Between Two Sides

Chapitre 51 : Danger

« Un seul individu conscient, debout et déterminé est plus dangereux pour le pouvoir que dix mille individus endormis et soumis. »

- Albert Einstein -

Je déambulai dans les rayons d'un supermarché situé près du motel à la recherche de quoi grignoter pour ce soir. Je replaçai ma casquette sur ma tête quand une femme me lança un regard curieux. À l'heure actuelle, je me méfiais de tout le monde, ne sachant pas à quoi ressemblaient les loups de la meute de Reagan. J'avais constamment l'impression que l'un d'entre eux allait bondir de nulle part pour m'attaquer. Mais contrairement à avant, je n'avais plus peur. Je n'avais plus rien à perdre. J'attendais qu'ils me trouvent pour pouvoir rejeter toute ma haine sur eux.

Plusieurs jours s'étaient écoulés depuis que j'avais appelé Hayley pour lui raconter ce qu'il s'était passé avec les garçons. Depuis, elle m'appelait régulièrement. Même si elle prétendait m'appeler parce qu'elle s'ennuyait à l'hôpital, je savais qu'elle le faisait surtout pour s'assurer qu'il ne m'était rien arrivé. Je la rassurai en lui envoyant quelques messages mais je n'avais pas remis les pieds à l'hôpital. Je craignais que l'un des bêtas de Reagan ne me suive et ne s'en prenne de nouveau à elle ou à sa famille.

J'attrapai un soda et un paquet de chips dans les rayons avant de me diriger vers la caisse pour payer. Je glissai les quelques dollars que me rendit le caissier dans ma poche avant d'attraper mes achats. Je m'arrêtai après avoir passé la porte du supermarché et levai la tête vers le ciel orageux. Une pluie battante se déchainait sur la Nouvelle-Orléans depuis quelques heures.

Je ramenai mes achats contre moi puis rabattis la capuche de mon sweat sur ma tête pour me protéger des gouttes d'eau qui s'abattaient en masse sur la ville. Je marchais en direction du motel où j'avais passé mes dernières nuits quand mon téléphone sonna. Je l'extirpai de ma poche et regardai le nom de la personne qui m'appelait. Je fronçai les sourcils avant de porter l'appareil à mon oreille.

- Victoria ?

- Allô ? Taylor ? Tu vas bien ?

Je percevais du soulagement mais aussi de l'inquiétude dans sa voix.

- Oui, ça va, dis-je d'une voix faussement enjouée.

- Tu en es bien sûre ? Je suis passée chez Travis et tu n'étais plus là. Il m'a dit que quelque chose est arrivé mais il a refusé de me dire quoi. Que s'est-il passé ?

- C'est une longue histoire, répondis-je en serrant les doigts autour de mon téléphone. Ne t'inquiète pas pour moi.

- Où es-tu ? Si tu as besoin d'aide, tu sais que ma porte t'est ouverte.

Hors de question. Je ne prendrais pas le risque que la meute de Reagan s'en prenne à elle aussi. J'avais déjà assez fait de mal aux gens qui m'entouraient. C'en était fini.

- Je vais bien, ne t'en fais pas pour moi. Désolée mais il faut j'y aille.

Je n'attendis pas sa réponse et raccrochai. Je rangeai mon téléphone dans la poche de mon sweat avant de reprendre mon chemin. Je dépassai le couple occupé à se bécoter dans l'escalier du motel et glissai ma clé dans la serrure de ma chambre avant d'entrer dans la pièce. Je déposai mes achats sur le lit et retirai mes vêtements trempés par la pluie. Je me changeai puis me rendis dans la salle de bain pour sécher mes cheveux avec une serviette de bain.

J'attrapai mes chips et ma boisson avant de m'installer contre la tête du lit qui trônait au centre de la pièce. Je constatai que Victoria m'avait laissé plusieurs messages vocaux en saisissant mon téléphone. Je les supprimai sans les écouter. Je m'en voulais de l'ignorer mais je n'avais pas vraiment d'autres solutions maintenant que Travis l'avait informé de la situation.