Le jeune homme regardait son amour dans les yeux, caressant du bout des doigts ses lèvres entre ouvertes, roses et pulpeuses, alors que le cadet le fixait avec une intensité qui lui était propre. Ses deux immenses yeux noirs plantés dans les siens, qui l'emplissait d'un désir incontrôlable. Les cheveux du brun étalés sur l'oreiller, alors qu'il se tenait contre son homme, légèrement sur lui, la tête levée vers son visage dont il aimait chacun des traits démesurément. Il emmenait danser ses mains fines et ses ongles roses le long de sa nuque, en retraçant les muscles, le touchant comme s'il avait été une relique. Bill était son unique obsession à cet instant, il était tellement précieux là, près de lui, qu'il aurait pu faire barrière à tous les éléments réunis contre eux. Le calme demeurait, alors que Bill se sentait chez lui, blottit dans les bras de Tom. Le corps de Tom était cet endroit près duquel il se sentait instantanément complet. Ses pensées se pommelaient et il se sentait porté, au-dessus de tous les nuages, léger, oui si léger.
Il n'aurait jamais pensé que cette histoire d'amour naisse, et encore moins qu'elle ne grandisse autant, jusqu'à prendre toute la place dans son cœur sous pression, victime de 1000 palpations, excitations soudaines dû aux mains de Tom si près. Ce dernier abaissait doucement son peignoir le long de ses épaules et les dénudaient, les observant avec fascination, mort de désir pour chacune des parties de son corps. Il n'avait qu'à faire un geste pour enflammer son aîné, qui en serait devenu fou d'envie de lui. Une drogue. Bill était une drogue un hallucinogène un désir constant, une obsession. Un fétiche, la personne qui le faisait exister, on est rien si ce n'est une image aux yeux d'autres. Il était la représentation unique de Bill, son objectif. Il le maintenait en vie à travers ses regards et ses gestes toujours emprunts à une douceur inestimable.
Soudainement Tom sentit une sensation de dérangement, alors qu'il avait mal au ventre, sentant ses sentiments se faire tirer un par uns, chacun tombant à terre comme une bête chassée. Ils s'évanouissaient tous, génocides, alors que le visage si apaisé de Bill e transformait, se fronçait et paraissait même dégouté. Il s'éloignait alors, sentant la gravité défiler sous ses pieds, le monde se retourner et Tom s'écrouler. La pièce tombait en chute libre en même temps que son ventre dans lequel on tirait des balles, le bruit de ces dernières retentissait, unanime, régulier et bien trop fort pour les tympans de Tom qui s'éclataient. Bill partait, effrayé, il était tiré loin de lui, vers un ailleurs inaccessible, et le jeune homme restait bloqué, face à son reflet. Le verre brisé montrait quand même sa peau trouée ses vêtements sales et son corps carré, la terre sur son visage et ses mains de tueur. Il les haïssait ses mains, ses mains qui avaient touché la pureté même avant de devenir des meurtrières, rustres et rugueuses, violentes et dures.
Il se retrouvait à nouveau face à Bill, à terre, le dos dégoulinant d'un sang pourpre et épais. Sa peau si fine blessée et ses genoux frappés contre le sol. Bill qu'il aimait plus que sa vie et qui semblait souffrir si fort. Il voulait courir vers lui, le prendre à nouveau dans ses bras, l'embrasser encore un peu, mais une vitre l'en empêchait. Maintenant l'ange loin de lui, maintenant son propre cœur loin de son corps. Le brun semblait si effrayé par chacun de ses gestes. Tom se baissait, les mains sur ses oreilles. Un coup. Une balle. Le ventre de Bill. Le coup qui venait de tuer tous ses papillons simultanément. Un second coup. Son ange s'écroulait, et Tom avait beau hurler, les balles ne cessait de transpercer la peau fine de Bill, l'impact la noircissant et du sang coagulé courant hors de tous ses vaisseau. Le jeune homme suffoquait, vomissait ses tripes et finissait par convulser avant de cesser de bouger, le brun impuissant face à cette scène horrifique. Le décor venait de tomber et Tom jetait un dernier regard vers son homme, son œil qui pendait hors de son orbite, ses bras étalés autour de son corps sans vie, percé par mille coups de fusil.
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Je t'attendrai.
RomanceSeconde Guerre Mondiale. Un souffle d'amour dans un océan de haine.