~CHAPITRE 11~CORRIGÉ

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/<< Si tes rêves ne te font pas peur, c'est qu'ils ne sont pas assez grands. >>/
•Ellen Sirlief Jonshon•






.Dieyna.

J'étais dans la voiture du docteur Rahman qui était au volant. Je ne comprenais pas trop pourquoi j'ai quitté l'asile mais, je ne peux qu'être contente de sortir de cet endroit.

Assise sur la banquette arrière, je regardais le paysage se mouvoir sous mes yeux. Ça fait tellement longtemps que je n'avais pas vu des personnes normales. Les gens vaquaient à leurs occupations : les pâtisseries étaient bondées de monde achetant des croissants et autres, les boutiques ouvraient leurs portes...

Bref, ils avaient tous quelque chose à faire sauf moi. Moi, je ne suis rien et je n'ai rien, pareille à un grain de poussière dans l'immensité du désert. Aussi insignifiante qu'une petite brise face à un cyclone. Ai-je des parents ? Des frères et sœurs ? Ai-je une famille quelque part qui m'attend ou qui est à ma recherche ?

Je me posais tant de question que ma tête commença à tourner. Pauvre de moi !

- Dieyna ?

Je relève la tête et croise le regard de Yusri dans le rétroviseur.

- Tu m'écoute ?, s'exclame t-il.
- Euh...tu disais quoi déjà ?
- Je t'emmène chez mes parents.
- Pourquoi ? Pourquoi tu m'as sorti de l'asile ?
- Si tu restais là-bas longtemps, je t'aurais retrouvé morte. Les tranquillisants qu'ils t'injectent pour te calmer pendant tes crises sont trop dangereux pour ton organisme. C'est un peu comme du poison...
- Vraiment ?, demandais-je perplexe.
- Oui. Je t'emmène chez mes parents.
- Je ne veux pas déranger tes parents...
- T'inquiète, ma mère est très ouverte. Mon père travaille à l'armée donc il rentre pas souvent à la maison.
- Donc ta mère vit seule ?
- Non, il y'a les employés et la fille de sa meilleure amie qui est venue faire ses études ici.
- D'accord.

Le reste du trajet se fit en silence. Le moteur s'arrêta et je leva mon regard. Nous étions devant une très belle maison blanche. C'était juste magnifique.

Yusri s'apprêtait à descendre mais je le retiens avec la question qui me brûlait les lèvres.

- Pourquoi tu fais tout ça pour moi ?

Il me fixa sans rien dire donc je continua.

- La plupart des gens que j'ai rencontré pendant l'année que j'ai passé enfermée à l'asile n'ont rien fait pour m'aider. Ils me fuyaient comme la peste, comme si j'étais un microbe ou un parasite alors pourquoi pas toi ?

Il ne dit rien, sortit de la voiture, fit le tour et vint m'ouvrir la portière.

- Je ne suis pas comme les autres. Dieu nous a ordonné d'aider nos prochains. Je veux t'aider à retrouver ta mémoire et à aller mieux. Fais-moi confiance, jamais je ne profiterai de toi. Tu as assez souffert maintenant.

C'était la première personne, à part Flora, qui se donne autant de mal pour moi. Je voulais me blottir dans ses bras musclés qui semblent si protecteurs. Mais, je ne peux pas. J'en ai pas le droit, je ne suis ni sa sœur, ni sa mère, ni sa femme.

- Merci beaucoup Yusri, merci de te soucier de moi. Qu'Allah te récompense pour ta gentillesse.
- Amin.

Il me sourit tendrement et se dirige vers le portail, tapote le code sur le boîtier de commande et la porte s'ouvrit.

Une femme portant le hijab, sortit de nulle part et prit Yusri dans ses bras. Elle lui faisait pleins de bisous partout. J'en ai donc déduis que c'était sa mère. Elle avait une peau métissée, de gros yeux marrons avec de longs cils et des fossettes qui se creusaient quand elle souriait. C'était une très belle femme malgré l'âge. Yusri devait sûrement tenir sa beauté de sa mère. Masha'Allah.

Elle se détacha de son fils et vint vers moi avec son sourire angélique.

- Tu vas bien ma fille ? Masha'Allah tu es toute belle avec ton voile.
- Merci madame...
- Non, pas de madame avec moi. Appelle-moi Farah ou tante Farah.
- D'accord, Tante Farah.

Satisfaite, elle me prit la main et on pénétra dans un grand salon garni de fauteuils et de canapés bordeaux. Au mur, il y'avaient des cadres où étaient écrits des versets de la sourate Al-Baqara. J'avais peut-être oublié ma vie, mais ça, je m'en souviendrai toujours.

Des pots de fleurs, des tapis et une immense télé venaient compléter la déco. J'étais bouche bée devant tant de luxe.

- Ahlan Wasahlan ( Bienvenue) ma fille, me dit tante Farah en m'invitant à m'asseoir sur le canapé près d'elle.
- Barak Allahu Feek ( Qu'Allah  vous bénisse )Tati.
- Wa Feek ma belle. Ici, c'est aussi chez toi. Tu fais ce que tu veux. Si t'as besoin de quelque chose tu me le dis. Ce que tu vis, c'est pas facile mais dit toi qu'Allah veut juste te tester. Sois forte et endurante, Incha'Allah, tu seras heureuse.

J'étais si émue. Cette femme était si douce avec moi que je me jetta dans ses bras sans réfléchir. Elle posa sa main sur ma tête et me serra fort contre elle.

- Tu es entre de bonnes mains Dieyna, me chuchote t-elle.

Après tout cela, elle me montra ma chambre qui était hyper grande comparée à celle que j'occupais à l'asile. Je n'avais aucun vêtement sur moi mis à part ce que je portais donc Tante Farah alla fouiller dans le dressing de sa filleule et revint en me tendant un jogging gris, un gros pull rose et un voile noir sans oublier les sous-vêtements neufs. Je la remercia, m'engouffra dans la salle de bain, me dévêtis et entra sous la douche.

L'eau chaude mouillait mes cheveux qui étaient devenus étonnamment plus longs. Mes muscles endoloris se détendaient. Je me sentais bien.
***

Étant assise sur mon lit, propre et habillée, j'entendis une voix aiguë crier. Je me lève et ouvris la porte, tombant ainsi sur une jeune femme. Elle me regarde de haut en bas avant de se remettre à hurler avec sa voix qui me perçait les tympans.

- QUI T'AS DONNÉ LE DROIT DE PORTER MES VÊTEMENTS ET D'ENTRER DANS MA CHAMBRE ??!

Je ne répondis pas et pris le temps de bien la regarder. Elle avait la peau claire mais pas trop non plus, une taille fine et avait mit beaucoup de maquillage. Elle portait un minishort et un débardeur très décolleté. J'imagine déjà le genre de fille qu'elle doit être.

- HEY !! JE TE CAUSE LÀ. QUI T'AS PERMIS DE PORTER MES HABITS ??
- Moi, intervint une voix au loin.

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Bonne lecture...❤❤❤❤
Bisou virtuel...💠💠💠💠

Dituogr.

Hors Des Sentiers Battus Où les histoires vivent. Découvrez maintenant