/<< Il est naturel d'avoir peur, de là nait le courage.>>/
.Kery James.
j'ouvris les yeux et une sensation d'horreur pétrie avec une pincée de terreur me traversa le cœur. J'étais couchée sur un grand lit, les mains et les pieds immobilisés en forme de croix. Mais ce qui me fit encore plus mal, c'est que j'étais nue, nue comme un bébé sortant du ventre de sa mère. Mon voile m'avait été retiré puisque je sentais mes cheveux qui retombaient sur mes épaules. Je voulu crier mais ma bouche était scotchée donc aucun son ne pouvait en sortir à par des gémissements.
La porte se déverrouilla avec fracas. Une silhouette s'approcha lentement. C'était un homme. Alors là, je me mis à gigoter dans tous les sens pour me tirer de cet endroit mais c'était peine perdue. Mon assaillant s'approcha encore plus et je pus discerner qu'il était torse nu. J'aperçus ses lèvres qui s'étiraient pour former un sourire pervers, ses yeux qui s'illuminaient de désir. Ya Rabbi aide-moi !
***
Il me l'a prit. Il m'a prit ma dignité, ma fierté, mon trésor, ma virginité. Cet homme dont je n'ai même pas vu le visage entièrement m'a brutalement arraché ma virginité. Il m'a rendu pauvre. Ne pouvant pas crier ma douleur, je n'eus d'autre choix que de la pleurer. Je pleura un océan de larmes. Je pleura encore et encore en songeant à ce qu'allait penser mes parents au ciel. Ils s'étaient sûrement retournés dans leurs tombes. Qu'ils me pardonnent...Je pensais aussi à mon souffle, mon frère bien-aimé. Je suis certaine qu'il serait mort de déception en apprenant cela, enfin ...si je le revois un jour. Je me demande si mon père sait la nature de l'endroit où il m'a envoyé. Savait-il que son soit disant pensionnat n'est autre qu'une maison close ? Non, probablement pas. Je sais que papa a commis beaucoup d'erreurs mais il m'aime. Il a crut bien faire en m'emmenant ici néanmoins, à cause de son acte, j'ai tout perdu.
***
J'étais recroquevillée sur moi-même dans une pièce sale, sombre, crasseuse et qui pue la mort. Il faisait sombre mais j'ai pu voir des taches de sang sur les murs. J'avais aussi bien mal au cœur qu'au corps. Après tout, comment ne pas ressentir de douleur après avoirs reçu des coups aussi violents ?Je me trouvais dans la chambre des tortures et, je peux vous dire qu'elle portait bien son nom. J'ai été battue par Aziz pour lui avoir tenu tête. Je me suis faite violée par sa faute et maintenant il me bat ? Quel genre de personne est-il ? N'a-t-il pas peur de Dieu pour agir de la sorte ? Ne craint-il pas les châtiments de la mort ? Voilà les questions que je me posais. Je priais de toute mon âme pour qu'on me sorte de là. Cela fait à présent trois jours que j'étais enfermée dans cette pièce sombre et puante. Trois jours sans eau ni nourriture. Trois jours couchée dans un coin, la peau recouverte de sang séché et mon bas ventre me faisant atrocement souffrir. Je vois la mort qui me fait " coucou ". Elle sera bientôt là et je ne montrerai aucune résistance tout simplement parce que j'en ai plus la force. La lionne a été terrassée.
J'aimerai passer une journée entière à prier. Prier pour demander à Allah de me pardonner. Je me suis faite souillée.
En plein dans mes songes, je ne remarqua même pas que la porte s'était ouverte. J'entendis des reniflements et porta mon intention à la lumière, voyant ainsi Flora et Assia devant moi en train de pleurer. Pourquoi pleuraient-elles ? Par pitié pour ?
Elles s'approchèrent de moi et Flora m'enroula dans une serviette, ensuite elles m'aidèrent à me relever sans un mot. Je ne sentais pas mes pieds. J'avais mal au plus profond de mes tripes. La souffrance et la douleur ne m'empêchaient pas de penser à Zakaria, mon frère qui me manque tant, à mes parents et surtout à Dieu. Pourraient-ils me pardonner après que je sois salie ? Telles étaient les interrogations qui me rongeaient.
Les filles me firent prendre une douche, à m'habiller et à mettre mon voile. Elles me nourrirent et abreuvèrent ma soif. On retourna dans la chambre commune où toutes les autres étaient. Elles me regardaient avec désolation et tristesse. Ce n'est pas ça qui va nous faire sortir de là. Tout ce que je voulais, c'était de prier. Je fis mes ablutions et étala ma couverture au sol comme je n'avais pas de tapis. Je commença à implorer la miséricorde de mon seigneur. Je priais encore et toujours. Je ne sais même pas combien de rakkas j'avais fait. Je me prosternais en pleurant. Pourquoi cela m'arrive t-il à moi ? J'ai toujours été une fille pieuse et respectueuse alors pourquoi moi ?
Je termina ma prière et m'assis sur mon matelas. Le sommeil me rattrapa bientôt.
***
- Calme-toi Flora, Allah voit tout et il ne nous laissera pas tomber, déclara Assia.
- Vraiment ? Il voit tout ? Alors tu penses qu'il voit le merdier dans lequel on est ? ÇA FAIT MAINTENANT SIX MOIS QU'ON EST ENFERMÉ ICI. SIX PUTAIN DE MOIS QUE NOUS SOMMES TOUTES TRAITÉES COMME DES CHIENNES ET TOI TU DIS QUE ÇA VA ?, hurla Flora.Et oui ! Cela faisait à présent six moi que nous étions enfermées dans cette maison. C'étaient les six mois les plus horribles de toutes mon existence. J'aurai préféré mourir plutôt que de vivre ce que j'ai vécu pendant ces six mois. J'ai arrêté de compter le nombre de fois que j'ai été violée et battue. Les filles ont subi la même chose. Je suis devenue vide. Je ne ressens plus rien à force d'être maltraiter. Plus de joie, plus de compassion, plus de pitié, plus de tristesse, plus de douleur, rien. Je ne ressens aucune émotions depuis longtemps. Je ne parle même plus. Parfois j'ai l'impression de devenir folle.
- Il faut qu'on s'échappe, dis-je en levant la tête.
Elles m'ont toutes regardé avec un air ahurie. Je me demande ce qui les a choqué le plus ? Le fait que j'ai prononcé un mot ou le fait que j'aie proposé qu'on s'échappe ?
- Tu es malade ? C'est ça ?, intervient Faïza.
- On en a toutes assez de vivre comme ça. On en a toutes assez d'êtres violées, battues et j'en passe. La seule solution pour nous c'est de s'évader d'ici.
- Je sais que ce qu'on vit ici est inadmissible mais l'évasion est trop risquée, ajouta Assia. Il y'a des filles qui ont tenté de s'évader et elles ont été tuées par la suite.En six mois, j'ai réussi à cerner le caractère de toutes et je sais maintenant qu'Assia est une fille très peureuse. Elle obéit à tout ce que Aziz lui demande de faire et ça m'énerve qu'elle soit aussi soumise et docile.
- Moi je suis d'accord avec Dieyna, rétorqua Flora. Pour sortir d'ici on a le choix entre la mort ou l'évasion et moi j'ai pas envie de mourir avant d'avoir vu Ed Sheeran donc je pense qu'il vaut mieux qu'on s'échappe. Si ces filles ont été tuées c'est parce que leur plan n'était pas parfait. Nous, nous serons plus malignes et plus intelligentes.
- Je pense que c'est une mauvaise idée, répliqua Assia.
- Si vous le voulez, vous pouvez rester ici à vous morfondre sur votre sort et à être maltraiter puis humilier. Moi, je ne resterai pas ici. Même si je dois mourir, je préfère que ça soit en tentant de m'évader, conclus-je en me recouchant sur mon lit.➖💠➖💠➖💠➖💠➖💠➖
Bisou virtuel..💋💋💋💋💋💋Dituogr.
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Hors Des Sentiers Battus
General Fiction«Nous sommes le fruit de nos expériences.» ~ Cette citation est tellement vraie. J'en suis la preuve vivante. Je suis le fruit d'une expérience...désastreuse. ~ Après avoir été kidnappée et maltraitée, Dieynaba en ressort traumatisée. A la suite de...