Between Two Sides

Chapitre 22 : Se battre

« Le courage n'est pas l'absence de peur, mais la capacité de vaincre ce qui fait peur »

- Nelson Mandela -

Jayden ne me laissa pas le temps d'assimiler ce qu'il se passait puisqu'à peine arrivé dans l'impasse, il se jeta sur l'un des hommes qui maintenait son frère contre un mur de brique. Tyler nous lança un regard incrédule avant de rapidement se reconcentrer sur l'homme en face de lui puisque celui-ci levait déjà le poing en direction de sa mâchoire. Mes pieds semblaient incapables de bouger alors que le chaos régnait dans l'étroit allée. Chaque coup porté d'un corps à l'autre résonnait contre les murs.

Je sentis mon souffle se bloquer dans ma poitrine lorsque je croisai le regard de Jackson. La surprise, la colère et la peur se mêlèrent dans ses yeux ambrés alors qu'il était aux prises avec plusieurs des hommes qui les avaient attaqué. Avant même qu'il n'ait pu dire quoi ce soit, un coup de pied s'abattit sur ses côtes le forçant à détourner le regard.

Avec une impression de "déjà vu", l'un de ses adversaires le délaissa pour s'avancer dans ma direction. À ce moment là, la connexion sembla enfin s'effectuer entre mon cerveau et mes jambes. Je reculai de plusieurs pas en attrapant l'arme coincé dans ma ceinture pour la braquer sur lui. Il s'arrêta immédiatement puis leva lentement les mains devant lui avec un sourire incertain.

- Qu'est ce que tu crois faire avec ça, petite ? me lança l'homme. Ces balles ne me feront rien à moins d'être...

- En argent, le coupai-je, la gorge nouée par une boule de la taille d'une balle de golf.

J'avais du mal à le maintenir en joue car mes mains tremblaient sur le manche du pistolet. À cause de la sueur sur mes paumes, l'arme glissait entre mes doigts. L'homme me détailla de la tête au pieds pour essayer de déterminer si je bluffais ou non.

- Ne fais pas de bêtise. Pose ton arme, m'inclina t-il sans parvenir à masquer la lueur de doute dans son regard.

J'essayais de ne rien laisser paraître mais j'étais incapable de presser la détente pour tuer cette homme de sang froid. Il sembla le comprendre puisqu'il se jeta dans ma direction pour tenter de me désarmer. Avant même qu'il ne puisse m'atteindre, je pressai instinctivement la détente en fermant les paupières pour ne pas voir la balle traverser sa chair. Le son de la détonation éclata dans mes oreilles et résonna dans l'allée avant de la laisser dans un silence assourdissant.

Quand je trouvai la force d'ouvrir à nouveau mes paupières, ce fut pour voir l'homme tomber sur le sol avec un hurlement de douleur. Il pressa ses paumes contre son flanc droit pour tenter de retenir le flot de sang qui s'en échappait avant de me lancer un regard meurtrier.

- Tu vas me le payer, connasse, souffla t-il avec difficulté.

Il cracha du sang puis puisa dans ses dernières forces pour se mettre debout. Alors qu'il avançait dans ma direction avec des mains munies de griffes aiguisées, mon corps semblait peser une tonne. Bien que les garçons me hurlaient de m'enfuir, de réagir, j'étais incapable de produire le moindre petit mouvement que ce soit pour prendre mes jambes à mon cou ou pour le mettre à nouveau en joue et tirer. J'étais paralysée.

Les garçons n'eurent pas à intervenir puisque une seconde plus tard, l'homme s'effondrait sur le sol à quelques centimètres de mes pieds. Avec stupeur, je découvris Hayley debout derrière lui. Elle tenait fermement une clé en croix dans ses mains et fixait d'un air incrédule l'homme à ses pieds comme si elle n'arrivait pas à croire le fait qu'elle venait de l'assommer.

- Hay-Hayley ? Mais qu'est-ce que tu fais là ? bégayai-je en revenant à moi-même.

Alors qu'elle ouvrait la bouche pour me répondre, mon attention fut attirée par l'homme avec lequel se battait avec Jayden. Celui-ci se précipita dans notre direction, tous crocs dehors sans que le blondinet n'ait le temps de l'en empêcher. Je poussai mon amie sur le côté et pointai mon arme sur l'homme cependant, il fut plus rapide et me faucha les jambes avant que je n'ai pu tirer. Juste après que mon corps ait brutalement heurté le sol bétonné, il abattit la semelle de sa chaussure sur mon avant-bras pour me forcer à lâcher le pistolet.