~CHAPITRE 9~CORRIGÉ

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/<<  Un péché qui vous rend humble est sans doute meilleur qu'une bonne action qui vous rend arrogant.>>/
• Sheikh Hamza Yusuf

.Dieyna.

Ce matin, je me réveilla avec une humeur massacrante. Avec ma crise d'hier et mes cauchemars répétitifs, je n'ai pas bien dormi. Je me lève de mon lit, fais ma toilette et m'habille. Avant d'aller prendre mon petit déjeuner, je prie.

Vous ne trouvez pas ça choquant ?

J'oublie tout sauf le fait que je suis musulmane. C'est hallucinant ! Encore une fois, Dieu nous démontre sa grandeur.

Je me dirige à la cantine, prend mon assiette et retourne dans ma chambre. J'aime pas rester avec ces gens. Eux, ils sont fous et moi, je suis tout sauf folle.
***
- Dieyna viens avec moi. Ton psy est là.

C'était l'infirmière de la veille. Je la suivis à contrecœur vers la salle où on faisait les séances. Je savais que ce médecin ne me servirait à rien et il allait sûrement m'abandonner au bout de la troisième séance car lui aussi, il va trouver que mon cas est " trop complexe ".

J'entra dans la salle, la tête baissée. Je m'assois à ma place habituelle et fixe mes pieds.

- Bonjour Dieyna.

Mon corps vibra à l'entente de cette voix grave, déchirée mais en même temps douce et mélodieuse.

Je leva lentement mon regard vers la personne en face de moi. Une sensation étrange me traversa le corps.

C'était un homme à la peau métissée. Il était assis mais on devinait facilement qu'il était grand. Une musculature de sportif se dessinait parfaitement sous son costume. Il avait des cheveux bouclés châtains bruns qu'il avait attaché en chignon. Et ce qui m'impressionnait davantage, c'était ses yeux de couleur verts foncés avec quelques pointes de bleu. Jamais de ma triste vie je n'ai vu des yeux aussi beaux.

Je rebaissa le regard sur mes pieds après avoir murmuré un salut à peine audible.

- Tu es d'accord pour qu'on se tutoie ? J'aime pas vouvoyer les gens.
- Euh...ou...oui.
- Bien. Je suis le docteur Yusri Rahman mais appelle-moi Yusri.
- Enchantée.

Après ces quelques mots, il se mit à me fixer comme s'il recherchait quelque chose en moi. Il avait du charisme et imposait le respect.

- Tu en as vécu des choses, n'est-ce-pas ? Ça ce voit tellement dans tes yeux. Je n'ai même pas besoin de te poser la question. Je sais que tu as beaucoup souffert...

J'étais bouche-bée. Je m'attendais à recevoir une avalanche de questions idiotes mais au lieu de ça, il me dit cela.

- Est-ce que tu es croyante ? Bien-sûr que tu es croyante puisque tu portes le voile. Ma mère avait l'habitude de me dire que Dieu donne les plus grandes batailles à ses plus forts soldats. Si tu subis tout ça aujourd'hui, cela veut sûrement dire que tu fais partie de ses plus forts soldats.

Il me souriait tout en parlant et j'aperçus ses dents blanches et impeccablement alignées. Il parlait de tout et de rien et je me demanda s'il était là pour avoir une nouvelle amie ou pour m'aider à aller mieux. Je ne comprenais pas mais je dois bien avouer que j'aimais bien sa présence.

A la fin de la séance, il se leva et me dit à bientôt avant de partir.
***

- Pourquoi tu as décidé de devenir psychiatre ?, questionnais-je à Yusri.

C'était la quatrième fois qu'on se voyait et à ma grande surprise, j'appréciais de plus en plus de parler avec lui. Il ne me forçait pas à lui raconter ce que j'avais vécu et faisait preuve de patience et de compréhension avec moi.

- Pour aider les gens, me répondit-il.
- Pourquoi tu veux aider les gens ?
- Depuis quand t'es aussi curieuse toi ?
- Depuis que je te connais, répliquais-je avec un faible sourire.
- Ok, je vais te dire pourquoi. J'avais une soeur. C'était ma jumelle. Elle s'appelait Yousra. Nous deux, nous avions un lien plus que fusionnel. C'était mon oxygène et je faisais tout avec elle. Un jour, mon père a acheté une nouvelle voiture et je voulais la conduire à tout prix même si on me l'avait interdit. Alors j'ai attendu la nuit, pendant que tout le monde dormait et j'ai prit les clés. Yousra avait insisté pour venir avec moi. Au début, j'ai refusé qu'elle vienne mais elle insistait tellement que j'ai accepté. J'ai démarré la voiture sans savoir que les freins ne marchaient pas. On avait prit beaucoup de vitesse et Yousra m'avait demandé de ralentir mais quand j'ai voulu freiner, j'ai compris que les freins ne marchaient plus. Un camion est sorti de nulle part et nous est rentré dedans. J'ai eu quelques côtes brisées et une fracture du crâne mais tout ça n'était rien comparé à ce que Yousra avait eu. Elle est morte sur le coup. Lorsque je me suis réveillé de mon coma, on m'a annoncé le décès de ma jumelle. Je m'en voulais beaucoup car pour moi, c'était de ma faute. Je suis devenue dépressif. J'ai tenté plusieurs fois de me suicider sans succès. Mon père a rompu tout contact avec moi car pour lui aussi c'est à cause de moi que sa fille est morte...

Il fit une pause et ravala sa salive. Ça a dû être dur pour lui de surmonter cette épreuve. Et c'est là preuve qu'on est pas les seuls à souffrir.

- C'est grâce à mon psy et à Dieu que j'ai réussi à me relever. Depuis, je me suis promis d'aider les gens à reprendre leur vie en main et je me suis dis que le métier de psychiatre serait parfait pour cela.
- Désolée pour ta soeur.
- T'inquiète et elle est probablement mieux là où elle se trouve.
- Oui, probablement.

.Yusri.

J'étais rentré chez moi mais son image restait dans ma tête. Mais de quelle planète vient-elle ? C'était la première chose qui m'était venue à l'esprit quand je l'ai vu. Et ses yeux ? Putain t'as l'impression de t'y noyer tellement ils sont profonds. C'est vrai, ce ne sont pas les plus beaux yeux du monde. Ils sont biens plus que cela. Ses yeux regorgent de souffrance passée, de mystère et de tristesse. J'en ai vécu des choses cependant ce n'est pas grand chose par rapport à toutes les abominations qu'elle a subi.

Quels secrets peut-elle bien cacher derrière le voile brillant de ses beaux iris ?

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Bonne lecture...💖💖💖💖

Bisou virtuel...💋💋💋💋💋

    Dituogr.

Hors Des Sentiers Battus Où les histoires vivent. Découvrez maintenant