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  Après avoir rendu visite à son père, accompagné de Betty, et mis les choses au clair avec Archie, Jughead décida d'aller vérifier l'état d'Elyana. Il lui avait caché la vérité, à elle aussi (ou du moins c'est ce qu'il pensais), et il lui devait des excuses. Comme il en avait l'habitude, il pénétra dans le jardin d'une maison constamment en vente et remonta les allées jusqu'au jardin de sa meilleure amie. Là, il gravit les échelons qui menaient à la fenêtre de Lya et frappa trois coups très légers sur la vitre. La jeune fille le laissa entrer, hésitante, et lui tourna le dos dès qu'il se retrouva dans la pièce. Prenant ça pour de la colère, Jughead laissa retomber ses épaules.

  - Écoute, Lya, j'aurais dû t'en parler, je le sais. Je ne peux même pas me défendre, je sais que j'ai merdé et...

  - Je sais, Jughead, je respecte ta décision, l'interrompit-elle. En plus, tu te doutes bien que je l'ai croisé quelques fois, alors...je savais. Bref. J'ai juste envie...d'être seule, ce soir.

  - Lya, regarde-moi, je suis tellement désolé...

  - Je ne t'en veux pas.

  - Alors tourne-toi.

  À contrecœur, la brune obtempéra, révélant son visage tuméfié. Sa lèvre inférieure était tâchée de sang séché, son œil droit était contourné de bleu, ses joues étaient rouges. Elle baissa la tête et ses cheveux en pagaille vinrent cacher ses blessures. Jughead n'attendit pas un instant pour saisir son visage à deux mains avec d'infinies précautions. Il examina sa plaie attentivement et observa son œil plus longtemps que ce n'était nécessaire.

  - Comment... ? Qui... ?

  - Jug...mon...ça devait forcément arriver, chuchota-t-elle tandis que de nombreuses larmes roulaient sur sa peau abîmée.

  - Tu peux tout me dire, la rassura-t-il en l'emmenant s'assoir sur son lit. Qui t'a fait ça ?

  - Jughead, il m'a frappée...encore, et encore...

  - Qui ? insista-t-il.

  - Mon père.

  Ces deux mots à peine audibles déclenchèrent une tempête dans le corps du garçon. Ses muscles étaient, si c'était possible, tous contractés. Ses poings, serrés. Ses yeux, en colère. Et son esprit...il était rempli d'idées noires et de haine.

  - Je vais...

  - Rien faire du tout, le coupa Lya, en larmes. Je t'en supplie, ne fais rien...

  - Il faut qu'on fasse quelque chose, Lya ! Où est ta belle-mère ?

  - À New York, elle a dû remplacer une collègue, en urgence. Ne fais rien... C'est de ma faute.

  - Je t'interdis de dire ça.

  - Je n'aurais pas dû rentrer si tard, il ne se serait pas énervé, c'est de ma faute...

  - Lya, ressaisis-toi, ce n'est pas de ta faute !

  L'adolescente, encore sous le choc, se balançait tout doucement d'avant en arrière, ses bras enroulés autour de sa taille. Elle était en sueur et à force de parler, la blessure de sa lèvre s'était mise à saigner de nouveau. Elle ne prit même pas la peine d'essuyer le filet de sang sur son menton, elle était ailleurs.

  - Suis-moi, décida Jughead. Je t'emmène chez Archie.

  Passive, elle descendit l'échelle, devancée par Jughead qui la soutenait. Ils parcoururent ensemble le chemin inverse à celui de Jughead pour se rendre chez Archie qui s'attendait à tout, sauf à ça.

  - Mec, on a un très gros problème, chuchota Jughead après avoir discrètement fait passer Lya par la cuisine.

  - Quoi, qu'est-ce qu'il y a ? demanda la voix encore endormie du rouquin.

  Alors, quand Jughead alluma la lumière de leur chambre et qu'Archie découvrit l'état dans lequel était son amie, ses yeux s'agrandirent et il eut la même réaction que Jughead, un peu plus tôt.

  - Qui t'as fait ça ? Dis-le moi, je vais arranger ça, crois-moi.

  - Archie, du calme, il faut vraiment qu'on en parle, l'arrêta Jughead. C'est...son père a décrété qu'elle était rentrée trop tard.

  - Oh mon dieu, c'est lui qui... ?

  Il n'osa même pas prononcer la fin de sa phrase, et le hochement de tête de son ami confirma ce qu'il avait deviné.

  - Qu'est-ce qu'on va faire ? demanda-t-il.

  - Je ne sais pas... Elle m'a expliqué mais depuis...elle ne dit plus rien. Lya ?

  Toujours pas un mot de la part de la jeune fille. Les trois adolescents demeurèrent immobiles, leurs respirations comme seules sources de bruit. Les garçons réfléchissaient aux options qui s'offraient à eux, et ils pensaient tout les deux à la même chose. Jughead brisa ce lourd silence.

  - Peut-être qu'on devrait...

  - Prouver qu'il a tué l'amant de ma mère, acheva Lya, contre toute attente.

  Sa voix était fluette, ses yeux, vides. Ses poings, eux, étaient bien serrés et ses jointures en blanchissaient.

  - Comment on fait ça ? demanda Archie, désespéré.

  - Si ma sœur a pu le faire, pourquoi pas nous ? Elle m'a laissé des indices, j'en suis sûre. Ma mère ne me dira rien, mieux vaut ne pas l'appeler.

  - Mais elle pourrait te sortir de là...

  - Et m'emmener loin de vous ? Hors de question.

  Touché, Archie passa ses bras autour d'elle et la serra contre lui. Il remarqua le regard suspicieux de Jughead lorsqu'il lui embrassa le sommet du crâne, ne changea pas de position pour autant.

  - D'accord, mais où aurait-elle laissé ça ? Il n'y a pas un seul endroit que ton père ne connaisse pas, chez vous, soupira Jughead.

  - Mais oui, c'est ça ! s'exclama-t-elle soudain, un nouvel éclat dans le regard. C'est parce que ce n'est pas chez moi.

  - Je ne suis plus.

  - Moi non plus, admit Archie.

  - Venez, il faut qu'on aille dans les bois.

  - À cette heure-ci ? s'étrangla presque le rouquin.

  - Ne va pas me faire croire que t'as les chocottes, hein ! Allez, on y va.

  Armés de lampes de poches et de manteaux bien chauds, les trois amis parcouraient la forêt. Lya, leur guide, ne leur avait toujours pas dit où ils allaient : elle semblait penser être seule en ces bois. Mais elle ne l'était pas, et quand ils s'arrêtèrent devant un vieux cabanon en bois à moitié détruit, les deux garçons commencèrent à se demander si elle n'avait pas perdu la tête.

  - Qu'est-ce qu'on fait ici, Lya ? l'interrogea Archie.

  - On venait souvent ici, avec ma sœur, quand nos parents se disputaient. Si elle m'a laissé quelque chose pour comprendre, ça ne peut se trouver qu'ici.

  Lya ne perdit pas de temps et s'enfonça dans le cabanon auquel il manquait la majorité de son toit. Elle fouilla partout, aidée des ses amis, jusqu'à trouver une simple boîte en bois, même pas verrouillée.

  - Tu ne l'ouvres pas ?

  - Si, Jug, mais...je sais pas. J'ai peur de ce que je vais trouver.

  - Tu veux que je le fasse ?

  - Non. Si elle a laissé ça, c'est pour moi...

  D'un seul coup, elle souleva le couvercle qui se désolidarisa du reste de la boîte. Une enveloppe. Une enveloppe à son nom. Elle la déchira sans ménagement, puis commença à lire.

***
Holà tout le monde ! Vous allez bien ? Moi, ça va vraiment très
bien : cette fanficion vient d'atteindre les 1000 lectures ! Je tiens à
vous remercier !

Bon, c'est pas tout ça, mais je suis qu'à la saison 2 de Grey's Anatomy alors
je vous dis à très bientôt !

-Cxlxnx13

Those secrets we keepOù les histoires vivent. Découvrez maintenant