Hors Des Sentiers Battus

~CHAPITRE 35~CORRIGÉ

/«Le Prophète Muhammad (Alayhi salât Wa Salam) a dit à 'Aïcha (Radhia Allahu 3anha): «Je ne me soucie point de la mort depuis que je sais que tu seras mon épouse une fois au Paradis»
•Rapporté par Al Bukhāri•

Cinq mois plus tard...

- Dieyna fais vite ! On va être en retard là !
- Oh la la quel impatient ! J'arrive.

Je vérifie une dernière fois que mon jilbeb est bien mis avant de saisir mon Qur'an et de descendre. Yusri m'attendait déjà devant la porte.

- La prochaine fois je pars sans toi, me dit-il alors qu'on sortait de la maison.
- Si tu fais ça je te parle plus...
- Mdr ! Tu m'aimes trop.
- Pff...

Il démarre la voiture direction la mosquée. Aujourd'hui c'est Jumuaa et Yusri a proposé qu'on aille faire la prière à la mosquée.

- Omri on peut passer chez Zakaria plus tard ? J'ai envie de le voir...
- Pas de soucis.

Il met sa main sur mon gros ventre et le caresse doucement. Je suis à six mois maintenant et j'ai déjà un gros bide. Mais je ne me pleins pas. J'aime cette sensation de sentir les bébés bouger ou me donner des coups. Par contre les vertiges c'est pas trop ça.

Depuis sa paralysie, Zakaria s'est un peu replié sur lui-même et je le comprends d'ailleurs. C'est une phase très difficile de sa vie. Le médecin a dit qu'il n'y avait aucune chance qu'il puisse remarcher un jour. Il a été détruit surtout après son divorce avec Hizya. Il l'aimait vraiment.

Je l'ai supplié de venir vivre avec nous mais la tête de mule qu'il est a refusé en disant qu'il ne voulait pas nous déranger. J'ai eu envie de l'étrangler ce hmar.

Arrivés à la mosquée, Yusri m'embrasse le front et se dirige vers la partie des hommes, moi je vais dans la partie des femmes.

Je m'assois après avoir prié deux rakkats près d'une femme qui avait un bébé dans les bras.

Par réflexe, je touche mon ventre en m'imaginant comment allait être ma vie quand j'aurais mes deux petits bébés dans les bras. Serais-je triste ? Heureuse ? Anxieuse ?

Je ne sais pas trop mais j'ai hâte que ce moment arrive.
***

Ça fait plus de cinq minutes que nous sommes devant la porte de Zakaria à frapper comme des fous.

- Mais qu'est-ce qu'il fout ?, s'exclama mon cher mari.
- Il doit....

La porte s'ouvre enfin sur mon frère les cheveux en bataille et le visage froissé.

- Non mais tu faisais quoi toi ? Depuis taleur on frappe comme des hmars et toi tu te ramène pépère après cinq minutes..., dit Yusri.
- Ouais bah désolé de plus avoir de jambes, répondit Zakaria en retournant à l'intérieur.

On se dirige vers le salon et je suis choquée de voir l'état dans lequel se trouvait la maison. On aurait dit qu'une tornade était passée par là. Tout était en bazar.

- Mais qu'est-ce qui s'est passé ici Zakaria ?
- Rien, flemme de ranger.
- Mais t'aurais pu m'appeler. Je serre à quoi moi ?
- Je te rappelle que t'es enceinte de six mois.
- Mais même...

Il se dirige vers la cuisine avec son fauteuil roulant et revient avec une bouteille de coca et deux verres.

- T'as repris le taf ?, demanda Yusri.
- Non.
- Pourquoi ?
- Parce que j'ai rien à faire là bas.