~CHAPITRE 12~CORRIGÉ

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/<< La vie est : un rêve pour les sages; un jeu pour les fous; une comédie pour les riches; une tragédie pour les pauvres.>>/
Sholem Aleichem
A quel groupe appartenez-vous ?


On se retourne toutes les deux ensemble et nous croisons les yeux de Tante Farah. Cette dernière vient près de moi et lance un regard sévère à la jeune femme.

- Fama depuis quand tu es si impolie ?, lui dit-elle.
- Mais c'est elle qui a prit mes affaires...
- Non, c'est moi qui lui ai donné ces vêtements car elle n'avait rien sur elle. Soit plus respectueuse avec Dieyna, c'est notre invitée.
- Oui, désolée ma Tante, répondit Fama.
- Dieyna, je te présente ma fieulle Fama, reprit tante Farah.

Je lui tendis ma main qu'elle serra comme si je la dégoûtais.

- Ah c'est toi la folle dont s'occupe Yusri ?

Aïe ! En temps normal ses paroles ne m'auraient rien fait mais j'ai tellement été fragilisée que maintenant, je suis aussi délicate qu'une figurine en verre.

- Fama !! Mauvaise fille, tais-toi ! Tu n'as pas honte ? Dieyna a l'âge de ta petite soeur. Soit plus mature bon sang ! Et s'il te plaît, va te changer ou reste dans ta chambre. Hors de question que tu te pavane dans ma maison avec ce short qui a la taille d'un slip de bain.

Fama me lança un scareface et s'en alla.

- Demain, nous irons faire du shopping pour t'acheter pleins de belles choses et le soir en rentrant, tu seras si fatiguée que tu n'auras même pas le temps de faire des cauchemars, m'annonça Tati Farah.

Je rigola un peu et on's dirigea au salon.

Attendez une petite minute...comment sait-elle que je fais des cauchemars ?

- Euh...Tati ?
- Oui ma fille ?
- Comment vous...tu sais que je fais des cauchemars ?
- En fait, c'est Yusri qui me l'a dit.
- Ah...D'accord...

Je baisse la tête et continua ma marche vers le salon.

Est-ce qu'elle sait également que personne n'arrive à me calmer lors de mes crises d'après-cauchemars ? J'ai peur d'être un fardeau pour cette famille tant accueillante avec moi...
***

Encore une fois, je me réveille en sueur, pleurant et hurlant à en perdre la voix. Je revoyais l'assassinat d'Assia. Je revoyais son sang qui giclait partout et sa gorge tranchée. Les images défilaient sous mes yeux et j'avais mal de me sentir mal. Qu'Allah me pardonne de dire ça mais je voulais mourir. Je souffrais...

             - Omniscient -

Soudainement, la porte de la chambre de Dieyna s'ouvrit brutalement laissant apparaitre Yusri qui avait décidé de passer la nuit ici et sa mère. La scène qu'ils virent leur glaça le sang : La jeune fille tentait de se couper les veines avec une lame de rasoir. Yusri se rua sur elle et lui arracha l'objet tranchant.

- Me touche pas...laisse-moi mourir...
- Dieyna, calme-toi, lui demanda le docteur Rahman.
- NON, IL L'A TUÉ...IL LUI A TRANCHÉ LA GORGE DEVANT MOI...C'EST UN MONSTRE....ELLE EST MORTE SOUS MES YEUX !!

Dieyna hurlait à s'en déchirer les cordes vocales. On aurait dit qu'elle était possédée.

- Dieyna stop ! Tu vas te blesser, dit toujours Yusri.

Rien à faire, elle ne se calmait pas.

- Récite-lui une sourate, suggéra Tante Farah à son fils.
- Maman c'est pas le moment de rigoler...
- Essaye pour voir.

De sa belle voix, douce et en même temps cassée et cristalline, Yusri se mit à réciter la sourate qu'il préfère. Il marcha lentement vers Dieyna et s'assit près d'elle. Celle-ci avait cessé de se débattre et de crier mais elle pleurait toujours.

                   .Dieyna.

Sa voix....elle était si calme et si...belle. Il ouvrit ses bras me serra contre son torse tout en continuant à chanter. Yusri posa sa main sur mon voile et fit des mouvements de va-et-vient.

J'en avais besoin de cet étreinte. J'avais besoin de savoir que je n'étais plus entre les griffes du diable, que tout ça n'était qu'un cauchemar aussi horrifiant soit-il.
***

Je me suis réveillé avec des maux de crâne. Je regarda autour de moi et me suis souvenue de ma nuit d'hier. J'ai tenté de me suicider...encore une fois...

Je me suis sentie mal, très mal. J'ai pas le droit de mettre fin à mes jours. Le simple fait d'y penser est un péché.

Je jette un coup d'œil au radio-réveil et voit qu'il est 12h.

Après ma douche, je remets mes vêtements d'hier parce que non seulement ils étaient pas sales mais en plus je n'ai pas d'autres fringues sur moi. Je mets mon hijab et pris deux rakkats rien que pour demander pardon à Allah pour avoir voulu me suicider. Je me demande comment j'ai pu en arriver là. Je me souviens pas de ma vie d'avant mais j'suis presque certaine que je croquais la vie à pleines dents.

Hassoul, j'arrange bien mon voile et sors de ma chambre.

Je suis le son des voix que j'entends et déboule au salon où y'avaient Tante Farah, Yusri et Fama. Dès qu'ils me virent, ils s'arrêtèrent de parler.

- Ah Dieyna, c'est toi ? Vient manger avec nous, me dit Tanti Farah.

Je m'assois à ses côtés et devant moi y'avait Yusri qui me regardait bizarrement. Fama était assise au bout de la table. Elle me lançait des regards de mort mais honnêtement, je m'en fous de sa vie. Je ne ressens que de la pitié pour elle.

Je me servis du café et pris un croissant.

Je mangeais en baissant la tête car même si je ne laisse rien paraître, la honte me submergeait. Pourquoi ?, me direz-vous. Bah...tout simplement parce-qu'ils m'ont vu quand j'étais le plus vulnérable, faible. J'ai la haine contre ses p*tains de crises qui me gâchent la vie. J'ai peur de dormir la nuit à cause de ces maudits cauchemars. J'ai peur de me regarder dans un miroir et d'apercevoir ma souffrance à travers mes iris sombres. Quand je prends une douche, j'ai peur de poser les yeux sur mon corps par crainte d'être dégoûtée. Être dégoûter par son propre corps ? C'est juste choquant. Malheureusement, c'est ce qui m'arrive quand je repense à ces bâtards qui ont posé leur sales pattes dessus de force, à ces nombreuses cicatrices qui recouvrent ma peau, à ces  traces de brûlures qui ne s'en iront jamais. Tout cela à cause d'une seule personne : Aziz. Incha'Allah il recevra la punition de Dieu. Qu'il crève dans les flammes de l'enfer aux côtés de satan. Je le hais tellement...

- Dieyna ? Tu m'écoute ou pas ?

Je relève la tête et croise le regard inquiet de Tante Farah.

- Oui ...euh...j'étais perdue dans mes pensées.
- Je disais qu'après le petit déjeuner on ira au centre commercial pour t'acheter des habits.
- Oui...d'accord.
- Très bien, finit-elle par dire, satisfaite.

                  .Yusri.

Je la regarde comme si j'arrivai à voir en elle. Bordel cette fille est trop mystérieuse. Elle m'intrigue de ouf et après sa crise d'hier nuit, elle m'intrigue encore plus. Je sais pas ce qu'elle a vécu mais je sais qu'elle a souffert, trop souffert même. Elle cache beaucoup de choses et je finirai par les découvrir.

Hassoul, je prends mes clics et mes clacs, fait un bisou au front de ma mère et me barre chez moi. Je me douche vite fait m'habille et go direction mon cabinet. Une longue journée m'attend...

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Bisou virtuel...💋💋💋
     Bonne lecture...📖❤📖❤

          Dituogr.

Hors Des Sentiers Battus Où les histoires vivent. Découvrez maintenant