Tom embrassa le corps de son amant tendrement, l'enserrant contre lui comme pour dresser des remparts dans le but de le garder hors de ce monde barbare. Le jeune homme s'était un peu trop attardé et avait fini par rester pour la nuit ce jour-là. C'était tellement dangereux et tellement défendu que cela en devenait excitant. L'adrénaline de se faire prendre à tout moment les muraient encore plus dans leur petit univers heureux et vivifiant, leur permettant d'oublier les problèmes politiques qui rythmaient la vie de chacun en ce moment. Ils se consacraient entièrement à cette douceur passagère.
L'aîné déposa ses lèvres dans le cou du jeune homme et goûta sa peau comme il aimait tant le faire. Elle était si douce, si sucrée, si blanche. Une telle pureté se dégageait de tout son corps qu'un seul contact avait suffi à rendre le brun complètement avide. Elle était si fine et si pâle, il s'en serait délecté durant des heures. Bill était le fruit de toutes ces années d'espérance où il était sorti dans des clubs homosexuels sans réelles convictions, rien que pour tenter d'assumer un minimum sa sexualité. Mais son brun était bien plus qu'un désir, si Bill avait été une œuvre d'art, Tom en aurait été le peintre. Les deux garçons étaient possédés par cet amour, cette rage qui se manifestait de la plus douce des façons.
- Trésor il faut que tu rentres...
- Je veux rester avec toi... Je veux rester près de toi...
Marmonna le petit brun dans le cou de son jeune patron, alors que ce dernier avait descendu ses mains à la chute de ses reins. Les yeux de Tom ne quittaient plus les siens, il le bouffait du regard, lui volait des baisers de temps à autres, ses lèvres s'étirant en d'immenses sourires chaque fois que son « Trésor » lui en offrait un, plus radieux encore. Cependant le jour se levait bien vite et les deux hommes connaissaient la sentence si quelqu'un les découvrait. Ils se feraient déshonorer de tout, on les regarderait de travers, et surtout ils seraient peut-être même internés. Se cacher des jugements devenait si difficile. L'amoureux bouscula son partenaire d'un coup de hanche et sa moitié se retrouva dos au matelas, à rire sous les baisers ardents du plus jeune.
- Bill...
Minauda Tom entre deux embrassades, ses mains dans la nuque du plus jeune.
- Oh, Tom, promets-moi qu'un jour je pourrais m'attarder un peu plus longtemps dans tes bras...
- J'aimerais tant confirmer tes dires Trésor.
- Promets-moi que tu me feras tiens.
L'étincelle qui brillait dans les yeux du tout jeune employé faisait sauter des mesures aux battements du cœur de Tom qui passa une main sur son visage fin, si fin qu'il en était presque androgyne. Ils lièrent leurs bouches avec tendresse une fois de plus, comme si jamais il ne manquait d'air, et le brun caressa les cheveux presque mi-longs de son partenaire. Ils avaient bien poussé depuis la dernière fois où il l'avait vu les couper. Il sourit dans le baiser et en déposa une myriade d'autres sur ses épaules nues, elles aussi doucereuses et frêles. Le brun gémit doucement et reçut un petit coup de pied froid qui le fit sursauter, alors qu'il lançait un regard vicieux vers Tom.
- Chut on va nous entendre !
- Depuis quand as-tu honte de mes merveilleux gémissements mon amour ?
- Ne t'en fais pas que je te ferais même crier si nous n'avions pas un voisinage aussi commère et étroit d'esprit...
Le brun sourit en levant les yeux au ciel avant de se relever, alors que la lumière du soleil déjà haut dans le ciel filtrait à travers les volets. Tom se mordilla la lèvre en admirant la silhouette svelte et longiligne de son partenaire entièrement nu, éclairé par la lumière naturelle qui posait de jolis reflets sur sa magnifique peau.
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Je t'attendrai.
RomanceSeconde Guerre Mondiale. Un souffle d'amour dans un océan de haine.