Hors Des Sentiers Battus

~CHAPITRE 22~CORRIGÉ

/« Le courage, ce n'est pas de commencer, ni de terminer, c'est de recommencer. »/
•Earl Nightingale•

- Papa...

Il nous regardait juste avec de gros yeux, toujours surpris par notre arrivée. J'ai pas pu m'empêcher de courir me réfugier dans ses bras. Et progressivement, il resserra  l'étreinte et d'un coup mes larmes ont dévalé sur mes joues. C'est mon père. Peu importe ce qu'il m'a fait ou pas, il restera mon père.

- Tu m'as tellement manqué papa, dis-je toujours dans ses bras.
- Je pensais que je ne vous reverrai plus jamais de ma vie...
- Nous sommes là maintenant et quand tu iras mieux Incha'Allah on rattrapera le temps perdu.
- Non...je n'irais pas mieux...

Je me suis détachée de lui pour le fixer de mes yeux interrogateurs.

- Ne dis pas ça papa. Tu vas guérir...

Il me regarde l'air désolé.

- J'ai une tumeur au cerveau...
- Quoi ? Une tumeur ? Mais tu vas guérir non ? On peut t'opérer...
- Non...les médecins ne peuvent plus rien pour moi...

J'étais...comment dire ? J'étais abasourdie.

Mon père allait mourir, il va partir lui aussi...

- Tu peux pas me laisser...non, je refuse d'y croire, m'exclamais-je alors que mes larmes ne cessaient de couler.
- C'est la vie Dieyna...
- NON ! J'VEUX PAS QUE TU MEURS ! J'VEUX PAS...

J'ai pas compris ce qui s'est passé par la suite. Cependant, je sais que j'ai perdu connaissance la minute d'après.
***
A mon réveil, je constate que je suis dans une chambre d'hôpital. Zakaria était assis devant moi et dès qu'il remarque que je suis réveillée, il me sert dans ses bras.

- Dis-moi que c'était un rêve, s'il te plaît, murmurais-je en pleurant.
- Non c'était pas un rêve... Papa est vraiment malade.
- Pourquoi ça nous arrive à nous hein ? On est donc destiné à perdre toutes les personnes qu'on aime ?
- Shut ! Arrête de dire des bêtises. Tu sais très bien qu'Allah nous fait vivre ces épreuves parce qu'IL nous aime et aussi pour nous aider à renforcer notre foi. Seuls les gens de l'enfer ont une vie sans problèmes...
- J'veux pas que papa meurt Zak...
- Le mieux c'est de lui montrer qu'on est là pour le soutenir. Tu crois que t'es la seule à souffrir ?

Il a raison. Il faut que j'arrête d'être égoïste. C'est dur pour tout le monde et pas pour moi seulement.

Je m'accroche à son cou tandis qu'il me berce.
***

J'avais dormi à l'hôpital avec mon frère. Les médecins voulaient s'assurer que j'ne tombe pas dans les pommes encore une fois. Donc c'est aujourd'hui que je suis autorisée à sortir et mon père aussi d'ailleurs. En revanche il doit revenir chaque semaines pour ses séances de chimiothérapie.

On arrive à la maison et je vais tout de suite me mettre aux fourneaux alors que Zak aidait mon père à s'installer. Je les vois rire et sourire à travers la cuisine et ça me fait tellement plaisir que mon frère ait réussi à pardonner à papa. Nous ignorons le moment où l'Ange de la mort viendra prendre notre âme alors vaut mieux faire le possible pour vivre en harmonie avec le monde. 🔹Celui qui ne pardonne pas ne sera pas pardonné🔹

Je sort mon gâteau du frigo et demande à Zak de mettre la table. J'avais fait un thiébou dieun, le plat préféré de papa avec un gâteau au chocolat et une salade de fruits.

- Humm c'est tellement bon que j'veux même pas lâché pas cuillère, s'exclame mon frère.
- T'es devenue un vrai cordon bleu Dieyna, me complimenta mon père.
- Mdrr merci...
- Si c'est comme ça, tu vas jamais te marier. J'vais te séquestrer pour que tu me fasses de bons petits plats tous les jours...

Mon père et moi, on s'est regardé avant d'explosé de rire face aux conneries de Zak. Ce mec, il est fou wallah. Toujours un mot pour faire rire les gens.

Après un déjeuner copieux, chacun est parti dans sa chambre pour une bonne sieste. C'est en quelques sortes une tradition chez nous lol...

Moi, j'arrivais pas à dormir. Je pensais à toutes sortes de choses. Mon esprit divaguait véritablement.

D'un coup mon téléphone s'est mis à sonner. C'était un numéro de la France. Vu que j'avais changé de puce, j'avais perdu tous mes contacts.

Après un petit moment d'hésitation, je décroche au bout de la troisième sonnerie.

▫Appel téléphonique▫

- Allô ?
- Dieyna ?

Mon corps a reçu un mini électrochoc quand j'ai reconnu sa voix.

- Yusri ?
- Ouais c'est moi. Ça va là-bas ?
- Euh...oui oui Al hamdoulilah et toi ça va ?
- Al hamdoulilah on's plaint pas. Sinon je t'appelait pour te dire...
- Oui ?

Je l'entend soupirer à l'autre bout du fil.

- Pff...laisse tomber...
- Non non dis-moi Yusri.
- ...tu me manque...

Boum !

Mon cœur est devenu fou j'crois. Il battait si fort Subhan'Allah comme s'il allait sortir de ma poitrine.

- Tu me manque aussi Yusri...
- Content de le savoir... J'pensais que t'allais me mettre un vent mdrr...
- Mdrr pourquoi je ferais ça ?
- J'sais pas. Bon faut que j'y aille Dieyna. Sors pas de votre maison seule ok ?
- Oui...
- Et ne parle pas aux hommes inconnus t'as compris ?
- Mdrr Yusri !
- J'rigole pas là ! C'est pas parque que je suis loin que je peux pas te surveiller. Et si ton père veut te marier avec un blédard tu fuis et prends direct un vol retour...

Alors là, j'ai pas pu m'empêcher de rire. Yusri c'est un cas à part.

- Mdrr t'es fou en fait...
- Bref prends soin de toi.
- Toi aussi Yusri...

Ensuite il a raccroché. Et moi, je me suis couchée, la tête dans les étoiles. C'est fou comme cet appel de juste quelques minutes m'a fait du bien. Yusri est devenu une drogue pour moi. Quand j'le vois pas, j'me sens mal. Quand j'lui parle pas, je me sens mal. Quand il n'est pas près de moi, je me sens encore plus mal. Il m'est devenu indispensable. J'ignore si la relation que j'entretiens avec lui est saine. Après tout, c'est mon psy. Néanmoins il m'a tellement aidé. Sans lui, je serais toujours enfermée entre quatre murs parmi des malades mentaux.

Maintes et maintes réflexions s'en suivirent. Et finalement, je m'endors tombant ainsi dans un monde de rêve...

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Bonne lecture... 📖❤📖❤
   Bisou virtuel... 💋💋💋

          Dituogr