~CHAPITRE 43~CORRIGÉ

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/«J'ai demandé à Allah la richesse, Il m'a donné l'Islam.»/
•Muhammad Ali•






















Je venais d'arriver à la maison. J'avais repris le travail à la boutique que Tante Farah m'avait cédé pour pouvoir m'occuper l'esprit et ne plus penser à tout ce qui se passe. J'y passe la moitié de mes journées avec les enfants. Et puis c'est un bon moyen pour faire des économies vu que Yusri ne peut plus travailler et je ne veux pas me servir dans son compte bancaire à chaque fois.

En parlant de Tante Farah, j'ignore si je dois les prévenir. J'hésite vraiment à le faire mais je sais que j'y suis obligée. Il s'agit de leur fils et ils ont le droit de savoir.

En pénétrant dans la salon, je trouve Zakaria assis devant la télé. Il avait l'air anxieux.

- Salam Aleykum akhy.
- Waleykum Salam.
- Euh... Ça va ?
- Ouais...
- La tête que tu fais me dis le contraire. Qu'est-ce qui se passe ?
- Y'a rien je te dis !
- D'accord... Bon je vais prendre une douche, tu surveilles les petits.

Je lui passe les jumeaux et monte prendre une douche avec Yousra. Je m'habille et lui mets ses vêtements avant de me rendre à la cuisine pour faire le dîner. Je décide de faire un gratin rapidement.

Mes pensées se dirigent vers mon mari. Est-ce qu'il mange convenablement ? Est-ce qu'il dort bien ?

Je me fais tellement de soucis que j'en ai mal au crâne. Je crois que le pire dans tout ça, c'est le manque. Le manque de l'être aimé, c'est bien ça le pire.

Une fois le repas terminé, je dresse la table et nous dînons.

Là encore, je remarque que mon frère n'est véritablement pas dans son assiette.

- Zakaria ? Tu vas me dire ce qui se passe à la fin ?
- J'ai reçu un mail aujourd'hui. Une place s'est libérée au centre de rééducation...
- Ah bon ? Mais c'est génial ça ! En plus ça fait longtemps que t'attendais...
- C'est à Nantes et c'est pour six mois. Je ne peux pas partir et te laisser seule avec les enfants sachant que Yusri n'est pas là.
- Si, tu vas y aller Zakaria. C'est une opportunité en or. Tu vas pouvoir remarcher Insha'Allah.
- C'est pas sûr que je remarche. De toute façon les médecins ont dit que je pourrais jamais remarcher donc je vais refuser leur offre et rester ici...
- T'as pas intérêt à faire ça. Les médecins ne sont personnes pour décider de ton avenir. C'est Allah qui décide. Et si tu veux vraiment que je sois heureuse, accepte de partir là-bas. Ça te fera du bien. Je me débrouillerais bien toute seule.
- J'suis pas sûr Dieyna, Yusri va me trucider s'il l'apprend.
- T'inquiète pas, il comprendra...
***

- Et tu fais gaffe à toi...
- Oui Zakaria, c'est la millième fois que tu le répète.
- Je rigole pas ! Fais attention à toi et aux enfants.
- Promis.
- On's revoit bientôt Insha'Allah...
- Insha'Allah.

Il me prend dans ses bras et m'embrasse au front et fait de même avec les enfants avant que la voiture ne démarre. Un véhicule du centre était venu le chercher.

Je retourne à la maison et après avoir refermé la porte, je me sens incroyablement seule. Je me sens vulnérable.

Je m'assois à même le sol et me mets à pleurer. Yusri me manque, sa présence me manque. Je suis fatiguée et j'en ai marre de ma vie si merdique.

Hors Des Sentiers Battus Où les histoires vivent. Découvrez maintenant