~CHAPITRE 7~

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/<< Maman m'a dit que l'argent n'est pas une foi en soit, que vieillir est obligatoire mais grandir est un choix.>>/
•Youssoupha•







J'émergea de mon inconscience petit à petit. Je me mis à pleurer quand je vis que j'étais dans la chambre des tortures. Je pleurai de rage et de colère. Je pleurai de déception. J'arrive pas à croire que je suis revenue à la case départ. Connaissant Aziz, il allait sûrement me faire passer l'envie de recommencer. La seule chose qui me réconforte c'est de savoir que les filles ont réussi à s'évader de cet enfer.

- Hum...hum...

C'était des gémissements. Je porta mon regard vers l'origine du bruit et vit Assia, les mains attachées au murs comme les miennes.

- Assia ? Tu vas bien ?

Elle releva la tête et j'aperçus ses yeux tous rouges. Ça me faisait mal de voir la façon dont ils l'ont traité.

La porte se déverrouilla pour laisser apparaître devant nous la cause de tous nos malheurs. Il entra dans la pièce et me lança un regard de vainqueur.

- Alors comme ça vous voulez me fausser compagnie ? Quoi, vous n'aimez pas ma maison ?

J'aurai tellement aimé le décapiter à ce moment précis. Je le déteste tant !

- De toutes façons, vous ne me servez plus à rien. L'une est blessée et l'autre est sur le point de rendre l'âme. Qui dois-je tuer en premier ? Amstram gram pic et colégram...

Il pointa son index sur Assia.

- Non, non...ne lui faite rien. C'est moi que vous devez tuer, pas elle. C'est moi qui ai eu l'idée de s'enfuir, lui suppliais-je dans le but de sauver mon amie.
- Bien tenté mais j'aurai le loisir de te faire payer ton impertinence plus tard, n'en doute pas.

Soudain, ses deux bras droit entrèrent dans la chambre. Ils saisirent Assia et la déposèrent juste devant moi. La pauvre !! Elle me regarda dans les yeux et me sourit faiblement. Ensuite, je la vis murmurer des paroles. C'était peut-être sa chahada et c'était ses derniers mots vu que la seconde d'après, le tranchant d'un couteau lui sectionna la gorge. Elle avait été égorgée comme on égorge le mouton le jour de l'Aïd. Le sang coula à flot et ses vêtements prirent la couleur rouge. Je resta bouche bée de peur et de stupéfaction devant cette horrible scène. Je m'évanouis à la vue de tout ce liquide rougeâtre.
***
Je me réveilla en sursaut. On venait de me jeter de l'eau à la figure. En face de moi se trouvait Aziz avec un fil noir entre les doigts. Ma fréquence cardiaque grimpa d'un coup, la peur et l'inquiétude s'empara de mes tripes, mon corps était flagada. Je savais déjà ce qui m'attendait et ça me fichait la trouille.

- Je vais tellement te faire mal que tu me suppliera de te tuer pour mettre fin à tes souffrances, me dit-il avec tant de haine et de colère que mon coeur s'arrêta.

J'arrivais plus à respirer à cause de la panique. Eh Allah aide-moi s'il te plait !!!

D'un geste vif, il me frappa avec toute sa force. J'hurla de souffrance. En plus avec ma peau mouillée, cela empirait les choses.

Chaque coup que je recevais me tuait un peu plus. J'avais l'impression qu'on me brûlait au chalumeau. Je criais ma peine, le suppliant de me laisser mais c'était comme s'il était sourd. Il n'entendait rien et j'en payais le prix fort...
***
Cinq jours que les filles s'étaient évadées. Cinq jours que j'étais dans cette abominable pièce avec du sang partout. Cinq jours qu'Assia avait été égorgée devant moi. Cinq jours que Flora m'avait promis de revenir me chercher. Je ne sais plus si je dois y croire ou bien me résigner à mourir ici. Faut dire que je ne suis plus très loin de la mort. Mon corps est en lambeaux, mon âme en miettes, mon humanité en cendres...Bref, pour faire court, je ne suis plus rien à part une carcasse bonne à jeter aux vautours et au charognards...

Boum ! Boum ! Boum !

Des coups de feu !, m'avertit ma conscience. Merci conscience, je n'aurai jamais deviné sans toi !

Les coups de feu redoublèrent d'intensité. Je me demandais bien ce qui se passait. Subitement, la porte s'ouvrit violemment. Des silhouettes approchèrent. J'avais du mal à voir à forcer d'être rester si longtemps sans nourriture.

- DIEYNA !!!

C'était la voix de Flora. Alors elle est venue ? Pour moi ?
***
. Omniscient.

- Qu'as-tu vu dans ton cauchemar ?, demanda le psychiatre à la jeune fille assise en face de lui.

Dieyna, demeura muette. Elle ne répondit à aucune des questions que lui avait posé son médecin. Pour elle, c'était sûr et certain, elle n'était pas folle.

C'était la vérité. Dieyna n'était pas folle mais elle souffre du trouble de stress post-traumatique. A cela s'ajoute l'oubli total de sa vie d'avant. Elle ne souvenait que de ce qui s'était passé lors de son kidnapping. Le reste, elle l'avait oublié. Selon les docteurs, il s'agit d'une forme peu fréquente d'amnésie.

Voilà déjà un an qu'elle avait été libérée par Flora. Mais à son réveil à l'hôpital, elle avait eu des comportements étranges. Elle se mettait subitement à fixer un point invisible en versant des larmes. Parfois, elle tentait de se suicider avec tous les objets pointus, tranchants ou coupants qu'elle apercevait. D'autres fois encore, elle hurlait comme une possédée. Tous ces actes étaient assez suffisants pour les médecins afin de l'envoyer dans un asile. Personne n'a cherché à savoir réellement ce dont souffrait Dieyna. Personne ne voulait réellement l'aider à aller mieux. Après tout, comment peut-on sortir d'un tel enfer sans séquelles ? Comment peut-on voir autant de sang, de vies détruites et gâchées, de rêves brisés sans flancher une seule fois ? C'est impossible. Surtout pour une âme aussi pure, un coeur aussi sensible et humaniste que celui de Dieyna.
***
- Tu vas bien ?, interrogea Flora à son amie.

Cette fille était une amie en or. Malgré toutes les péripéties qu'endurait Dieyna, elle restait à ses côtés. C'était la seule à qui cette dernière s'ouvrait vraiment. Elle venait plusieurs fois par semaine la rendre visite et malgré sa force, elle avait versé des larmes plus d'une fois face à la situation qui s'était présentée à son amie.

Face au silence de Dieyna, elle continua.

- T'as pas fait de cauchemar cette nuit ?
- Non, répondit enfin la jeune fille.
- Ah c'est bien alors. Et t'as toujours pas de souvenir.... euh...je veux dire tu te souviens toujours de rien ?
- Non.
- Je voulais te dire aussi que ton psychiatre a arrêté vos séances. Il s'occupe d'un autre patient maintenant.
- C'est le troisième.
- Quoi ?
- C'est le troisième à trouver mon cas trop compliqué...
- T'inquiète Dieyna, on va te trouver un autre psy.
- C'est pas la peine, de toutes façons, ils ne font jamais rien pour m'aider. Toujours là à poser des questions idiotes.
- Ne perds pas espoir Dieyna...
- Sans blague ? EST-CE QUE TU M'AS BIEN REGARDÉ ? JE SUIS ENFERMÉE DANS UN ASILE AU MILIEU DES FOUS, J'AI AUCUN SOUVENIRS DE MA VIE D'AVANT. JE NE SAIS MÊME PLUS COMMENT ÉTAIENT MES PARENTS OU MÊME SI J'EN AVAIS ET TOI TU ME DIS DE NE PAS PERDRE ESPOIR ?
- Arrête de crier.
- NON !!

Les gardiens emmenèrent Dieyna dans sa chambre et l'y enfermèrent croyant qu'elle faisait encore une crise.

Telle était son quotidien. Crise sur crise, inespoir sur inespoir...





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Bisou virtuel...💋💋💋💋💋

Dituogr.

Hors Des Sentiers Battus Où les histoires vivent. Découvrez maintenant