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  Toute petite ville a ses secrets ; Riverdale avait, elle aussi, les siens. D'une simple liaison à un trafic de drogue, tout y passait. Et dans cette petite ville qu'était Riverdale, on pouvait trouver des individus bien différents. Certains perpétuaient, de génération en génération, le tableau de la famille parfaite et unie -même s'il fallait parfois, pour ce faire, enfermer d'énormes squelettes dans le placard- tandis que d'autres, déjà au plus bas, ne craignaient plus la révélation de leurs sombres secrets depuis très longtemps. Bien sûr, il y avait ceux qui se situaient au milieu de ce que nous pourrions appeler « l'échelle du secret » : ceux-là n'étaient ni riches, ni pauvres, ils n'étaient ni bons, ni mauvais, ils cachaient à la fois tout et rien. C'était à ce type de famille qu'appartenait Elyana Bennet.

  Elyana vivait dans un beau quartier où le voisinage était d'apparence agréable. En face de chez elle, il y avait Betty Cooper, une vieille amie. À côté de chez celle-ci, il y avait Archie, un vieil ami, lui aussi. La maison de la jeune Bennet ne laissait en rien transparaître le secret honteux que sa belle-mère, Nelly Travis (ou Bennet, depuis son mariage) s'efforçait de dissimuler. Elyana, du haut de ses quelques années, était déjà la honte de sa famille. Son père, Dave, impuissant face à cette femme qu'il regrettait avoir épousée, s'en allait travailler à la banque, le matin, puis revenait le plus tard possible après un arrêt chez son ami d'enfance.

  Comme tous les matins, Elyana se rendait à l'école, seule ou presque. Son ami de toujours, un brun aux allures ténébreuses et au cœur d'artichaut, Jughead Jones. Même s'ils n'habitaient pas du tout le même quartier -son père et lui vivaient dans le South Side-, ils se rejoignaient toujours à un endroit donné. Leurs conversations n'étaient jamais très passionnantes car les deux jeunes gens n'étaient pas tout à fait du matin.

  - Bien dormi ?

  - J'ai écrit toute la nuit. Et toi ? lui demanda son ami.

  - J'ai encore dû supporter une des crises de nettoyage maniaque de l'autre bécasse, mais la nuit a été plutôt bonne. Tu n'envisagerais pas de dormir, parfois ? Tu devrais essayer, c'est très efficace contre les cernes.

  Elyana accompagna sa boutade d'un sourire en coin mais Jughead le prit différemment : il poussa « doucement » sur l'épaule de son amie, laquelle fut désertée par la force de ses muscles fatigués et trébucha dans un parterre boueux. Elle se ressaisit, faussement indignée et contempla avec effarement et un dégoût véritable l'état de son jean...clair.

  - Juuuug, pour une fois que je porte des vêtements clairs !

  - Oh mon Dieu, je suis désolée, j'ignorais que tu étais aussi ramollie, se moqua son ami. N'empêche, j'ai vraiment pas fait exprès. Ne t'en fais pas, on te trouvera de quoi te changer...

  - Tu veux dire que tu gardes une garde-robe féminine dans ton casier ?

  - Euh...

  - C'est bien ce qui me semblait. T'as de la chance ; j'ai tâché le haut de mon jean seulement, donc je pourrai le cacher si je trouve un pull suffisamment grand.

  Elle essuya ses mains sur la veste foncée de son ami par pure vengeance avant de reprendre son chemin. Plus légers, les deux camarades continuèrent leur chemin à leur aise : vu l'heure à laquelle Elyana sortait de chez elle, ils ne risquaient pas d'être en retard. Lorsquils aperçurent enfin les portes du lycée, ils soupirèrent en chœur et s'engouffrèrent dans le couloir d'un pas lourd. Gênée des regardes posés sur elle, Elyana se dépêcha d'accourir vers son casier, priant silencieusement pour qu'un vieux pull s'y trouve encore. Elle déverrouilla le cadenas, pleine d'un espoir...qui retomba très vite : pas un seul vêtement propre à l'horizon. Elle se plaignit à haute voix pendant une bonne dizaine de minutes tandis que Jughead se moquait d'elle avec tendresse : après tout, c'était sa maladresse, et non l'infime coup du garçon, qui avait causé sa chute.

  - Besoin d'aide, à ce que j'entends ? intervint une voix assez familière à la jeune fille.

  - Non, j'ai juste...oui, mais je crains que tu ne puisses rien y faire, Reggie.

  - Ne me sous-estime pas, enfin !

  Il disparut une minute, le temps de faire l'aller-retour entre son casier et celui d'Elyana à qui il tendit un grand sweat-shirt jaune.

  - Bon, la couleur n'est pas celle que tu préfères, mais c'est tout ce que j'ai pour t'aider à cacher la boue, lui lança-t-il avec un clin d'œil.

  - Merci infiniment, tu me sauves la vie ! s'exclama-t-elle tandis qu'elle enfilait le vêtement par-dessus son t-shirt, reconnaissante.

  - C'est avec plaisir, ma jolie.

  Il lui ébouriffa un rien les cheveux en partant, la laissant seule avec son pull et Jughead. D'ailleurs, ce dernier la regardait d'un œil plus suspicieux.

  - Est-ce que tu comptes me dire un jour ce qui se trame entre vous deux ?

  - Mais rien du tout... Il est juste gentil avec moi, lui, il ne me pousse pas dans les buissons, plaisanta-t-elle.

  - Sérieusement, Lya. Tu vois quand même bien comment il te regarde, non ?

  - Euh...je suppose que non, du coup.

  - Je ne lui donne pas une semaine avant de t'inviter à sortir, ou un autre truc du genre ennuyeux à mourir.

  - Ce que tu peux être rabat-joie, Jones ! Allez, maintenant que j'ai l'air propre, il est temps d'aller en classe, veux-tu ?

  Ils se dirigèrent tous les deux vers la salle où aurait lieu leur premier cours de la journée, mais la voix qui retentit dans les haut-parleurs du bâtiment stoppèrent net leurs pas : le principal Weatherbee rappela aux étudiants de Riverdale High de se rendre à l'assemblée, dans le gymnase. Les deux amis s'y rendirent donc en même temps que le reste des élèves et écoutèrent attentivement (ou presque, du côté de Jughead) le discours de Cheryl Blossom, la sœur jumelle du défunt.

  - Merci pour cette minute de silence, commença la jolie rousse. Nombre d'entre vous ont eu la chance d'être proche de mon frère. Sachez que vous comptiez énormément à ses yeux. J'aimais mon frère. Il a toujours été, et sera à jamais, mon âme sœur. Je le dis avec l'assurance que seule une jumelle peut avoir. Jason ne voudrait pas que nous passions notre année en deuil. Il voudrait que nous continuions à vivre. J'ai donc demandé à ce que le bal de rentrée ne soit pas annulé. J'aimerais qu'il nous permette à tous de commencer à guérir, et qu'on y rende hommage à mon frère, parti trop tôt. Merci à tous.

  La foule d'étudiants applaudit la jeune femme, puis tout le monde reprit le cours de sa scolarité. Si Elyana n'avait pas connu Jason personnellement, elle avait assez côtoyé sa sœur pour savoir à quel point elle devait être effondrée. De plus, Elyana ne savait pas seulement ; elle comprenait aussi. En tant qu'ancienne River Vixen, elle avait soutenu la jolie rousse comme elle le pouvait et comme elle aurait aimé qu'on la soutienne. Elle avait laissé Cheryl rester chez elle, quelques fois, et elles avaient passé le plus clair de leur temps à rester assises sans parler, dans un silence apaisant. La noyade de Jason était un terrible accident, mais quelque chose dans l'attitude de Cheryl dérangeait Elyana : pourquoi était-elle si festive, si enjouée, alors que son frère s'était noyé en sa compagnie ? Perdre un proche est une chose, assister à son décès en est une autre. Alors que cachait-elle ?

***

Tout d'abord, bonsoir à toutes et à tous !
J'espère que vous allez bien.
Comme je l'ai annoncé il y a quelques minutes, 
me voici avec une toute nouvelle histoire
sur laquelle j'ai passé beaucoup de temps, depuis septembre.

Elle a germé dans mon esprit, et je voulais
vraiment écrire sur cette série et m'immiscer 
dans cet univers. Donc...
J'espère de tout cœur que vous apprécierez cette fanfiction !

Comme toujours, je vous invite à me donner votre avis
dans les commentaires.
Vous lire me fait toujours plaisir !
 

En espérant vous retrouver pour la suite de
"Those secrets we keep"

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Those secrets we keepOù les histoires vivent. Découvrez maintenant