III.

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Le jeune homme ne savait que dire, les bras ballants, sa bouche s'ouvrant puis se fermant automatiquement sans qu'aucun son n'ose en sortir. Les paroles qu'il aurait dû prononcer étaient terrées en lui, au plus profond de son havre de vérité. Bill qui était si tendre si jeune et si innocent ne pouvait prendre connaissance de la dure réalité à cause de lui, et de manière aussi brutale. Le brun refusait de l'assommer de craintes et de prévisions négatives. Il resta muet, tandis que Bill s'impatientait, poussant des plaintes puériles, agacé que Tom ne veuille jamais rien lui expliquer.

- Tom ?

Le jeune homme, impassible, s'approcha de son cadet et se pencha sur le matelas, déposant de multiples baisers éperdus sur son visage. Le brun en frémit et n'eut d'autre choix que de s'allonger sous le poids de son homme, qui l'observait avec plus d'amour et d'attention qu'il ne l'avait jamais fait.

- Je me souviendrais de toi pour les siècles à venir, Trésor. Peu importe ce qu'il adviendra.

Murmura-t-il au creux de son oreille, alors qu'il se glissait contre le corps dénudé de l'homme en dessous de lui, qui ne comprenait rien à la situation. La mélancolie s'emparait de Tom et avait déteint sur Bill presque instantanément, lorsque l'ainé passait ses mains d'ouvrier sur le faciès de son vis-à-vis, en lisant attentivement chacun des traits. Il sentit les larmes lui monter doucement aux yeux, et une boule naître en travers de sa gorge en réalisant qu'il ne le reverrait sûrement pas de sitôt.

- Qu'est-ce que tu... Tu ne vas pas travailler...?

- Pas aujourd'hui...

Sourit Tom malgré lui, alors que son corps montrait tout le contraire. Il embrassa le bout du nez de son trésor tendrement et retira le vêtement qui risquait de blesser la peau fine de son amour, déposant ses lèvres sur absolument tous les endroits de son corps. Il l'aimait tellement cette peau, il se devait d'en retenir chacun des détails. Il caressa les hanches du brun et le pressa contre lui, jouant avec ses fines mains, les baisant doucement de temps à autre. Il plongea son visage dans le cou du jeune homme et inspira puissamment son odeur musquée et sucrée à la fois, l'allongeant doucement dans l'étreinte. Bill se laissait faire, hors de contrôle, totalement soumis à chacun des gestes de Tom. Ce dernier en aurait pleuré, son petit cœur tressautait chaque fois qu'il respirait une odeur, touchait une partie du corps si précieux de son brun. Il les apprenait en vérité par cœur pour avoir une chose à laquelle penser dans ces saletés de tranchées. Les grands yeux noisette le fixaient, cet air étrangement mature dominant sur le visage du jeune homme qui caressait du bout des ongles le dos de son partenaire, ce dernier se tendant à chacun des mouvements. Un sanglot traitre s'échappa d'entre les lèvres de Tom alors que ce dernier venait d'entrer de la plus douce et sensible des façons dans l'intimité de Bill, ce dernier se cambrant de surprise avant de planter ses ongles dans son dos, le griffant presque tant l'émotion était intense. Le brun sentait les larmes lui piquer les yeux alors que son amour le possédait, caressant chaque parcelle de son corps.

- Je t'aime...

Gémit-il contre lui, alors que le brun ouvrait grand la bouche, cherchant de l'air, accroché fermement à ses épaules. Il tentait de retenir ses cris alors qu'il se sentait totalement complet, les sourcils froncés et les lèvres roses de désir. Il ne cessait de s'accrocher à son amant, lui murmurant des mots doux à l'oreille, jouant avec ses cheveux et se retenant de ne pas craquer en l'entendant pleurer sur son épaule, le plaquant à nouveau sur le lit. Rien qu'une étreinte, rien qu'une dernière fois. Tom continua à faire tendrement l'amour à son homme de longues minutes qui lui semblèrent pourtant minimes. Il ne cessait de se mordre la lèvre pour ne pas gémir tant tout était intense, spontané et amoureux. Les corps bouillants se fusionnaient, pour une dernière danse, sensuelle et brutale, celle que Tom avait tant redouté. Il termina par embrasser les paupières closes de son ange qui s'était endormi, trop fatigué pour faire quoi que ce soit, au creux de ses bras. Bill se sentait tellement en sécurité tout près de son employeur. Ce dernier ramena ses mèches derrière ses oreilles avec une douceur presque maternelle, gardant au chaud son homme tout près de lui.

Je t'attendrai.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant