~CHAPITRE 4~

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| Ai le courage d'affronter le monde pour ce que tu crois être juste. |

Il eu un petit silence avant que mon père ne dise :

- Bon et bien, je crois que c'est l'heure. Aziz prenez soin d'elle.
- Ne vous en faites pas, elle est entre de bonnes mains.

Je voulus monter dans la voiture mais mon père m'arrêta et me prit dans ses bras en me disant qu'on allait bientôt se revoir.
***
Ça fait maintenant plus d'une heure qu'on roule. On était déjà loin de la civilisation vu que je ne voyais que des arbres de part et d'autre de la route. Aziz ne parlait pas mais il me lançait quelques regards insistants par le rétroviseur. Je mourrais de faim cependant je n'osais rien lui dire.

La voiture s'arrêta enfin. Un très grand bâtiment noir et cynique se dressait devant moi. Il était entouré d'un immense portail en fer avec des barbelés au bout. Quel drôle de pensionnat, me dit ma conscience.

Mon mystérieux chauffeur descendit et avança directement vers le portail. Je compris que je devais le suivre. Il sortit une télécommande de sa poche et appuya sur des boutons qui ouvrirent le portail. On marchait et pénétra dans le hall emménagé en salon. Il s'y trouvait une dizaine d'hommes assis, certains fumant une clope, d'autres reniflaient une poudre blanche étalée sur une surface plate. Je fus non seulement outrée de la scène qui se jouait sous mes yeux mais aussi mal à l'aise du fait que j'étais la seule fille.

- Vous avez rapporté la marchandise à ce que je vois, dit l'un d'entre eux.

Non mais de quoi parlait-il ? De quelle marchandise s'agit-il ?

J'avais toujours la tête baissée quand je sentis une main très froide me la relever violemment. Je croisa alors les yeux noirs d'Aziz.

- Bienvenue en enfer ma belle, s'exclame t-il avec un rire si diabolique que j'en ferais sûrement des cauchemars.
- Je...je ne comprends pas, répondis-je en bégayant.
- Tu ne comprends pas ? Et bien laisse-moi t'éclairer. Cet endroit n'est pas un pensionnat comme l'ont cru tous les idiots qui ont envoyé leurs filles ici.
- Ce...ce...n'est pas un...un pensionnat ?
- C'est loin d'en être un si tu veux tout savoir. Tu viens de mettre les pieds dans la maison du diable. Autrement dit, dans ma maison close. Tu m'appartiens à présent et ton corps aussi d'ailleurs.

Il m'a fallut du temps pour interpréter ses mots. Néanmoins, tout ce que je réussis à comprendre c'est que maison close=prostitution. Attendez...QUOI ???

- QUOI ?? Non...non...c'est un cauchemar. Mon Dieu non...

Ils m'observaient tous avec amusement. Je me suis dit que ce n'était qu'un mauvais rêve et que j'allais bientôt me réveiller alors je me mordis le pouce très fort pour me sortir de là n'empêche que c'était bien la réalité. Leurs rires redoublèrent d'intensité après mon acte. Je jeta un regard par dessus mon épaule et remarqua que le portail était encore ouvert. Il faut que tu t'en ailles, me cria ma conscience.

Tel un lion bondissant sur sa proie, je courus à toutes jambes vers ma liberté. J'y étais presque. Plus que quelques mètres. J'étais sur le point de franchir le seuil mais on me souleva par la taille et mes pieds bougeaient dans le vide. Je donnais des coups de poing à la personne qui me tenait. Je sentis un gros coup sur la tête et ensuite, ce fut le noir complet...
***
Je repris petit à petit connaissance et fus frappée par d'atroces maux de crâne. Cet enfoiré m'a assommé !

- Elle s'est réveillée, s'écria une voix féminine.

Soudain, une foule de filles se forma autour de moi. L'une d'elles m'aida à me relever.

- Ça va ?, demanda t-elle.
- Heu...oui, je crois. Hum...qui êtes-vous ?
- Je m'appelle Flora.
- Moi c'est Dieynaba mais on m'appelle Dieyna.

Flora était du Sénégal comme moi. Ses parents l'ont envoyé ici pour qu'elle perfectionne son éducation mais la pauvre a été bernée comme nous toutes.

Les autres filles se sont présentées aussi. Il y'a Faïza, dix-huit ans, comorienne. Liza, dix-neuf ans, française. Liana, dix-huit ans, marocaine. Assia, dix-sept ans, voilée comme moi et malienne-soudanaise. Assia et moi étions les plus jeunes du fait que nous avions toutes les deux dix-sept ans. Flora m'a expliqué qu'elles étaient plus nombreuses, en revanche les unes ont été tuées en tentant de s'évader et les autres ont été transférées dans un autre bâtiment. Je versa des larmes quand les filles me racontèrent ce qu'elles ont vécu. Au moins, j'ai un aperçu de ce qui m'attend.

L'endroit dans lequel on devait dormir était une grande chambre avec des matelas posés à même le sol et une couverture pour nous protéger du froid. Il y'avait une petite salle de bain...enfin, je ne sais pas trop si on peut appeler cela une salle de bain. Il s'agit juste d'une pièce munie de toilettes, d'un lavabo et d'une chasse d'eau pour les douches. Quand j'ai demandé comment elles faisaient pour manger, elles m'ont dit qu'elles ne recevaient de la nourriture que si elles satisfaisaient les clients d'Aziz. J'ai donc compris qu'elles avaient toutes été violées. Ça ma fait tellement mal que j'en ai pleuré des heures. Ces filles sont toutes venues ici pour perfectionner leur éducation et acquérir des savoirs mais elles se retrouvent bernées et obliger de vendre leurs corps pour ne pas être battues. Comment vais-je faire pour me sortir de là ? Il est hors de question que je me prostitue. Je préfère encore mourir de faim et être battue. Je suis musulmane, pratiquante, croyante et surtout je suis voilée. Aucun homme n'a le droit de me toucher à part mon mari.
***
Nous entendîmes le bruit du verrou et l'imposante porte qui nous retient prisonnière s'ouvrit. Un homme entra dans la pièce avec un paquet à la main. Il avança vers moi et me le lança avant de dire :

- Le chef t'ordonne de te préparer, les clients vont bientôt arriver...

Mon coeur rata un battement après ses paroles. Il se fout de moi c'est ça ?

Je me releva et lui fis face avec le peu de force que j'avais.

- Va dire à ton chef que jamais au plus grand jamais je ne donnerai mon corps pour sa sale gueule de chien errant, lui répondis-je en lui crachant toute ma haine au visage.

Il me regarda un moment et sortit en fermant la porte.

Les filles tentaient de me résonner. Elles disaient qu'Aziz détestait qu'on lui dise " Non " et qu'on n'obéisse pas à ses ordres. Mais bon Dieu pour qui se prend-il ? Je savais qu'il allait me faire regretter mon impertinence mais je ne reviendrai pas sur ma décision, jamais.

Nous étions toujours assises. Chacune dans ses pensées, quand la porte s'ouvrit brutalement en laissant apparaître le diable personnifié, accompagné de deux hommes.

- Prenez-la, ordonna Aziz en me pointant du menton.

Ma respiration s'accéléra, la peur et la crainte envahirent tout mon corps. Les deux hommes me saisirent chacun par un bras et me firent sortir de force. Je les insultaient en les traitant de pd... Je me suis moi-même étonnée de ma vulgarité. Ils me conduisirent dans une autre chambre beaucoup plus propre et luxueuse que celle dans laquelle on dort avec les filles. Tout d'un coup, le diable sortit une seringue de sa poche. Il s'approcha dangereusement de moi et avant même que je ne puisse dire quoi que ce soit, il planta l'aiguille dans mon bras droit et fit introduire son contenu dans mon corps. Tout autour de moi se mit à tourner. Mes jambes me lâchèrent et je tomba au sol en perdant ainsi connaissance.

Si seulement je savais ce qui m'attendait à mon réveil, j'aurais fait mon possible pour ne jamais me réveiller...

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Bisou virtuel...💖❤💖❤💖

Dituogr.

Hors Des Sentiers Battus Où les histoires vivent. Découvrez maintenant