Tom embrassait les cheveux de Bill, gardant son front tout chaud contre son torse nu. Ce dernier bougea doucement, tiré de ses rêves par les lèvres amies qui retraçaient son cou. Il gémit doucement dans son sommeil et retrouva la vue, glissant sa main sur le dos de son amant retrouvé.
- Bonjour Trésor...
Murmura ce dernier, sans s'attendre à ce que le brun ne se jette sur lui pour venir se placer sur son torse, au-dessus de lui, et l'embrasser à pleine bouche. Tom frémissait de tout son corps, qui retrouvait mille sensations d'un coup, comme drogué d'une drogue si puissante qu'elle lui ferait vivre une petite mort avant qu'il ne retrouve la vie d'une façon absolument spectaculaire. L'ancien déporté n'avait pas réfléchi, à l'entente du surnom. Il avait le sentiment d'être revenu près de 8 ans en arrière et cette sensation était aussi réelle qu'impensable, prenante que douce. Il aimait les mains de son homme sur la chute de ses reins, sur son torse nu, sans aller plus loin, avec cette pudeur d'amoureux. Il aimait le ressentir une nouvelle fois au plus près, en faisant abstraction des frissons qu'il croyait de dégout qu'il pensait ressentir. Il tremblait légèrement, pris de court, avide du toucher de son amour. Il le possédait une nouvelle fois, sans en être dépendant lui-même, avec modération. Il l'aimait maintenant autant d'esprit que de corps et Bill se dit, en riant contre Tom, qu'il l'aimait peut-être d'une façon encore plus vraie qu'avant. L'absence avait attisé en eux un feu si puissant qu'ils se sentaient incapable de l'éteindre un jour. Une plante poussée d'une déchirure, la végétation prenait maintenant part de tout leur corps, l'envahissait d'une douce sensation de plénitude. Bill réalisait que cet amour innocent et charnel qu'il avait ressenti des années auparavant était peut-être révolu, passé à un nouvel extrême, un amour peut-être moins neuf mais plus sincère, plus fondé, si profond qu'il n'en voyait pas le bout. Il rêvait maintenant là où il se contentait avant de toucher. Il comprenait enfin tous les vers que lui avait murmuré Tom à l'aube de leurs nuits torrides. Il comprenait maintenant les gestes de son brun et le regard qu'il portait sur lui se faisait plus admiratif, plus concentré. Il prenait maintenant le temps de l'observer sans cette fougue qui les obligeait à s'aimer tout le temps jadis. Il combattait maintenant pour son rire et se laissait couler dans ce lait, cette douceur bleue qui les enveloppait, bien qu'il ait perdu foi en cette vie. Si il n'avait plus foi pour la vie ou pour Dieu autant qu'il ait foi pour Tom. La seule chose pour laquelle il n'avait jamais lutté aussi fort. Il était maintenant sûr de l'aimer comme un fou, comme un mari, la personne à qui il aurait pu consacrer toute sa vie, plutôt que comme un gamin avide de danger, un affamé.
- Bonjour...
Répondit-il finalement, en gloussant dans son cou, déposant des baisers sur sa peau et y laissant de douces marques rosées. Tom inspira de bonheur et caressa les cheveux du brun du bout des doigts, avant d'entendre, plus que surpris.
- Crois-tu que nous sommes délivrés du maléfice qui nous empêchait d'avancer ?
Tom leva un sourcil, taquin, et embrassa sa peau de soie une énième fois.
- Mh peut-être bien que nous sommes sous l'emprise d'un nouvel ensorcellement...
- Je t'ai à nouveau embobiné avec mes yeux ?
Le soldat au grand cœur sourit à la remarque et embrassa le front de son joyaux sa pierre précieuse, l'unique à ses yeux, son Trésor.
- Tu n'as jamais cessé de m'embobiner...
- Quel grand mystificateur je fais !
- Comment pourrais-je m'enfoncer encore plus dans l'impureté agréable de ce sortilège ?
VOUS LISEZ
Je t'attendrai.
RomanceSeconde Guerre Mondiale. Un souffle d'amour dans un océan de haine.