sa poitrine, et Rick fronce les sourcils, réfléchit, comme s'il essayait de comprendre les mots de Cole, comme s'il les déchiffrait, pour finalement trouver leurs significations et arborer un air horrifié.

- Je suis donc la seul à ne pas te comprendre ? M'agacé-je. Arrête ces cachoterie, Cole, j'en ai marre !

Je vois le grand corps devant moi se crisper, lentement, Cole se tourne vers moi, j'ignore si c'est à cause de mon ton, ou parce que je l'ai appelé « Cole », mais il serre les dents, tout en gardant une lueur coupable dans ses prunelles plus sombre que la normal. C'est Patrick qui brise notre silence, et il s'adresse à Zeia.

- Je crois que tu ne devrais pas te mêler de ça, Zei, respecte ce qu'il te demande... Je monte nos affaires.

Suivant les gestes à la parole, Rick disparaît, nous laissant nous défier du regard, Cole et moi, Zeia nous rejoint, elle évite de lever les yeux vers son frère, me prend la main, et grimace comme si mes émotions lui avaient fait mal. Bien fait, elle sait ce que j'ignore, cruellement, je me venge sur elle, puis le regrette, ce qui la fait sourire tristement.

- Zeia, gronde Anoha pour la mettre en garde.

- Je suis contente de te revoir, Mina, dit-elle en perdant son sourire car elle se tourne vers son aîné. C'est ta dernière chance, Anoha, ne la gâche pas.

Sur cette menace voilée, elle nous laisse, rejoint certainement sa perfection qui me semble en effet parfait pour elle. Ils ont l'air de si bien se comprendre, alors que moi, je suis complètement à côté de la plaque avec Cole. C'est la seconde fois que je rencontre cette femme, et c'est la deuxième fois que j'ai droit à des secrets et cette autre langue.

Furieuse, je tourne les talons et sort de la maison pour cette « promenade » à deux balles. Cole voulait juste m'éloigner de sa sœur, je le sais, il voulait éviter que je sache je ne sais quoi... Pourquoi l'avoir invité alors ? Pourquoi avoir manigancé ces vacances loin de tout...

Oh, merde...

Je me fige dans le jardin, sentant le grand corps derrière moi, trop près. Nous sommes seul, l'endroit est magnifique, j'observe les fleurs, rare, mais étonnement belle qui nous entourent. Ce lieu possède la magie d'antan... Et Anoha veut m'y faire gouter... Comment peut-il faire ça ? Comptait-il m'en parler avant de faire de moi... ce qu'il est.

- Putain, tu fais chier, soufflé-je.

Ses bras m'enlacent fermement, je n'ai aucun moyen de fuir, j'ignore si je le veux d'ailleurs. Oui, bien sûr que oui. Je veux ses bras pour toujours mais... pas à ce prix. Pas... Je ne pourrais pas... Putain, qu'est-ce qu'il attend pour me rassurer ? Son silence me tue, et je pose mes mains sur les siennes pour les dégager de mon corps.

- Tu pensais vraiment que je n'allais pas le savoir ? Dis-je en lui faisant face, Cole regarde ses pieds. Tu croyais que je ne m'en rendrais pas compte ? T'imaginais qu'une fois fais, je n'aurais plus mon mot à dire, que je te pardonnerais, ou que je m'accrocherais désespérément à toi, pour ne pas finir seul, et nous vivrons heureux pour toujours...

- Arrête de crier...

- Je crie si je veux ! Hurlé-je comme une hystérique. Qu'est-ce que tu fais, Anoha ? Comment oses-tu... Tu sais comme ça peut terminer, que dis-je, comment ça va terminer ! Et toi, au lieu de profiter de ce que tu as, tu préfère assurer ton avenir, tu ne veux qu'une chose : ne plus être seul... quitte à me détruire... Tu t'en fiche après tout, je... tu en auras une autre plus tard, et...

Un sifflement menaçant me fait taire, Cole tremble de rage, il me foudroie du regard alors que ma vue se brouille de peine, de honte, de colère, mais surtout de désespoir. Il avait prévu tout ça, il voulait me changer pour assurer son avenir, s'assurer de ne plus être seul. Ses mains me saisissent brutalement les épaule alors que ma tête descend, j'arrive plus à soutenir son regard.

- Regarde-moi, Mina, gronde-t-il, menaçant, je refuse sans pouvoir contenir mon sanglot. S'il te plaît, mon amour... ça marchera, tu dois me faire confiance...

- Non, geins-je, mon corps est secoué par les larmes, et il m'attire brusquement dans ses bras.

- Mina, ça marchera, assure-t-il, ça marchera et tu seras mon unique raison de vivre ! Je ferais de toi ma femme, non, je ferais de toi mon tout ! Tu m'es si précieuse, mon amour, tellement, tellement précieuse... Accepte, je t'en prie, je ne peux me résoudre à te regarder mourir, je ne peux me contenter de quelques années, Mina, je te veux pour toujours !

- Anoha, ne me force pas, grondé-je en essayant de le repousser, quand mon corps quitte ses bras, c'est uniquement parce qu'il le veut. Tu ... Tu es tellement égoïste... Tu veux que je finisse comme les autres ? Tu veux que je finisse comme ton frère ? Tu veux que je m'éteigne douloureusement, en t'en voulant de m'avoir privé de ces quelques années sur inutiles pour toi, et pourtant si précieuse pour moi.

- Ca marchera ! Hurle-t-il d manière féroce, mes poils se hérissent sous le choc. Cole se reprend et poursuit plus doucement. Si ... Si je te perds, alors, j'ai demandé à Zeia de me faire la même chose qu'à Marcus... L'illusion de la mort vaut mieux qu'une vie sans toi... ma précieuse perfection... Réfléchis-y, je t'en prie... Par pitié, ne me laisse pas, Mina...