Chapitre 17 : Du doute à la certitude

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« Ce n'est pas le doute, c'est la certitude qui rend fou. »

- Friedrich Nietzsche -


J'essuyai une fois de plus mes mains moites sur mon jean alors que les étudiants sortaient les uns après les autres de la salle de Adkins. J'attendais de pouvoir parler avec lui depuis plusieurs jours déjà mais maintenant que je le pouvais, je luttais contre moi-même pour ne pas prendre mes jambes à mon cou. Je n'avais aucune idée de ce que j'allais lui dire. Je ne savais même pas si j'aurai la force de lui avouer ce pourquoi j'étais là. Je ne pouvais pas débarquer dans sa salle de cours et me planter devant lui pour lui annoncer quelque chose comme :

« Bonjour ! Je ne sais pas si je dois t'appeler M. Adkins, Alexander ou papa parce que devine quoi ? Le nom de naissance de ma mère est en réalité Grace Henderson. Tu commences à saisir ? Toi plus elle, égale moi. »

Si Jackson et Tyler apprenaient où je me trouvais et ce que je m'apprêtais à faire, je ne donnais pas chère de ma peau. Ils avaient quasiment disparu pendant les derniers jours. Ils quittaient la maison en début de soirée et rentraient aux alentours des quatre heures du matin. Je ne savais même pas où ils avaient trouvé la force de se lever pour aller à la fac aujourd'hui. À leur place, il aurait fallut me traîner sur le sol et me donner des claques pour que je daigne ouvrir les yeux. Je les avais plus ou moins subtilement bombardé de questions au petit-déjeuner pour en savoir plus mais ils avaient été aussi expressifs et ouverts que des portes de prisons. J'avais seulement réussi à leur soutirer étaient un "hum" de Jackson ou un "on dirait mon père" de Tyler.

J'attendis que les derniers étudiants quittent l'amphithéâtre pour aller déjeuner avant de prendre mon courage à deux mains. J'entrai dans la salle en refermant la porte derrière moi. Adkins s'immobilisa dos à moi, sa main figé sur l'effaceur du tableau en ardoise. Je remarquai qu'un bandage était enroulé autour de son biceps gauche, dépassant de la manche de sa chemise retroussée au niveau de son coude. Je haussai les sourcils alors qu'il replaçait sa manche pour masquer son bandage. Adkins était un loup-garou, il aurait donc dû immédiatement guérir de ses blessures à moins qu'elles aient été causé par de l'argent ou un alpha.

- Taylor... souffla t-il en baissant la tête.

Il passa une main sur sa nuque sans relever la tête comme s'il ne savait plus où se mettre... comme s'il savait la raison de ma venue. L'ensemble de mes muscles se contractèrent brusquement alors que je sentais une colère sourde monter en moi. Il savait que ma mère et Grace Henderson étaient une seule et même personne et qu'il y avait des chances pour qu'il ne soit pas que mon professeur. Et il ne m'a rien dis, lui non plus.

Je descendis les marches deux par deux avant d'ouvrir brusquement mon sac à dos pour en sortir la photo de ma mère que nous avions trouvé chez mes grands-parents. Il n'avait toujours pas bougé. Je me faisais violence pour ne pas me jeter sur lui bien qu'il n'aurait aucun mal à me mettre KO d'une simple pichenette. Avec rage, je jetai le bout de papier sur les documents qui jonchaient son bureau. Quand il posa son regard sur la photo dont j'avais rejoins les deux morceaux par du scotch, une ombre de tristesse passa dans les yeux de mon professeur.

- Vous le saviez ? dis-je plus comme une affirmation qu'une question. Alors c'est vrai... j'y crois pas... Vous êtes...

Je n'arrivai pas à terminer ma phrase. Tant que je ne le disais pas à voix haute, je pouvais encore me convaincre que ce n'était pas réel. J'attendais que Adkins me dise n'importe quoi qui me permettrait de comprendre que je me trompais mais il ne le fit pas. Il resta désespérément silencieux et son absence de réaction parla pour lui bien plus que ne l'auraient fait des mots.

Between Two SidesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant