~CHAPITRE 45~CORRIGÉ

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/« On ignore celui qui tient à nous, on tient à celui qui nous ignore. On aime celui qui nous blesse et on blesse celui qui nous aime.»/
•Ibn Taymiyya•
















- C'est chaud cette histoire quand même ! Kheir Insha'Allah...
- Amîn.
- Mais tu sais, tu ne dois pas en vouloir à Yusri. J'imagine que ce n'est pas facile pour lui d'être enfermé et de savoir que tu es toute seule avec les enfants...
- Oui...sûrement. Mais je lui ai clairement dit que je ne remettrais plus les pieds là-bas à moins d'avoir une chose vraiment importante à lui dire.
- Tu ne devrais pas être aussi dure avec lui...peut-être qu'il regrette ses paroles.
- Tu ne comprends pas Flora ! Il sait qui est le coupable et refuse de me le dire alors que je me plie en quatre pour le libérer. Peut importe qu'il veuille protéger cette personne, sa famille devrait passer en premier.
- J'avoue que tu as raison sur ce point. Bon, il faut que j'y aille.
- Merci d'être passé Flora, ça m'a fait du bien de te parler.
- Oh c'est rien. Embrasse les enfants de ma part.
- Insha'Allah.

Puis elle s'en va et je referme la porte derrière elle.
***

Ça va faire un an et six mois que Yusri est en prison et j'ai beau être en colère contre lui, il me manque terriblement. Je ne tiens plus sans lui mais trop de fierté pour aller le voir. Aussi, j'ai envie de le faire galérer un peu avant de retourner le voir. Je veux qu'il comprenne que son acte a des conséquences sur moi et sur notre famille. Nous sommes tous dans le même bateau.

Ce jour là, j'étais à ma boutique lorsque la petite sonnette retentit  signe que quelqu'un vient d'entrer. En relevant la tête, j'aperçois Tante Farah. Oncle Yunus et elle ont décidé de rester ici encore un moment, le temps que la situation de leur fils s'améliore. Elle m'en veut toujours et honnêtement, je lui en veux pas. Elle a le droit de m'en vouloir après tout vu que d'un côté, c'est de ma faute.

- Tante Farah...je peux t'aider ?

Elle regarde attentivement autour d'elle.

- Je vois que tu as redécoré la boutique...
- Oui euh...je la trouve plus belle comme ça.
- Je suis venue pour te dire que mon avocat a réussi à s'arranger pour obtenir une liberté conditionnelle à Yusri.
- Qu...quoi ?
- Il va sortir dans deux jours pendant une semaine.
- C'est vrai ? Il...il va sortir ?
- Je vais rentrer maintenant, c'était juste pour te l'annoncer.

Puis elle s'en alla aussi vite qu'elle était venue en me laissant complètement médusée. Yusri va sortir dans deux jours pendant une semaine ? Je vais le voir ? Le serrer dans mes bras ?

Je n'arrive pas à y croire tellement ça me semblait incertain.

Deux jours après, j'étais à la maison à l'attendre patiemment. Il était à peu près 14h. J'avais nettoyé la maison de fond en comble et l'ai parfumé. J'avais aussi préparé tous ses plats préférés, je me suis habillée d'une petite robe rouge et j'ai lâché mes cheveux. Je me suis même maquillée, chose que je fais rarement. J'avais habillé les jumeaux d'un ensemble bleu et Yousra portait une robe jaune pâle.

Nous étions assis au salon en train de guetter son arrivée. J'avais hâte de le voir malgré le fait que nous nous soyons quittés en mauvais terme la dernière fois et j'y ai plus remis les pieds.

On attendait toujours...enfin j'attendais toujours. Les jumeaux s'étaient endormis.

Il était 18h et pas de Yusri en vue. Je commence à décourager. Peut-être que Tante Farah s'est trompée sur la date...mais avouons que cela est peu probable.

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